Plombés par un début de match loupé, les Amiénois n’ont jamais été en mesure d’inquiéter Rouen (5-0) mercredi 8 mars à l’Île Lacroix. Les Gothiques se sont heurtés à un gardien d’exception et sont désormais menés deux manches à zéro, avant le prochain affrontement au Coliseum samedi (20 heures).
La première manche mardi (5-2) avait laissé des motifs d’espoir pour Amiens. Des bases sur lesquelles s’appuyer. Mais même avec toute la bonne volonté du monde, encaisser deux buts après six minutes de jeu, contre ce Rouen-là, est rédhibitoire. « Le match était plié », commente Mario Richer, alors que ses joueurs s’étaient tirés une balle dans le pied en concédant une doublé infériorité numérique.
L’entame des Dragons était bien meilleure que la veille, où bon nombre de joueurs préservés en fin de saison régulière effectuaient leur retour. « On a retrouvé une qualité technique supérieure. Les trente premières minutes étaient bonnes et après on a essayé d’y aller un peu tout seul, d’en rajouter, ce qui a fait qu’on a pris des contres et des pénalités » analyse l’entraîneur du Rouen Hockey Elite, Fabrice Lhenry. À 3-0, les Rouennais laissaient en effet davantage le palet aux Picards, lesquels se procuraient pas moins de quatre supériorités numériques dans le deuxième tiers.
40 arrêts pour Pintaric et un blanchissage
Si Rouen excelle sur unité spéciale, on ne peut pas en dire autant d’Amiens. « Ils ont un bon désavantage numérique, on a même eu un 5 contre 3 où on n’a pas été dangereux, ça paraissait facile. » Le constat de Mario Richer est implacable, surtout avec un Pintaric impérial pour défendre le filet normand. « Pinta, c’était sa soirée, il était imbattable, on a eu 40 lancers dans un match à Rouen, je n’ai jamais vu ça ! » Les Gothiques ont en effet beaucoup tiré, peut-être plus qu’au premier match, mais ont semblé moins dangereux. Symbolisé par Bouchard, toujours aussi actif en zone offensive, mais beaucoup moins précis dans le dernier geste.
De son côté, Victor Bodin a fait son match et continue d’apprendre pour sa première saison au plus haut niveau. Le jeune gardien, qui n’a pu cacher sa frustration sur les derniers buts de la rencontre (5-0, 58’54), a regretté ses gestes d’humeur envers ses coéquipiers. Son entraîneur sait que les responsabilités sur les épaules de sa doublure sont lourdes : « Il faut marquer des buts parce que sinon on met beaucoup de pression à notre gardien. »
Il y en a qui étaient dans le dur…
Mario Richer, entraîneur d’Amiens
Les Amiénois ont deux jours pour trouver un moyen de faire déjouer le gardien rouennais. Surtout, deux jours pour récupérer, alors que certains joueurs ont eu du mal à maintenir la même intensité sur les deux rencontres. Ce que n’a pas manqué de relever le coach barbu. « Il y en a qui étaient dans le dur et puis les gars en super grande forme, les travailleurs, ont répondu présents dans les deux matchs. On dit tout le temps que d’être en forme c’est payant, j’espère que certains vont le comprendre un jour… »
Il faudra tout donner ce week-end, au risque de se retrouver en vacances dès lundi. Un scénario dont Rouen se satisferait volontiers et que les Amiénois veulent à tout prix éviter. Devant leur public et sur leur glace, la donne sera différente, alors à eux d’en profiter pour relancer cette série mal embarquée.
Quart de finale des play-offs de Ligue Magnus match 2 :
Rouen – Amiens : 5-0 [(3-0)(0-0)(2-0)]
Buts Rouen : Bedin assist’ Claireaux 5’10 (2SN) ; Boivin assist’ Claireaux et Chakiachvili 6’18 (SN) ; Lucenius assist’ Tomasino et Guimond 19’10 ; Vigners assist’ Yeo et Lamperier 48’53 ; Claireaux assist’ Boivin et Mallet 58’54 ;
Julien Benesteau
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports (archive match 1)