Président de l’ESC Longueau, René Playe est revenu sur l’année 2023 entre la descente en R1, un été agité et un début de saison au-delà de ses espérances.
Quel bilan faites-vous de ce début de saison ?
On va dire que le bilan à la date du jour est relativement positif car après sept matchs on est en tête du championnat mais on a joué qu’un tiers. Des gens pensent qu’à la trêve on est à la moitié mais loin de là. Après, ce qui est pris n’est plus à prendre et quand on a subi une relégation et la saison difficile de l’année dernière, ce n’est jamais facile. J’ai la chance d’avoir conservé 85% de l’effectif et les garçons sont repartis dans un état d’esprit irréprochable. Celui que je connais avec eux depuis maintenant 4-5 ans. De ce côté là, il n’y a pas de souci et je savais que le groupe allait bien vivre et que les nouveaux seraient intégrés rapidement. Un facteur qui peut sembler anecdotique, c’est que l’an dernier, il n’ont malheureusement pas eu beaucoup de prime, ils se rattrapent cette année (sic), c’est mérité et justifié. On a fait sept matchs, mais on n’a pas encore joué les très gros morceaux du groupe donc on reste prudent. Tout en sachant que, selon moi, on est dans le groupe le plus costaud des trois, sans manquer de respect aux autres. C’est un avis personnel mais partagé par bon nombre, et pas loin de la vérité je pense.
C’était un été délicat avec cette descente et le changement de coach. Conserver une grosse partie de l’effectif était primordial pour vous ?
C’était mon souhait et une obligation presque, car on est limité en termes de joueurs mutés et de moyens pour recruter une équipe entière. Mais surtout, ce n’était vraiment pas mon souhait de tout changer cet été et les garçons ont pour la plupart eu cette envie de rester et de montrer un autre visage et j’en suis content. Quand tu as tous les clubs du coin en N3 qui descendent, ça aide aussi car tu as moins d’intérêt à partir chez le voisin. Il y a eu quelques mouvements avec les clubs voisins surtout dans le sens des arrivées pour nous puisque l’on a eu qu’un départs vers des clubs de la métropole avec Toure parti aux Portugais. Mais le gros chantier était de trouver un nouveau coach pour repartir sur un nouveau projet qui convient aux joueurs. La chose s’est très vite réalisée avec Yohane Morreira et au-delà de conserver le groupe tel qu’on l’a conservé, je suis très satisfait du travail réalisé par Yohane et son staff.
C’était un choix capital car au-delà des résultats, le choix du coach a déterminé aussi l’effectif et le choix de certains joueurs ?
Oui forcément, les joueurs voulaient savoir où l’on allait avant de resigner et c’est normal. Il y a toujours une part de risque quand tu changes de coach et que tu fais des choix. Yohane a vécu une expérience à l’ACA pendant de nombreuses années au côté d’Azouz Hamdane, qui est pour moi une référence en tant qu’entraineur sur le secteur. Il y avait donc une part de risque mais maitrisée, on ne pouvait pas se tromper beaucoup sur les qualités d’entraineur. Après on ne sait jamais comment ça va prendre avec le groupe et pour le moment, forcé de constater que la greffe a pris. Il a le rôle de manager général ce qui veut dire qu’au-delà du groupe R1, il y a tous les à-côtés. Ils ont mis en place avec Basile Debeugny et Thomas Ringuet notamment, une nouvelle structuration de l’école de foot aux seniors. On a un fonctionnement par pôle, avec à la tête de chaque pôle, des gens diplômés BEF et des éducateurs qui pour un grand nombre sur la pré-formation sont aussi diplomés BEF. Tout ça demande du travail et c’est à son initiative, avec l’aide des autres membres de l’encadrement sportif et aussi de Thomas Kwinta, qui a quitté l’ASC pour nous rejoindre en plus de retrouver les terrains cette année, après une saison blanche.
L’objectif aujourd’hui reste le même qu’en début de saison avec cette première place à la trêve ?
L’objectif principal reste de se maintenir le plus rapidement possible. On voulait être dans le top 5 à la mi-saison. On fera donc le point après la première partie du championnat. Si on est encore dans les cinq après les deux tiers du championnat, on ne se privera pas pour aller jouer un peu plus, mais on reste prudent car le championnat est très homogène et les choses peuvent aller très vite. Il ne faut pas oublier non plus que l’on a joué beaucoup de matchs à domicile avec notre suspension. Je remercie d’ailleurs les clubs qui nous ont permis de solder plus rapidement cette suspension et qui nous ont permis de reprendre en janvier par un derby face à l’ASC (b) devant du public. Mais cela va avoir un impact sur la deuxième partie de saison car on va jouer forcément plus à l’extérieur. Entre février et mars, on va enchainer cinq rencontres à l’extérieur notamment.
Quel est votre déception de cette année 2023 ?
Forcément la descente en N3, car on voulait y rester même si on était bien conscient de l’énorme difficulté. Mais la grosse déception pour moi c’est l’élimination contre Calais en Coupe de France. J’avais eu du mal à digérer notre élimination contre Vitry il y a quelques années mais là, c’est encore pire. J’ai pris un gros coup sur la tête et c’est une grosse désillusion. C’est très douloureux et difficile à accepter. Au-delà du scénario et du fait que ça nous prive d’une belle fête face à Caen, c’est aussi un coup dur financièrement. Une qualification aurait permis d’assurer une certaine sécurité financière pendant plusieurs mois, voire années.
Financièrement, une relégation n’est jamais évident. Vous aviez été prudent dans le recrutement lors de la montée, ce qui vous avez été reprochés. Aujourd’hui cela permet au club de digérer cette relégation ?
Pour le moment il n’y a pas d’impact réel sur le fonctionnement du club mais ça va très vite et il pourrait y avoir un impact par la suite. Quand vous êtes en R1, le conseil régional ne donne plus aucune subvention, c’est quand même 19 000 euros. La métropole sait nous aider quand on monte mais aussi revenir à un niveau plus bas quand vous avez une descente. En sachant que la R1 d’aujourd’hui n’a pas le même niveau que les années précédentes et d’ici deux ans, ce sera l’équivalent de la N3 actuelle. J’ai pu en discuter récemment avec Sébastien Léraille, il me dit que cette saison c’est encore plus dur en N3. Mais le club est sain financièrement et l’on continue de fonctionner avec nos moyens et sans faire de folie. A noter que la métropole à décidé cette saison de donner la même chose à tous les clubs de R1 suite à la polémique de l’année dernière.
Justement en parlant de la métropole, vous avez depuis plusieurs années maintenant des discussions avec eux pour installer des vestiaires sur le complexe René Playe pour pouvoir y faire jouer des matchs de ligue. Avez-vous de bonnes nouvelles à ce sujet ?
J’ai le souhait de faire en sorte que nos jeunes de ligue puissent évoluer sur notre synthétique. On joue à Soufflot pour nos U17, U15 garçons mais aussi pour toutes nos équipes féminines en Ligue. C’est très bien d’avoir ce stade et heureusement qu’il est là mais Soufflot ce n’est pas Longueau. On aimerait avoir un peu plus notre identité club et pouvoir accueillir nos supporters et adversaires dans un meilleur cadre. J’ai la promesse de monsieur Gest d’avoir l’arrivée des vestiaires pour 2024 mais je n’ai pas de dates précises. Dans l’idéal et la logique des choses, ce serait pour le début de saison prochaine en sachant que sur le premier semestre, on va changer la moquette car il y a eu un défaut lors de la pose.
L’équipe va-t-elle se renforcer à la trêve ?
On va enregistrer le retour de Maxence Kwinta. C’est une opportunité plus qu’un souhait d’aller chercher un renfort. Il n’avait pas prolongé cet été pour diverses raisons. N’ayant pas de club et ne voulant pas faire de saison blanche il est revenu vers nous. Le coach a validé son arrivée, on a alors discuté et trouvé un accord. Ca peut nous faire que du bien d’avoir un joueur en plus.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour 2024 ?
Que le club continue de bien travailler sur nos catégories jeunes avec des résultats mais surtout du plaisir. Que nos seniors jouent les premiers rôles avec un objectif de montée pour la réserve. Pour la première, être aussi bien placé qu’aujourd’hui ou en tout cas pouvoir jouer le haut de tableau et être dans la course jusqu’au bout. Une chose est sûre, si on a une chance, on la saisira. On connait maintenant le fonctionnement de la N3. On partait dans le néant l’année dernière, notamment sur les possibilités financières et les aides. Ce ne sera plus le cas et si on a le bonheur d’y regoûter, on saura mieux gérer.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports