A l’occasion de la deuxième édition de la Judo Pro League, la ligue des Hauts-de-France de judo a décidé d’y inscrire une sélection de 20 athlètes, dont Georgi Dadiani et Manon Pecqueux de l’ASC Judo.
Nouvelle compétition depuis une saison, la Judo Pro League a été mise en place par la Fédération, et réunit les plus grands clubs de l’Hexagone. Cette année, cette manifestation va réunir 14 équipes, dont une constituée de judokas des Hauts-de-France. « L’idée pour nous est de récupérer un pôle France dans la région, car cela fait 23 ans qu’il n’y en a plus », explique Gérard Guilbaut, président de la Ligue des Hauts-de-France de judo. « Nos athlètes sont formés dans les pôles espoirs, ça va jusqu’à un certain âge, puis après c’est terminé. Donc ils étaient obligés de partir dans d’autres régions ».
La Judo Pro League sera divisée en 2 poules de 4 équipes, et de 2 poules de 3. Après tirage au sort, l’équipe des Hauts-de-France rencontrera l’équipe de Normandie (premier déplacement le 13 septembre prochain), Orléans et Sainte-Geneviève Sports, le tout en matches aller-retour. S’en suivront les demi-finales et la grande finale. Les objectifs pour cette première participation sont clairs selon Gérard Guilbaut : « On a des moyens qui sont limités, on n’a pas tous les sponsors qu’il nous faudrait. On a un petit matelas d’avance pour pouvoir prendre ce risque, mais le but à long terme est que cela s’équilibre. On a pris des en gens auxquels on croit, qui ont eu un palmarès, qui sont les meilleurs judokas de notre région. On a aussi été chercher ailleurs en misant sur la jeunesse. L’objectif cette année est d’au moins gagner une rencontre. Après, on ne sait pas, tout est possible ».
Des nouvelles règles ont été instaurées pour cette compétition. Désormais, un combat durera cinq minutes, sans « matte ». Les équipes pourront utiliser un temps mort à la moitié du combat. Et enfin, pour l’emporter, il faudra marquer deux ippon ou quatre waza-ari, ou mener en termes de valeur au terme des cinq minutes. Dès règles assez critiquées, notamment par les puristes de la discipline, qui estiment que le judo traditionnel est dénaturalisé. A noter que les athlètes seront également rémunérés, preuve de la tentative de professionnaliser le judo. « Cela peut choquer au début. Je trouvais cela assez particulier quand on l’a présenté, mais il faut vivre avec son temps. Pour pouvoir être champion de judo, il faut s’entrainer cinq heures par jour. Avoir un métier et parfois une vie de famille en plus c’est très compliqué. Donc si on ne prend pas ce tournant là on va rester un sport amateur« , répond Gérard Guilbaut.
La Ligue des Hauts-de-France cherche dorénavant de nouveaux sponsors pour améliorer le budget, afin d’améliorer, et de pérenniser l’équipe au sein de la Judo Pro League.
Les athlètes pas tous convaincus
Georgi Dadiani et Manon Pecqueux, pensionnaires de l’ASC, font partie du groupe des 20 combattants sélectionnés. La jeune combattante reste positive sur le déroulement de la compétition : « Cela va donner de l’expérience à chacun. C’est sur que le judo va varier, on va peut-être faire plus de séquences au sol ou devoir adapter notre judo ». En revanche, le judoka en +95kg se laisse du temps pour être convaincu : « Je suis mitigé. cela a l’air d’être une bonne initiative, mais on verra sur le tapis. Les règles changent beaucoup de la réglementation habituelle. Cela dénaturalise un peu, je pense que c’est beaucoup pour faire le show entre guillemets, pour ramener un peu de monde. Mais je pense que cela va plaire. C’est toujours du bonus, en tant que compétiteurs, on essaie de prendre le maximum de combats, sachant que les équipes vont aligner des grosses têtes. Ce serait bien que nous, les Hauts-de-France, on ait une belle équipe, et montrer qu’il n’y a pas que Paris« . Leur objectif commun est de donner le maximum de points à leur équipe. Lors de la première édition, Paris-Saclay Judo s’était imposé en finale face au Judo Nice Métropole.
Les deux Amiénois seront accompagnés de leurs coéquipiers de l’ASC, Gaëlle Barbier, Lou Ann Hubault, Méane Korval et Luka Lomidze.
Romain Ales
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports