L’Amiénois était au championnat du monde d’Ironman 70.3 à Saint-George, dans l’Utah, aux États-Unis le 28 octobre. Une première pour le triathlète qui ambitionne de participer au mythique Ironman de Nice en juin prochain.
Le championnat du monde de Half-Ironman, ce sont 113 km à parcourir pour 1,9 km de nage, 90 km de vélo et 21,1 km de course à pied. Un défi que près de 2000 femmes et 4000 hommes ont tenté de relever dans le désert américain. Parmi l’important contingent tricolore, Christophe Fernandes, 50 ans, habitant de Rivery. Malgré une petite contracture au mollet et un lumbago contracté deux jours avant le départ, le Samarien a « fait abstraction de la douleur » pour tenir son objectif : terminer en moins de 5h. Il lui aura fallu exactement 4 h 59 min 4 sec pour venir à bout d’une course aux conditions dantesques et ainsi se hisser dans le Top 100 de sa catégorie (N3, 50-55 ans).
« Le matin, il faisait 4 degrés, l’eau était à 16, ensuite on a enchaîné sur le vélo avec les vêtements mouillés pendant 90 km avec plus de 1000 mètres de dénivelés, pour finir la course à pied sur les hauteurs de Saint-George, sous 28 degrés« , se rappelle-t-il. Du jamais vu pour le triathlète plutôt habitué à la météo picarde. Même s’il se souvient avoir couru l’half-Ironman du Luxembourg sous 38 degrés cette année, « un delta pareil, c’était la première fois. »
La ligne ou l’hôpital !
Même s’il n’était pas au top de sa forme et qu’en perfectionniste, il regrettera d’avoir un peu craqué au 17ème kilomètre sur la course à pied, Christophe Fernandes ne retient que du positif de cette expérience. Il n’envisageait pas d’autre issue : « les triathlètes ont une devise : c’est la ligne ou l’hôpital ! Si on ne peut pas finir, c’est qu’on part en ambulance, sinon on va jusqu’au bout de l’effort. »
Une invitation au dépassement de soi, qu’il doit à un entraînement quotidien intensif et un soutien sans faille de ses proches. Initié au triathlon par des amis il y a trois ans, il se rend tous les jours au travail en vélo, en plus de s’exercer aux autres disciplines avec l’aide de plusieurs clubs. Le quinquagénaire peut aussi compter sur sa compagne, Emilie Fernandez, qui l’a épaulé tout au long de cette folle aventure. « Heureusement qu’elle était là ! » confie-t-il. « Elle était là pour me trouver un ostéo d’urgence quand j’ai eu mon mal de dos et me masser tout le long. »
Après ce séjour mouvementé aux États-Unis, Christophe Fernandes est rentré en France « un peu traumatisé, avec beaucoup de douleurs aux jambes et au dos. » Le triathlète est au repos complet, mais il a déjà la tête tournée vers le championnat du monde 2023, en Finlande. Avant cela, l’Amiénois devrait se frotter à l’Ironman de Nice, soit le double de kilomètres que ce qu’il a l’habitude d’abattre en compétition. Mais ça ne lui fait pas peur, « quand on est compétiteur, on en veut toujours plus ».
Julien Benesteau
Crédit photos : DR
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