À mesure que l’échéance des Jeux Olympiques à Paris en 2024 se rapproche, les déclarations de toutes sortes se multiplient.
Une nous a particulièrement marqué. Elle émane du président de la Fédération française d’escrime M. Bruno Gares. Ce dirigeant n’est guère connu du grand public. Il est même quasiment inconnu. Cette discrétion médiatique est d’autant plus méritoire que ces derniers jours, cette fédération se signale particulièrement à l’occasion des Championnats du Monde qui se déroulent au Caire, en Egypte.
La délégation tricolore a pris la route du Caire dans le plus strict anonymat, les médias français ayant d’autres sujets de préoccupation comme le Tour de France, l’Euro féminin de football en Angleterre ou encore les championnats du monde d’athlétisme aux États-Unis. L’athlétisme, c’est évidemment le sport numéro un aux Jeux Olympiques et quand on fait le bilan, il est évident qu’une médaille obtenue dans cette discipline a énormément de poids. Beaucoup plus, il faut le reconnaître, que dans une discipline moins renommée.
Mais voilà, jusqu’à présent et au moment où nous écrivons ces lignes, la France n’a toujours pas de médaille en athlétisme alors que l’escrime brille de mille feux. Ainsi, nos escrimeurs ont déjà glané quatre médailles, dont trois en or.
L’escrime brille… malgré son manque de moyens
Romain Cannone, champion olympique l’an dernier à Tokyo à l’épée a même confirmé au Caire en remportant une nouvelle médaille d’or. Jadis, aux JO, l’escrime était souvent la discipline qui parvenait à ramener son lot de médailles.
Dans ce sport, on a l’habitude depuis toujours de travailler à la fois sérieusement et dans l’ombre. Certes, il y eut des périodes plus difficiles mais cette fois, ce sport est revenu au sommet mondial même s’il faut reconnaître que l’absence des Russes au Caire a sûrement avantagé les Tricolores. Mais revenons à ce M. Bruno Gares qui évidemment est sorti du tunnel et a eu les honneurs de certains médias parisiens.
On lui a demandé comment la Fédération française allait préparer les Jeux de Paris en sachant qu’aujourd’hui, si nous avons les athlètes, nous possédons notamment à l’INSEP, lieu d’entrainement des escrimeurs, un matériel défectueux, notamment l’analyse vidéo car on sait que dans ce sport, tout se joue souvent à des microsecondes. Et là, nous arrivons au cœur du problème. Ce matériel qui date de 2010 devra donc être changé et qui va payer ? Ce n’est sûrement pas la Fédération Française d’Escrime qui n’a pas les moyens.
Dans l’esprit du président de la Fédération française d’escrime, la dépense doit être réglée par la collectivité. D’où cette réponse logique de M. Gares : « Ce n’est pas moi qui veux gagner les Jeux mais l’État« .
L’État qui doit donc prendre toutes ses responsabilités, non seulement pour ce qui concerne le matériel mais aussi pour les athlètes. Combien de fois avons-nous entendu ce cri de désespoir émanant d’athlètes ayant charge de famille, qui vivent difficilement alors qu’ils préparent les Jeux Olympiques ?
Lionel Herbet
Crédit Photo : DR (l’Internaute)