Le saviez vous ? Le club de cerf-volant amiénois est l’un des meilleurs au monde. Pourtant cela est méconnu du grand publique. Ce sport de nature apporte depuis des années du prestige à la ville samarienne tout en respectant l’environnement.
Président et membre du cerf-volant club Jules Verne, Benoit Flament se confie sur sa passion et le rôle que cette dernière joue dans le domaine de l’environnement. Il décrit d’abord son sport comme un sport universel que tout le monde connait. Cependant, très peu de gens savent que les compétitions de cerf-volant sot découpées en deux parties, « la première partie est une épreuve technique de précision avec des figures à reproduire et la deuxième a la forme d’un balai musical » affirme-t-il. Il existe 3 différentes catégories mais la catégorie reine est celle qui réunie des équipes de trois pratiquants ou plus.
Benoit affirme que « La pratique du cerf-volant vient généralement de l’enfance, on voit ces grands objets voler dans le ciel et cela nous fascine. Au sein du club il existe des pratiquants loisirs qui ne font pas voler de cerfs-volants de compétition mais plutôt des engins en forme d’animaux par exemple pour le plaisir d’embellir le ciel ». Sur l’aspect naturel de sa discipline, le président du club affirme que « c’est une activité qui se pratique en pleine nature puisqu’elle nécessite du vent et de l’espace. Le cerf-volant demande également au pratiquant une certaine connaissance de l’aérologie ».
Pour ce qui est du lieu de pratique, les plus intéressants sont en bord de mer ou le vent est favorable à l’envol des cerfs-volants. « La frontière entre le sport et le loisir est très fine, et c’est la compétition qui la définie ». Il associe la discipline à la nature en décrivant l’environnement comme un lieu de pratique qu’il faut à tout prix respecter. » Lorsqu’on quitte un site on fait vraiment attention à ne pas laisser de trace de notre passage car ce qui nous passionne c’est aussi d’embellir le paysage. ». En effet, ce sport ne pollue pas et n’émet pas de nuisance sonore trop importante, comme si le calme était l’une des choses que recherchaient les habitués du cerf-volant. « On recherche le calme de la nature aussi à travers cette pratique, je préfère être sur un champ de cerf-volant ou sur une plage à l’air libre plutôt que dans un bureau enfermé devant une console de jeu » . Ce qui est le plus intéressant, c’est lorsque Benoit affirme avec un grand sourire que « lorsqu’on fait du cerf-volant, on vole par procuration » . En tenant la ligne, le pratiquant se sent comme voler avec l’objet, ce qui est assez poétique quand on y repense.
L’observation du milieu, bien que secondaire dans cette pratique, y est toute fois également présente « on est sensible à l’environnement, la flore, les animaux qu’on peut également observer dans les cadre ou nous pratiquons. On va également sur ces belles plages pour être dans la nature au delà de la pratique du cerf-volant en elle-même » . Les amoureux du cerf-volant en France sont représentés par la Fédération Française de Voile Libre (FFVL) qui s’occupe des différents sports de voile mais également du boomerang. Les échéances ne manquent donc pas dans le pays, les masters de team de Narbonne ont d’ailleurs été remportés par le club Amiénois, tout comme le championnat de France qui a eu lieu il y a un mois. Le club vise désormais la coupe d’Europe à Fréjus fin octobre afin de réaliser le triplé. Cette dernière n’a d’ailleurs plus eu lieu depuis 2017.
Afin d’attirer les pratiquants, Benoit veut avant tout appuyer sur l’idée de nostalgie et de famille « ce qui est drôle avec le cerf-volant c’est que la plupart du temps, les parents en achètent un pour les enfants mais finissent par le faire voler eux-mêmes sur les plages. Que ce soit les parents ou les enfants, on les invite vraiment à venir à notre rencontre pour qu’on puisse leur parler un peu plus de notre passion » le passionné a donc très envie de transmettre sa passion « on adore partager notre passion qui ne nécessite pas un grand budget ! ».
Du point de vue plus large, la similitude avec d’autres sports de nature est frappante, l’idée de partage y est encore plus présente que dans les autres sports, l’homme explique cela d’une façon très simple « on sait qu’on attirera toujours moins que les sports très médiatiques et on ne veut pas que notre sport s’éteigne, nous ne somme pas des sous-sports mais nous avons besoin d’aide quand même ». Sur le long therme, le président du club pense que la facilité de pratique des sports de nature est une des clés de leur essor, tout le monde peut les pratiquer en sortant un peu de son habitation, de son quartier ou de sa ville. Il en profite pour mettre en avant le travail de certaines enseignes sportives qui mettent en avant ces différents sports en les vendant comme des loisirs qui peuvent devenir par la suite des sports à part entière lorsque les pratiquants vont vers des régimes de compétition. Mais également les différents événements comme le festival de Berk qui est la plus grosse manifestation de cerfs-volants du monde.
Il en profite également pour revenir sur l’idée d’anonymat du cerf-volant « même si on aimerait qu’il y ait plus de pratiquants pour mettre en sécurité notre domaine, il faut que cela soit raisonnable car nous aimons également notre anonymat et le but n’est pas que certaines plages deviennent impraticables à cause d’un trop gros volume de cerfs-volants. On a d’ailleurs la chance d’avoir pas mal de plage praticables et très agréables à pratiquer dans la région. » .
Comme tous les sports de nature, le juste milieu entre respect de l’environnement et pratique sportive est merveilleusement bien trouvé par la pratique du cerf-volant. Les passionnés de ces disciplines comme Benoit son très important dans le monde du sport car ce sont ceux qui aideront le monde sportif à évoluer vers un idéal écologique dans les prochaines années.
Noah Lagny
Crédit Photo : Reynald Valleron – GazetteSports