De retour après avoir été éloigné de la glace pendant un mois pour une blessure au genou, le gardien international français se livre sur la situation du club, qu’il a du mal à s’expliquer.
Êtes-vous prêt à rejouer ?
Je suis prêt, il me manque juste du cardio, parce que ça fait un bout de temps. La blessure date du match d’Anglet (ndlr : 28 octobre). C’est une blessure qui nécessite du temps. Pour une fois que ce n’est pas de la vieillesse. Prendre un gars qui fait 100 kilos sur le genou, jambe tendue, je n’y peux pas grand-chose. Dans mon malheur j’ai été chanceux que le genou ne soit pas arraché plus que ça.
Vous avez un nouveau coach, comment percevez-vous la situation de l’extérieur ?
J’ai été surpris et je pense que peu de monde dans le vestiaire s’y attendait. Anthony ne s’y attendait peut-être pas non plus à ce moment-là. Je l’ai déjà vécu, ça fait toujours un électrochoc qui permet à l’équipe de repartir sur une page vierge. C’est comme recommencer la saison de zéro.
J’ai déjà fait des saisons où le coach a changé et où il ne s’est rien passé
Même si c’est son adjoint Eric Medeiros qui prend la suite ?
Bien sûr, parce qu’on perd quelqu’un dans le staff. Eric était déjà là avec Anthony, ce ne sera pas un renouveau complet sur les schémas, mais ça va être plus sur les discours, les entraînements. Peut-être qu’Eric donnait moins son point de vue sur les entraînements. En tout cas sur la semaine qu’on a fait, on a vu beaucoup d’intensité aux entraînements et ça travaillait fort. Ce n’est pas en une semaine qu’on va devenir une top équipe mais on est sur le bon travail pour y arriver.
Il n’y avait pas cette intensité avant ?
On la voyait de temps en temps. Chaque entraîneur a une manière différente de diriger son équipe. C’est au coach de rythmer l’entraînement, de savoir quand est-ce qu’on s’arrache et quand est-ce qu’on lève un peu le pied. Là on a fait 5 jours à 100%.
L’équipe doit être motivée par ce changement.
J’ai déjà fait des saisons où le coach a changé et où il ne s’est rien passé et d’autres où l’équipe change du tout au tout, donc j’espère que ce sera ça cette année.
C’est une énigme cette année.
Pensez-vous qu’il y a d’autres choses à améliorer ?
Avec l’expérience que j’ai en ayant vécu des saisons pourris, cette année je ne vois rien qui explique la saison qu’on vit. Les gars se donnent, ils ont envie et font tout ce qu’il faut… On verra si le changement de coach aura un effet, mais sur le reste je ne vois pas du tout ce qui n’allait pas. C’est peut-être la constitution de l’équipe, trop de joueurs homogènes, qui se ressemblent parce qu’individuellement tout le monde est capable de jouer à ce niveau-là et de faire des bonnes choses. Est-ce que la mayonnaise n’a pas pris ? Je n’en sais rien. Malgré la situation, le vestiaire vit vraiment bien, c’est incroyable ! Pourtant j’en ai fait des saisons où on ne pouvait plus se piffrer. C’est comme s’il y avait un blocage sur les matchs. C’est une énigme cette année.
Le groupe adhérait-il encore au discours d’Anthony ?
Ça peut arriver que les joueurs n’aient plus envie d’écouter le coach, mais là ce n’était même pas le cas. C’est bizarre. L’ambiance était bonne. Tas nous aidait, on l’aidait aussi, à tour de rôle on donnait des conseils. Tout le monde était toujours sur le même chemin, mais ça ne prenait pas. On verra si Eric est un peu plus énervé que Tas, on verra si c’est ça qui manquait.
Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports