Avant de coacher son troisième match depuis qu’il est en poste à la tête des féminines de l’Amiens SC, Hacène Kichou évoque son arrivée fin février, sa collaboration avec Francis Thorrignac et la fin de saison.
Cela fait maintenant fait maintenant près d’un mois que vous avez pris les rênes de l’équipe féminine de l’ASC avec qui vous avez déjà disputé deux matchs, face à Boulogne et Valenciennes, comment cela se passe t-il ?
Pour l’instant ça se passe plutôt bien, on a pris deux points en deux matchs donc c’est intéressant. Le point du nul obtenu à Valenciennes était largement mérité, on était menés au score et on égalise, chose qui ne serait peut être pas arrivée il y a quelque temps, l’état d’esprit était très bon. J’ai été très bien accueilli par les filles même si elles appréhendaient un peu mon arrivée, avec la petite rivalité qu’il y avait entre Porto et Amiens qui aujourd’hui n’existe plus. Le groupe est très jeune, il progresse et pour l’instant les filles adhèrent à ce que l’on veut mettre en place. Depuis un mois il n’y a rien à redire, le groupe vit très bien, il y a une très bonne ambiance, elles sont vraiment impliquées. Je suis très content de travailler avec elles.
Comment s’est déroulée la transition avec Francis Thorrignac ? Avec les joueuses de l’effectif ?
La transition s’est très bien passée, comme je l’ai dit j’ai été très bien accueilli. J’avais été les voir à Villeneuve d’Ascq (défaite 5-0 le 5 février dernier, ndlr) pour les accompagner et pour voir ce qui n’allait pas afin d’avoir une idée de comment mettre des choses en place. J’ai pris les commandes de l’équipe avec un premier match contre Boulogne (match nul 1-1, ndlr), ça s’est fait naturellement. Francis (Thorrignac, ndlr) dirigeait l’équipe, j’ai repris les entrainements la semaine d’après et tout s’est très bien passé, même avec les joueuses, il n’y a pas eu de problème. Francis est toujours responsable des U18 et de la section féminine, ça se passe très bien avec lui, il n’y a aucun problème.
On est dans une opération maintien
Hacène Kichou
Il y a une différence de management entre vous et Francis Thorrignac, décrit par votre club comme quelqu’un de plus calme que vous qui êtes plutôt actif sur votre banc de touche lors des matchs ?
Oui c’est vrai que là-dessus on est un peu différent, il est plus calme que moi qui suis peut être un peu plus nerveux, mais c’est peut-être avec l’âge. Cela n’enlève rien au fait que Francis a fait du bon boulot, il avait aussi énormément de tâches au club où il y mettait toute son énergie. Mais quand on est coach Séniors on a besoin de punch et parfois certaines filles ont besoin qu’on élève un peu plus le ton dans le bon sens.
Quelle est la première chose que vous avez voulu mettre en place à votre arrivée ?
J’ai voulu instaurer un cadre de vie, avec notamment de la rigueur, du sérieux et de l’envie aux entraînements et lors des matchs. Celles qui ne rentraient pas dans ce cadre là, ça ne servait à rien de venir parce qu’on est dans une opération maintien. On a besoin de guerrières, de battantes, on n’a pas besoin de filles qui viennent comme ça pour passer un bon dimanche. Il fallait changer l’état d’esprit et pour l’instant les filles respectent cela, on le voit aux entrainements avec le rythme qu’elles mettent, l’envie et le sérieux, il y a eu du changement depuis un mois.
Avec le forfait de Calais, cela fait 3 semaines que vous n’avez pas joué, vous avez pu, durant ce laps de temps, inculquer et mettre en place certaines de vos idées ?
Oui bien sur, mais le but ce n’était pas de changer d’entraineur et de tout changer ensuite, je n’arrive pas pour tout changer du jour au lendemain. Il faut du temps, il fallait que les filles acceptent les règles. L’instauration des règles se fait progressivement, je n’ai pas la science infuse, ni de baguette magique. Francis Thorrignac avait mis des choses en place, j’en ai également mis d’autres mais ce n’est pas possible de tout changer d’un seul coup.
La saison passée vous étiez l’entraineur des féminines des Portugais, équipe qui a depuis disparue. Qu’avez vous fait au niveau sportif, vous aviez envie de retrouver un poste avec une équipe féminine ?
Avec la fusion (entre les féminines des Portugais et de l’Amiens SC) qui ne s’est finalement pas réalisée, je me suis retiré et j’ai pris un peu de recul. Je suis quand même resté au club des Portugais pour donner un coup de main en U13 (b) et j’avais aussi une petite équipe de Séniors dans le coin, à Ribemont, c’était vraiment pour dire de m’occuper un peu et d’accompagner des jeunes. Au mois de décembre, l’Amiens SC est revenu me solliciter pour prendre en charge les U16 féminines, puis fin janvier ils m’ont proposé de prendre les Séniors en R1.
Il n’y a pas de calcul à faire, il faut gagner chaque match
Hacène Kichou
En comptant le déplacement de ce week-end à Hénin, il reste 8 matchs avant la fin de la saison, quels sont vos objectifs ?
L’objectif c’est le maintien en Régional 1, c’est obligatoire. Chaque match sera une finale et chaque week-end on aura besoin de 14 guerrières, celles qui ne voudront pas aller à la guerre ce ne sera pas la peine de venir. On se doit d’aller chercher le maintien, coûte que coûte, avec ou sans la manière. Il y a un super état d’esprit, les filles engrangent de la confiance donc c’est plutôt positif pour la fin de saison. Mais on sait tous que dans le football tout va très vite, dans un sens comme dans l’autre. Donc il n’y a pas de calcul à faire il faut gagner chaque match, il nous reste 8 finales et on va aller chercher ce maintien qui est important pour le club et pour la ville d’Amiens. Donc le match de dimanche à Hénin est important, on y va pour aller chercher un résultat. Ca ne sera pas évident car Hénin reste quand même une référence du football féminin dans le Nord, il ne faut pas l’oublier.
Régional 1 Féminine, 16ème journée
Dimanche 26 mars, 15h, complexe sportif François Mitterrand : Henin Football FCF (8ème, 11 pts) – Amiens SC (11ème, 6 pts)
Propos recueillis par César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports