C’est très discrètement que lundi dernier, à la Maison des Sports d’Amiens, Jacques Favre a assisté à la cérémonie des vœux du CDOS.
Jacques Favre n’était pas invité à prendre la parole mais il a profité de cette cérémonie des vœux pour faire la connaissance des dirigeants des comités départementaux. Car Jacques Favre a changé de costume et il est désormais celui qui va tout simplement diriger le sport dans le département, nommé surtout dans l’optique des Jeux de Paris 2024. Cette recrue de choix est vraiment un homme qui compte dans le sport français, à commencer par la natation. Jacques Favre a porté et porte toujours les couleurs du Cercle des Nageurs de Marseille.
En 2015, alors que le titulaire Lionel Horter venait de démissionner, Jacques Favre avait décidé de se porter candidat au poste de Directeur Technique National (DTN) de la natation. Un poste qu’avait occupé auparavant l’ancien CTR de Picardie, Claude Fauquet, de 2001 à 2008. Il y avait pas moins de 17 candidats, notamment la future Ministre des Sports Roxana Maracineanu. Jacques Favre en était sorti vainqueur et il avait ensuite dirigé la délégation française aux Jeux Olympiques de Rio en 2016.
C’est donc ce dirigeant qui débarque dans la Somme et qui va évidemment consacrer son temps à la préparation des athlètes pour les JO et à aller au contact de celles et ceux qui, au quotidien, œuvrent au développement du sport : les bénévoles.
Nous avons demandé à Jacques Favre quel sera désormais son parcours à Amiens, en rappelant la déclaration de Margaux Delétré, l’élue en charge des sports au conseil départemental (photo à la une ci-dessus) pour qui le sport professionnel sera de nouveau aidé. C’est évidemment une bonne chose et du reste, Jacques Favre est allé mardi soir assister au match de L2 Amiens SC – Guingamp, descendant même au bord du terrain.
Avant de définir son rôle dans la Somme, Jacques Favre a brièvement retracé son itinéraire
« Je suis né à Alger mais rapidement je suis arrivé à Marseille. J’ai été international de natation sur 100 et 200 m. Puis à un certain moment, j’ai eu la chance que la porte soit ouverte pour le poste de DTN de natation en 2015. J’ai fait aussi des études de Droit et je me suis retrouvé dans le monde des affaires à Aix-en-Provence. Je suis entré à la Chambre de Commerce de Marseille et j’ai beaucoup travaillé dans un domaine qui m’intéressait : l’école de la deuxième chance.
Parallèlement, je me suis occupé des nageurs de haut niveau dans mon club, le Cercle des Nageurs de Marseille. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la cohésion de groupe, la charge mentale et essayer de gommer l’individualisme de chacun, gommer en quelque sorte les égos afin que tous soient égaux. Je suis toujours membre de ce club et j’ai aussi créé un autre club à Marseille, le Team Marseille Natation, qui travaille dans le social. Mais j’ai surtout un grand respect des bénévoles et de leur capacité à être là tous les jours, à encadrer des jeunes. Et les suivre me plait… »
À Amiens par hasard ?
« Le hasard des rencontres fait que je me retrouve à Amiens. Il s’avère que durant trois ans j’ai travaillé à Clichy-sous-Bois, sur la politique sportive. J’ai été sollicité au téléphone l’été dernier. J’ai eu le sentiment que la création de ce poste dans ce département était importante. Je trouve que le Département, au niveau des équipements, ne souffre pas d’un quelconque déficit. J’ai trouvé aussi qu’il y avait un grand respect des institutions. J’ai noté que le tissu associatif avait une image assez claire du Département, de ce qu’il fait, de ce qu’il distribue comme argent.
L’idée est de revaloriser les entraîneurs de haut niveau
Le haut niveau ne me concerne plus du tout, si ce n’est quand même suivre les jeunes qui sont dans le groupe Paris 2024. Les Jeux, c’est quelque chose d’important et j’ai eu la chance de les vivre en tant que dirigeant. C’est aussi transmettre la réalité et la férocité des Jeux car les JO sont très différents des championnats du monde. J’ai trouvé que le travail du Département envers les jeunes athlètes était à la fois familial et précis.
L’idée aussi est de revaloriser les entraîneurs de haut niveau. Nous en avons repéré sept, mais peut-être en existe-t-il d’autres… Il faut mettre le focus sur le savoir-faire des entraîneurs picards. Même les comités peuvent le faire et je sais que Claude Fauquet l’a fait, en organisant une conférence des entraîneurs. »
Au fait, comment doit-on appeler Jacques Favre ?
« Tout simplement Monsieur le Directeur des Sports du Département de la Somme. »
Lionel Herbet
Crédit photo : DR et Gazette Sports (archive)