Nouveau coach de l’ESC Longueau, Yohane Moreira revient sur les raisons de son choix et évoque la saison à venir.
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Longueau ?
C’est avant tout une opportunité, je ne voulais pas forcément partir de l’ACA à la base. Le président Playe m’a contacté, on a convenu d’un rendez-vous où il m’a présenté ce qu’il voulait. Suite à cela, j’ai réfléchi puis on s’est revu pour que je lui présente mon projet. On est très vite tombé d’accord et cela s’est fait naturellement.
Vous étiez plus ou moins annoncé comme successeur d’Azouz Hamdane à l’ACA. Sa décision de rester a joué dans votre choix ?
Ce sont les médias qui ont dit cela, en tout cas moi, je n’ai jamais été approché pour prendre sa succession. Ensuite, j’ai pris ma décision avant qu’il annonce de rester donc ça n’a pas eu d’impact du tout. Je ne sais pas s’il y avait vraiment l’opportunité de me confier l’équipe si Azouz ne restait pas. Après, j’ai eu une opportunité je l’ai saisie donc je ne peux pas dire si ça aurait eu un impact ou non, en tout cas là ça n’en a pas eu.
Après plusieurs années en tant que numéro deux, vous aviez le désir de redevenir numéro 1 ?
Non, ce n’était pas un objectif en soi, j’étais prêt à continuer dans ce rôle à l’ACA pour aider mon club de cœur. L’opportunité d’entraîner en R1 en tant que numéro 1 s’est présentée et je l’ai saisie. On a vécu trois années à l’ACA avec deux années compliquées et une saison entre deux où l’on a quand même montré de bonnes choses. Je n’avais pas prévu de partir mais il faut saisir ce qui se présente et c’est ce que j’ai fait.
C’est pour cela qu’il faut selon moi travailler sur la formation des jeunes pour à terme alimenter les équipes seniors, c’est en tout cas la base de mon projet.
Est-ce évident de récupérer une équipe qui descend ?
C’est une situation que j’ai connue à Ailly-sur-Somme et c’est un défi pour moi. Après, Longueau est aujourd’hui structuré différemment qu’Ailly à l’époque. Après les clubs qui descendent sont nombreux dans la métropole, c’est une situation qui n’est pas évidente. L’avenir des clubs amateurs passe pour moi par leur structuration et la situation et les descentes doivent faire réfléchir les décideurs que ce soit dans les clubs et dans les instances. C’est pour cela qu’il faut selon moi travailler sur la formation des jeunes pour à terme alimenter les équipes seniors, c’est en tout cas la base de mon projet.
C’est dans ce cadre que vous avez proposé la double casquette d’entraîneur, manager général ?
J’ai écouté les attentes du président qui, à la base, voulait un entraîneur pour l’équipe première. Moi dans mon projet je voulais que l’on ait un projet de jeu et une identité de jeu commune à toutes les catégories. J’ai donc proposé d’être manager général en plus. Il a trouvé cela intéressant et il a accepté.
Vous allez donc travailler en étroite collaboration avec les autres éducateurs et notamment Basile Debeugny qui aura en charge la réserve ?
Oui, forcément on va avoir une relation directe surtout qu’en plus de l’équipe réserve, il sera chargé de la formation des U16 à U18. On a voulu structurer le club avec des éducateurs compétents et des gens de qualité. Moi, j’ai proposé un projet sur le papier après il faut de l’aide pour le mettre en place. Le club à déjà pas mal de forces vives sur lesquelles on va s’appuyer. Dans la structuration Basile aura donc en charge la réserve et le pôle formation ensuite Thomas Kwinta que l’on récupère de l’ASC prendra en charge le pôle pré-formation des U13 à U15 et l’école de foot sera toujours gérée par Thomas Ringuet qui va continuer son très bon travail.
Avez vous une idée de la structuration de votre staff aujourd’hui et allez vous prendre un préparateur physique car vous avez cette double casquette ?
Pour le moment, j’organise la préparation, car j’ai les diplômes et que l’on a pas de préparateur physique. Basile ne va plus avoir le temps pour cela. Je ne suis pas fermé à l’idée de prendre un préparateur physique qui aurait aussi un rôle d’adjoint pour renforcer le staff. Cela nous permettrait de faire des économies en ne prenant qu’une personne au lieu de deux. Après, il y a Pierre Bourdet qui reste dans le staff et qui va prendre les gardiens pour remplacer Lysian Sauvé qui part, Christophe Descamps reste aussi dans le staff. On a donc des forces vives dans ce staff.
Certains ont des sollicitations, est-ce qu’après les entretiens vous avez une idée du noyau dur qui va composer votre groupe ?
Oui, les entretiens ont eu lieu et l’effectif se dessine. Les anciens et les cadres de l’année dernière restent impliqués dans le projet. Après j’avais laissé un délai à certains qui hésitaient, notamment des jeunes. Je sais que pour certains c’était compliqué car il fallait bouger et ce n’est pas toujours simple avec les contraintes professionnelles et personnelles. J’attends encore quelques retours mais j’ai déjà une idée de l’effectif qui sera là l’année prochaine. Pour moi l’idée était de garder le noyau dur pour ne pas repartir de zéro et conserver l’état d’esprit qui est une force du club.
Vous avez tout de même certains départs ?
Oui après c’est normal, notamment pour des jeunes en devenir, comme Betina par exemple. Ils ont des objectifs plus élevés et on ne doit pas les retenir. Il faut plutôt les aider à aller plus haut.
On va essayer de faire au mieux pour se renforcer de manière intelligente.
Il y a eu un énorme problème offensif cette saison. Le recrutement va être axé sur un attaquant avec une nouvelle fois des contraintes financières ?
Oui, on a ciblé quelques postes donc forcément le secteur offensif. On connaît nos moyens et l’on va faire avec. On va déjà s’appuyer sur nos forces vives et nous avons aussi 2-3 pistes assez jeunes qui ont des contraintes particulières car ils ne peuvent pas bouger pour des diverses raisons, donc on va essayer de jouer là-dessus pour être attrayant. On va essayer de faire au mieux pour se renforcer de manière intelligente.
Vous avez , de part vos expériences, un certain réseau sur l’amiénois, est-ce que vous allez essayer de vous en servir dans le recrutement ?
Je ne suis pas du genre à déshabiller Paul pour habiller Jacques. Il va y avoir de la concurrence et des mouvements en sachant que quatre équipes amiénoises seront en R1 l’année prochaine. Un joueur qui ne joue pas trop va tenter sa chance dans un autre club, moi ce n’est pas forcément ce genre de profil que je recherche. Si un joueur me contacte, on apprendra à le connaître pour savoir pourquoi ça ne marche pas dans son club. Si le profil est intéressant pourquoi pas, sinon on ne prendra pas de joueurs pour dire de prendre quelqu’un. J’ai pour objectif de doubler les postes avec un effectif de 22 et l’opportunité de 2 jokers, mais je n’irai pas plus loin. On a aussi des contraintes financières et ça ne sert à rien d’empiler les joueurs. Après forcément depuis la nomination le téléphone sonne et ce sont des gens qui me connaissent, qui savent comment je travaille. Après, il faudra étudier les demandes au cas par cas.
L’année dernière, le club avait fait le choix de garder l’ensemble du groupe, est-ce que c’est votre cas cette saison ?
L’idée générale n’était pas de tout chambouler mais il fallait aussi qu’ils aient envie de rester et de s’impliquer dans le nouveau projet. Après, en fonction des objectifs de certains, la réponse a été autre. J’ai été clair, je ne peux pas me permettre de les attendre, je leur ai donné un délai de réponse et ils savent qu’à l’issue de ce délai je commence mes recherches. Si je signe quelqu’un à leur poste, ils pourront revenir, mais pas dans les mêmes conditions qu’ils sont partis. Je ne suis pas seulement au service des joueurs, il faut aussi avancer et penser à l’équipe.
L’objectif l’année prochaine sera de maintenir le club à ce niveau surtout avec la réforme qui arrive ?
Oui, on sait qu’avec cette réforme les places vont être chères et que le niveau va augmenter. On va donc d’abord essayer de conserver notre place dans cette division. Je reste, comme le groupe compétitif, et l’on voudra prendre le maximum de points pour jouer le plus haut possible. Il faut d’abord se structurer, mais si une opportunité de jouer plus se présente, on la saisira.
Vous récupérez un club qui a souvent connu la défaite, comment gérer cela ?
Il va falloir retrouver une spirale positive rapidement, c’est important pour la dynamique de groupe. Après, je n’ai pas trouvé un groupe abattu, ils n’ont pas gagné beaucoup, mais ils n’ont jamais rien lâché et ont eu un état d’esprit remarquable. Je tire mon chapeau au coach Huck, au staff et aux joueurs pour avoir gardé cela jusqu’à la fin. C’est dans la difficulté que l’on apprend et je pense que le groupe s’est forgé un mental avec cette saison. On dit que la défaite est l’épice qui donne de la saveur aux victoires.
Avez-vous eu l’occasion de discuter avec Christophe Huck ?
Oui, on a échangé forcément sur le groupe et sur la structuration du club et de l’équipe. On a eu un long échange sur nos différentes façons de travailler et nous avons aussi abordé plusieurs sujets autour de l’équipe.
Le club devrait reprendre le 17 juillet en attendant la date de reprise officielle du championnat qui sera connu dans les semaines à venir.
Aurélien Finet
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports (archives)