Ce fut un moment d’exception lors de cette assemblée générale du CDOS sur laquelle nous reviendrons par ailleurs. Trois athlètes ont eu l’occasion de s’adresser aux dirigeants des comités départementaux mais deux s’étaient rendus dans la Maison des Sports à Amiens : le nageur et champion olympique par équipes Jérémy Stravius et l’athlète de l’Amiens UC Marie Collonvillé.
Que leur reste-t-il aujourd’hui de leur expérience des JO ? Des souvenirs à la fois merveilleux pour Jérémy Stravius mais aussi mitigés pour Marie Collonvillé qui a certes participé à deux Jeux mais a été privé d’une participation à deux autres auxquels elle méritait amplement d’y être puisqu’elle avait réalisé les minima donnant droit à une sélection.
Face au drapeau olympique de Sotchi en 2012 qui a été remis au CDOS par la championne olympique du 400m haies la Marocaine Nawel El Moutawakel, nos deux champions ont évoqué leurs souvenirs et rappelé que participer à des Jeux était pour un sportif un moment inoubliable non seulement dans une carrière mais également dans une vie.
« J’ai participé à deux Jeux à Athènes en 2004 et en terminant 7e de l’heptathlon et 12e à Pékin en 2008 dans un stade magnifique. Ce furent des moments importants. Quand j’étais petite, je me disais que pendant les Jeux, toutes les guerres s’arrêtaient. J’en ai fait deux mais j’aurais dû en faire deux de plus. Le sport m’a construit car c’est un combat. »
Dans un précédent entretien, recueilli à la Maison du Sport, Marie Collonvillé nous avait fait part de son sentiment à savoir le gigantismes des Jeux. « C’est devenu une vraie entreprise commerciale et un produit marketing ». Marie Collonvillé aujourd’hui a toujours raison.
Pour sa part Jérémy Stravius a participé à deux Jeux et a ramené notamment une médaille d’or de Londres en 2012 avec le relais 4x100m nage libre et une d’argent en 2016 à Rio. A l’heure actuelle, il est le seul athlète samarien qui, dans toute l’histoire des JO a ramené une médaille dans deux Jeux différents.
Même s’il aurait aimé évidemment participer aux JO de Paris, Jérémy Stravius ne fera plus de compétition. A 36 ans, il estime que sa carrière est bien terminée.
« Il faut du rythme, de l’entrainement et beaucoup de sacrifices. Je pense que j’ai vraiment tourné la page et aujourd’hui, je me dis que ce n’est pas le sport qui va me faire vivre. J’ai disputé les Jeux de 2012 et 2016. Pour aller aux Jeux, il faut bien se préparer en amont. C’est difficile car il faut aussi être présent le Jour J. Aller aux Jeux, c’est une très belle expérience.
J’ai su bien rebondir après les Jeux de 2012 mais c’est le travail, la confiance que j’avais avec mon entraineur qui ont fait que je suis resté à Amiens et aujourd’hui je remercie tous ceux qui m’ont soutenu. Je le répète, c’est la raison pour laquelle je suis resté fidèle à Amiens. Je me sentais bien dans ce club, dans cette ville et je ne me voyais pas partir ailleurs. Et pourtant, il y avait beaucoup de demandes d’autres clubs qui m’avaient fait de super propositions financières.
Maintenant, comment garder nos athlètes à Amiens dans nos clubs et dans le département ? C’est une belle question et certains athlètes talentueux sont partis et d’autres partiront. Mais je confirme que les Jeux c’est beau et personnellement j’en garde de bons souvenirs. Les Jeux c’est d’abord un rêve individuel mais il ne faut surtout pas prendre pour un échec si vous ne ramenez pas de médaille. Après tout, après les Jeux, il y aura d’autres compétitions ».
Lionel Herbet
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