Ce 13 juillet 2023, nous avons assisté à une sorte de passation de pouvoirs dans la course du Circuit du château-fort de Picquigny.
C’est une course pédestre qui fait énormément souffrir les concurrents, surtout à leur première participation, mais ils en redemandent puisque l’année suivante, nous les retrouvons au départ !
Toutefois, il y a un élément qui ne peut être vaincu : le temps qui passe. Le temps inexorable qui fait que les jambes deviennent plus lourdes, que le cœur bat plus vite et s’essouffle et que la fatigue survient plus tôt… Les deux frères Antoine et Ludovic Dubreucq en ont fait l’amère expérience car on se doute bien que ce cap difficile est inéluctable.
Les deux frangins ont tout gagné dans la région et ils ont un superbe palmarès, Ludovic s’est illustré dans des épreuves de statut mondial mais voilà, l’âge est là. À l’arrivée, avec une modeste neuvième place en 35 min 12 sec, Ludovic, n’était « pas déçu. J’ai surtout cherché à bien gérer ma course. Je n’étais pas loin des gars qui me précédaient mais je ne pouvais les rejoindre. Je me suis fait plaisir avant tout et pour moi, la victoire de (Clément) Ringard ne m’a pas surpris. C’est la loi du sport et vous savez, à 46 ans, je me console avec ma fille, Ambre, qui a aussi participé et gagné dans sa catégorie. »
Pour sa part, le vainqueur Clément Ringard, en 32 min 5 sec, gardait les pieds sur terre tout en se montrant satisfait de sa course : « C’est la quatrième fois que je viens à Picquigny mais je n’étais pas présent ces dernières années. J’ai commencé au Val de Somme puis à Camon et j’ai signé voici trois ans à l’Amiens UC. Cette saison sur piste, c’est un peu compliqué et ici à Picquigny, je voulais revenir à mes premières amours et prendre du plaisir. Je sors d’une coupure de dix jours et j’en ai profité pour faire beaucoup de vélo. Je suis licencié à l’AUC et mon entraîneur est Cherif Belhadj. Je reconnais que j’ai mis fin à la suprématie des Dubreucq mais n’oubliez pas Menad Lamrani qui a fait une coupure depuis trois semaines. C’est possible que je revienne la saison prochaine. »
Pour sa part, Alice Canaple (photo à la une) – « sans S à la fin » précise-t-elle, contrairement à la commune de Canaples -, était heureuse et n’en revenait même pas d’avoir autant survolé l’épreuve : « C’est la première fois que je venais ici. Je n’avais même pas reconnu le parcours. Je pensais qu’il y avait trois tours. Je suis partie très vite et ensuite j’ai géré. Je suis d’Abbeville et j’exerce le métier de médecin mais suis licenciée dans un club de Salouël, Esprit Run. Mes parents habitent Vignacourt et c’est pourquoi je suis venue. Mon prochain objectif est un trail à La Plagne et ce sera l’occasion de profiter des vacances. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – Gazette Sports