Les propos du président de la Fédération Française de Football Noël Le Graët à l’égard de Zinedine Zidane ont, ce week-end, largement éclipsé toutes les rencontres de coupe de France qui se sont déroulées sur le territoire.
Il est vrai que ses déclarations ont été plus que maladroites, virulentes, injustes et surtout déplacées. D’autant que Zidane n’avait rien demandé et que Noël le Graët se croyait obligé de donner son avis après qu’il ait reconduit pour quatre ans le sélectionneur Didier Deschamps. Le Graët est très malmené ces derniers temps. Ses critiques n’ont rien à voir avec le sport. Il est en effet reproché au président des déclarations douteuses et graveleuses avec des envois de SMS à des collaboratrices de la FFF. Sans oublier ses relations pour le moins tendues avec sa directrice Florence Hardouin, avec qui les ponts sont quasiment rompus et sa mésentente avec la Ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
Noël Le Graët est certes un dirigeant qui aura marqué depuis un demi-siècle le football français avec son aventure avec l’En Avant Guingamp, son club de toujours, et ses passages à la présidence de la Ligue Nationale et de la Fédération française. De plus ses relations pour le moins excellentes avec le Président de la République l’ont peut-être incité à tirer sur tout ce qui bouge. Il a ainsi tiré à tort sur Zidane qui, répétons le, ne demandait rien. Et c’est toute la presse française (voir l’Equipe du jour) – mais aussi le Réal Madrid et la Ministre des Sports – qui montent au créneau pour stigmatiser l’attitude inconcevable de Noël le Graët.
Ce dernier s’est excusé ce lundi matin mais il est trop tard pour réparer ce qui est plus qu’une erreur de langage, une faute tout simplement. Les prochaines semaines vont sûrement être décisives pour le dirigeant de la 3F qui est certes décidé à aller jusqu’au terme de son mandat mais qui pourrait voir monter une sorte d’hostilité de la part de certains présidents de ligues. Pour celle des Hauts-de-France, il ne semble pas qu’elle fasse partie de celles souhaitant le remplacement de l’actuel président. Et si finalement cette pression ne viendrait elle pas du Ministère des Sports qui, on le rappelle, a demandé un audit sur la gestion fédérale.
Lionel Herbet
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