À un moment de la saison qui pourrait s’avérer crucial quant aux ambitions à nourrir pour les trois derniers mois de compétition, les Amiénois insistent avant tout sur un esprit de revanche à avoir ce soir contre Bordeaux après la déroute à Annecy.
Si Régis Gurtner affirme que le groupe picard « est passé rapidement à autre chose » à la suite de la piteuse défaite sur la pelouse du promu annécien – « On s’est fait marché dessus » déclare ainsi le portier samarien -, celle-ci revient pourtant régulièrement dans les propos du capitaine amiénois et de son coach au moment d’aborder la réception de Bordeaux.
Réaction attendue
« On doit apporter une réponse, ne serait-ce que vis-à-vis de nous-mêmes », déclare ainsi Gurtner. Même son de cloche du côté de Philippe Hinschberger qui estime que, si « ça peut arriver de manquer son match », « quand tu faillis, il faut une réaction. » Et qui y voit même presque un mal pour un bien.
D’abord, parce que cela constitue un « choc » dans une période compliquée du point de vue comptable alors que les prestations sur le terrain continuaient à suivre. Ensuite parce que cela a permis « des mises au point » avec certains joueurs : « Il faut discuter avec les cadres de l’équipe, que chacun prenne ses responsabilités, c’était nécessaire et bénéfique. » Enfin parce que cela peut servir de motivation pour réussir une bonne prestation. Et ce n’est pas le seul élément allant dans ce sens, estime l’entraîneur de l’ASC : « Entre la réaction, la volonté de regagner à domicile (l’Amiens SC reste sur 2 points lors des 5 derniers matchs à la Licorne, ndlr), on a plusieurs leviers à activer. »
Il faudrait donc que cette prestation très décevante puisse servir d’électrochoc. Car Philippe Hinschberger le reconnaît, l’état psychologique de son groupe n’est pas au mieux : « On est sur beaucoup de frustration sur ces derniers mois. » « Plus que sur de la mauvaise volonté », précise-t-il d’ailleurs. De quoi entrer dans un cercle vicieux « de pensée négative. » Et qui se traduit, notamment par « l’enthousiasme qui fait défaut », le technicien amiénois voyant une équipe qui « regarde [s]es godasses. »
La montée, toujours un objectif ?
C’est sûrement d’ailleurs ce qui explique la volonté de ne pas trop se projeter et de, d’abord, vouloir casser la dynamique mentale actuelle. C’est ainsi que Régis Gurtner, plutôt que de poser des objectifs pour la fin de saison tempère : « On va prendre match après match pour retrouver un élan, un dynamisme, de la positivité. »
D’autant que ni lui ni son entraîneur ne semblent convaincus que l’arrivée de cet appétit pour la montée évoqué ces dernières semaines ait été très positive pour l’effectif amiénois. Tandis que le premier considère que « ça nous a peut-être fait un peu de tort », le second explicite : « Tu te mets dans des objectifs plus hauts que ce que tu avais prévu, mais on a oublié que pour rester en haut il faut batailler. »
Reste que la volonté de regarder vers le haut est toujours présente chez Philippe Hinschberger qui affirme que « ce n’est pas la dernière chance » ce lundi contre Bordeaux pour cela. Mais qui veut surtout « partir dans l’état d’esprit que si on gagne on est à 6 points. » Démontrant quand même que ce match peut être une bascule.
Un match finalement peu abordé par les différents acteurs, le coach picard se contentant de rappeler que Bordeaux, le visiteur du soir, est « une équipe de grande qualité » mais que ses hommes avaient « été présents » à l’aller. Une troupe qui sera encore privée de Gélin et Lachuer mais qui va en revanche retrouver Formose Mendy et Papiss Cissé.
Ligue 2, 25ème journée
Lundi 27 février, 20h45, Stade Crédit Agricole La Licorne : Amiens SC (9ème, 33 pts) – FC Girondins de Bordeaux (3ème, 42 pts)
Le groupe : Gurtner, Charruau – Mendy, Nojo Fofana, Leautey, Opoku, Ouattara, Ring, Assogba – Gomis, Gene, Doums Fofana, Kakuta, Junior Fofana – Cissé, Ilenikhena, Antiste, Chibozo, Bandé
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports (archive)