Ces derniers jours, le manager général de l’équipe Groupama Marc Madiot avait évoqué un sujet qui malheureusement ne concerne pas que le cyclisme.
Il faisait en effet allusion aux relations entretenues par les coureurs du peloton et pas seulement de son équipe. Il regrettait notamment le fait qu’aujourd’hui, les coureurs professionnels ne se parlent plus. A cela plusieurs raisons : le cyclisme est devenu un sport universel et dans le peloton, on y parle toutes les langues.
L’époque aussi a changé. Avant, les coureurs se retrouvaient après la course, buvaient un coup, bavardaient. Aujourd’hui, il n’est pas rare que dans une même équipe on y parle plusieurs langues. C’est le côté moderne et toutes les disciplines sont concernées. Les coureurs ne se parlent plus et ils ont aussi du mal à parler aux journalistes. Aujourd’hui, les coureurs se défoulent à travers les réseaux sociaux et parfois cela amène des conséquences catastrophiques.
C’est ainsi que Marc Madiot vient d’être démenti en moins d’une semaine par son coureur vedette des courses à étapes David Gaudu, 4e l’an dernier du Tour de France. Gaudu s’est permis sur internet de critiquer et même d’insulter son propre équipier Arnaud Démare. Il y a là une forme de lâcheté. Les critiques, plutôt les graves accusations de Gaudu à l’égard de Démare sont graves, très graves même.
L’affaire a pris médiatiquement des proportions dramatiques. Marc Madiot est tombé de haut tandis que Gaudu a tenté d’éteindre l’incendie en soulignant que ses propos avaient dépassé sa pensée. Le mal est fait. Gaudu et Démare auront désormais de grosses difficultés à collaborer ensemble ne serait ce qu’au Tour de France auquel le Picard avait décidé de participer avec l’accord de son directeur sportif.
Marc Madiot va tenter de recoller les morceaux. Il aura du mal tout comme Gaudu sera mal à l’aise lorsqu’il devra expliquer qu’il s’est trompé. Pour Arnaud Démare, cela ressemble à une sorte de trahison et pardonner sera difficile. Gaudu aurait dû, s’il avait vraiment des reproches à faire à Démare, aller le voir. Les deux hommes se seraient alors expliqués.
Il est souvent répété qu’il faut toujours laver son linge sale en famille plutôt que sur la place publique. David Gaudu aurait dû avoir en mémoire ce vieux dicton toujours à l’honneur aujourd’hui.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports