A l’occasion de l’arrivée des néo-Gothiques en provenance de Trois-Rivières, Mario Richer a accepté d’échanger avec Gazette Sports à propos de son recrutement et des matchs de préparation.
Vous êtes de retour à Amiens, vous avez fait le recrutement, vous avez fait des stages. Finalement, vous n’avez pas quitté le hockey cet été…
Oui et surtout c’était très long pour trouver les deux défenseurs que je recherchais. L’objectif c’était d’avoir trois défenseurs droitiers dans l’alignement. Ça a pris deux mois et demi pour trouver deux défenseurs droitiers qui voulaient venir, célibataires, pas d’enfants et qui voulaient accepter des salaires qu’on leur donne. On a pris un certain temps, mais c’est un travail de longue haleine, tous les jours, parler avec l’un, parler avec l’autre, avec un autre agent… La quantité de défenseurs avec qui j’ai parlé, c’est fou !
Il y a le Finlandais qui arrive, Jaakko Niskala. On sait que c’est pas forcément ce vers quoi vous vous dirigez habituellement…
Que ça soit en Finlande, en Asie, peu importe, moi je suis chargé de trouver des bons joueurs. J’ai regardé ce défenseur, il a déjà joué 103 matchs en Liiga. Personne de notre équipe, aujourd’hui, ne peut jouer en Liiga, mais lui, il l’a fait. Il jouait dans les meilleures équipes, mais il y avait six défenseurs devant lui, qui ont un meilleur niveau que ceux de Rouen, par exemple. C’est difficile de percer l’alignement. Et là il veut un changement, il veut amener un peu plus d’offensive, pas seulement jouer défensif, comme il est habitué là-bas. On sait que défensivement, il est très très bon, et là, il faut l’amener à produire un peu plus offensivement.
Est-ce qu’il cherchait aussi une stabilité? Parce qu’il avait été prêté dans plusieurs clubs.
Je sais pas s’il cherchait la stabilité, mais il voulait sortir de la Finlande. C’était aussi un peu pour sa confiance. Ici, ça va être parfait.
Pouvez-nous vous expliquer pourquoi avoir choisi Jared Freadrich ?
C’était un autre bon défenseur qui vient d’une autre bonne organisation, Alberta. C’est une des meilleures universités au Canada, avec l’UQTR (l’Université du Quebéc de Trois-Rivières) et avec l’UNB (l’Université de New Brunswick), Halley vient de là. Ce sont les trois meilleures au Canada. Donc, lui, c’était un des piliers en défense pour ces équipes-là, il va amener de l’offensive. C’est un défenseur, droitier. C’est ce qu’on recherchait, mais ça a pris du temps. C’est beaucoup de travail pour juste un joueur.
En ce qui concerne le dernier centre manquant, est-ce qu’on peut en savoir un petit peu plus?
Pour l’instant on est en négociation, on parle, mais sauf que, comme à chaque fois : tu parles à un joueur, l’agent va le filer aux autres équipes et vu que nous on n’offre pas des gros salaires, si l’autre équipe en propose 2000 de plus …
Nous, on se bat contre d’autres équipes qui proposent à peu près le même salaire, en Norvège, en Italie, au Danemark, en Angleterre… C’est là qu’on échappe à des joueurs à cause de pas grand chose. Des fois, c’est un 2000, 3000€ de plus, tu recommences le même processus deux semaines, trois semaines… C’est ça la sélection, c’est cher, c’est beaucoup de temps.
Ce que je veux, c’est qu’on soit capable d’aller chercher des joueurs d’un autre pays, puis de vendre. On ne récupère pas d’argent mais l’idée que tu peux signer ici pour un petit salaire au début, et peut être dans deux ans, avoir le double de salaire, c’est vendeur. Un peu comme Tommy, il a trois fois le salaire qu’il avait ici.
Pouvez-vous nous parler des matchs amicaux qui vont arriver. Vous allez à l’étranger c’est quelque chose de positif selon vous ? Ça peut servir à la cohésion ?
Oui, oui, oui ! C’est quand tu es sur la route pendant trois jours, comme on va faire Cardiff, dans les hôtels… qu’on parle, qu’on se comporte comme un groupe. Donc, oui, c’est un moyen de faire du team building et de travailler la cohésion. C’est vraiment bon pour ça. Mais il ne faut pas se le cacher, on a que la petite glace pendant un mois, on ne peut pas jouer. C’est par volonté et aussi par obligation.
Dans les prochaines années, ça va être encore pire. On peut essayer de trouver des équipes qui veulent nous accueillir, mais pour ça, il faut avoir de bons matchs. Si on se présente pas là-bas, qu’on ne compétitionne pas, ils ne vont pas nous réinviter. C’est l’image de notre équipe qui est en jeu. Et si les autres équipes voient qu’on les met dans le dur, ils vont nous rappeler l’année prochaine, parce qu’on a donné un bon spectacle et que des gens ont aimé. On représente les Gothiques, donc il faut ramener une bonne image.
Propos recueillis par Kevin Devigne
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazettesports.fr