A l’occasion du dernier match qui opposait l’Amiens SC à la réserve de Lille le dimanche 17 décembre, Wacila Arhamouz a connu une journée particulière.
Dimanche dernier, sur le terrain du centre de formation de l’Amiens SC, nous sommes à quelques minutes du match R1 féminin qui va opposer les joueuses amiénoises aux Lilloises, leaders du championnat. A l’échauffement, la gardienne de l’ASC intervient sur tous les ballons envoyés par l’entraineur des gardiens. Et subitement, en retombant, Clara Maison se tord de douleur et hurle. Elle ne simule pas. Elle a mal.
C’est le branle-bas dans le camp amiénois et Hicham Andasmas, qui revient aux commandes à la place d’Hacène Kichou, prend son téléphone et appelle Wacila Arhamouz, la gardienne de l’équipe réserve. Celle-ci a joué le matin et heureusement, c’était en match amical. Wacila profite de ce repos d’après-match et elle a rejoint un restaurant de la ville afin de se restaurer. Hicham Andasmas parvient à la contacter et il lui demande de venir, dare-dare, au centre avec bien sûr son équipement.
Sur place, alors que les parents de Clara Maison s’occupent de leur fille, il faut modifier la feuille de match et surtout solliciter un retard du coup d’envoi ce que les Lilloises et le corps arbitral acceptent volontiers. Sans s’être vraiment échauffée, Wacila a donc pris place au pied levé dans les buts et même si elle fut peu sollicitée, elle a bien rempli sa mission. Wacila a gagné un duel et a repoussé le ballon sur la ligne en première mi-temps. Ensuite, elle s’est surtout manifestée par son jeu au pied.
« J’ai joué ce matin un match amical avec l’équipe réserve contre .. des garçons, avouait la souriante Wacila. Je suis allée ensuite me restaurer et j’ai alors reçu un appel du coach. Il me demandait de venir car Clara s’était blessée. J’ai pris ma voiture et suis arrivée au stade. Je n’avais donc rien mangé depuis le matin. J’ai trouvé que l’équipe était soudée et nous avons bien défendu. Le résultat est là et comme on dit souvent si on ne peut pas gagner, c’est bien de ne pas perdre. C’est ma deuxième saison à l’ASC et j’ai joué mon premier match en équipe A le jour où mon ancien entraineur de Porto, Hacène, n’était pas là. Pour moi c’est à la fois une belle journée mais aussi une journée historique. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports (archives) / Lionel Herbet