Etudiante en L2 de SVT à Amiens, Bérénice Mathot, 19 ans, incarne le tennis fauteuil féminin à Amiens. Elle évolue à domicile ce samedi après-midi dans le cadre de l’Open Cellenza.
Sur la terre battue couverte de l’AAC, parallèlement à la 25ème édition du tournoi ITF féminin W15 qui a débuté dimanche dernier, le 2ème Open Cellenza rassemble depuis ce vendredi et jusqu’à dimanche quelques uns des meilleurs Français du tennis fauteuil. Ainsi que quelques pratiquantes féminines, associées à des messieurs dans un tableau « balles vertes », réservé comme l’an dernier aux joueuses et joueurs débutant ou reprenant la compétition. C’est le premier tournoi pour Alexandre Augusto, adolescent samarien, pour la Nordiste Cléo Ginterdaele, pas encore 12 ans. Quant à Bérénice Mathot, licenciée à l’AAC, elle l’avait emporté l’an dernier, battant au passage des messieurs.
Nous l’avons rencontrée pour faire le point sur sa forme et ses ambitions.
Quel est ton état de forme ?
Ça va bien ! Je continue de m’entraîner tous les lundis avec mon coach, Mousse Onifade. Pour l’instant, c’est un rythme qui me convient, mais c’est sûr que si je m’entraînais davantage, ça me permettrait de monter en niveau.
J’ai fait un tournoi féminin à Compiègne à l’automne dernier, où j’avais terminé 4ème sur 5, mais avec de bonnes sensations, contente de ne pas finir dernière. En plus, j’ai pu bénéficier des conseils d’un coach sur place. Les autres joueuses étaient très sympa. Je suis à présent N°33 française.
Et côté études ?
Là, il y a eu du changement ! J’avais entamé ma 2ème année de Prépa Biologie BCPST mais en octobre – novembre dernier, j’ai fait une sorte de burn-out et je me suis inscrite en fac de Sciences. J’ai l’impression d’avoir entamé une nouvelle vie ! Je pense que je tenterai une école d’ingénieurs avec la Licence, sinon j’irai vers un Master dans la protection de l’environnement.
Cela fait sinon un an que je suis végétarienne. J’ai eu mon permis de conduire en décembre dernier, j’ai pu acheter et faire adapter une voiture à mon handicap et emménagé dans un appartement à Amiens, alors qu’avant j’étais interne à la Cité scolaire.
Je suis contente de mon nouveau rythme de vie car j’arrive à respirer et à avoir du temps pour moi.
J’ai une amie, Line Marage, qui fait de l’haltérophilie à Hirson, près de chez mes parents et comme je rentre dans l’Aisne le week-end, je l’accompagne le samedi, ça me permet de me muscler un peu, de découvrir aussi un nouveau sport, j’aime bien en rajouter un de temps en temps. J’avais commencé enfant par le judo, puis joué au hand et fait du basket, avant l’amputation en 2017. Et ensuite j’ai fait aussi du tir à la carabine, à Laon.
Je veux apprendre de mes erreurs
Quel souvenir as-tu gardé du 1er Open Cellenza et de ton tableau mixte de l’an dernier ?
J’étais contente de moi ! C’était un vrai tournoi de reprise. J’avais été satisfaite de mon jeu, ça m’avait vraiment redonné envie de faire des tournois.
Comment abordes-tu ce tournoi « balles vertes » Open Cellenza féminin, ici à l’AAC, ton club ?
Je n’ai pas joué de tournoi depuis octobre, mais j’ai un peu moins de pression comme ce n’est pas un tournoi officiel. Mais l’avantage, c’est que ce sera peut-être des matchs avec plus d’échanges. J’ai envie de tenter des trucs…
Même si je veux continuer le tennis, ma priorité n°1, c’est la sauvegarde de la planète
Jouer à la maison ou ailleurs, ça ne change pas grand-chose pour moi, de toute façon. J’aurai ma grande soeur, peut-être des amis dans les tribunes et ça, ça peut me stresser un peu : la peur de décevoir, de mal jouer, mais j’essaye d’en faire abstraction. Je veux surtout faire des beaux points, des beaux matchs, sans être en mode défaitiste, juste fière de moi à la fin…
Tes ambitions pour cette édition ?
M’améliorer, apprendre de mes erreurs, développer mon service qui s’améliore. En général, c’est Mousse (Onifade, son entraîneur à l’AAC, ndlr) qui me propose de travailler certains points. Mais comme on communique bien, je peux aussi proposer des choses.
Et à plus long terme ?
Je veux continuer à progresser, pour pouvoir gagner un tournoi comme l’Open Cellenza, dans quelques années. Mais même si je veux continuer le tennis, ma priorité n°1, c’est la sauvegarde de la planète, faire ce qui est en mon pouvoir en tout cas…
Propos recueillis par Vincent Delorme
Crédit photo : Kevin Devigne et Vincent Delorme – Gazette Sports