COURSE À PIED : Courir la Jules Verne, entre fête populaire et performance sportive

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Si la mission de réunir de nombreux Amiénois autour de l’événement a été accomplie, Courir la Jules Verne a également été le théâtre de belles performances sportives.

Alors que les deux 10 kms s’étaient déjà déroulé, c’était un organisateur plutôt soulagé que nous avons croisé. Bruno Dilly, président de l’Amiens UC nous soufflait ainsi : « Ça se passe plutôt bien. L’essentiel, c’est que les gens soient contents. » Il revenait également sur une participation légèrement en deçà de ce qui avait été planifié, mais largement satisfaisante, eu égard à un contexte général moins favorable aux courses sur route : « On est à peu près à 3500 engagés et vu le contexte, on est contents. On était partis sur 4000, au départ, mais à la dernière édition, il y avait déjà eu 3500 participants, à peu près. Après 3 ans d’interruption et avec un délai relativement court, c’est pas mal. Et globalement, il y a plutôt une baisse du nombre de participants dans toutes les courses sur route dans la Ligue, de l’ordre de 20%. »

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Une participation aux courses à laquelle il fallait ajouter une foule compact autour des points chauds, à commencer par le Coliseum où se trouvait la ligne d’arrivée. Quant au profil des participants, Bruno Dilly ajoutait : « On n’a pas trop joué la carte du niveau, on voulait vraiment faire une course populaire. On est dans la cible qu’on cherchait à atteindre. L’intérêt de ces courses là, c’est que ça fait du brassage, tout le monde s’y retrouve. » Ce qui n’a pas empêché d’avoir un bon rythme à l’avant. Le président amiénois l’admettait : « C’est bien d’avoir des gens qui courent vite devant, ça met un petit peu de spectacle. »

Un 10kms hommes à toute vitesse

À ce petit jeu, le 10km masculin, placé assez tôt dans la matinée pour éviter les fortes températures – « ça met en l’air, parfois, la santé des gens, et la performance pour ceux qui la cherche, c’est pour ça qu’on avait calé le 10km plus tôt » – a été particulièrement probant. Youssef Mekdafou (Pierrefitte Multi Athlon), notamment a été à la hauteur. Selon le premier chrono affiché, il battait même son record personnel réalisé aux championnats de France. Une surprise pour le fondeur francilien vu les conditions dans lesquelles il a abordé la course : « Je suis vraiment très surpris, je ne m’attendais absolument pas à faire ce chrono, je pensais qu’on était en 30’20, à la rigueur 29’30. En plus, je n’étais pas bien pendant toute la course. J’ai fait nuit blanche, j’ai eu une insomnie, c’est très mauvais. C’est d’autant plus surprenant, je n’arrive pas y croire, j’étais faible avant la course parce que je n’ai rien mangé, c’était n’importe quoi. Le 28’53 que j’ai fait au France, j’étais préparé, j’étais bien. » Une performance, finalement révisée à 28’54, juste au-dessus de ce record, d’autant plus étonnante que, ajoutait-il, « le parcours était plus dur que celui des France. C’est vrai que c’était roulant, mais il y avait des parties qui montaient un peu, la première fois, on ne les sent pas, mais après, ça fait mal. »

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Youssef Mekdafou, tout sourire après une performance qui l’a surpris lui-même

Une performance peut-être à mettre à crédit de la lutte avec un Menad Lamrani (Amiens UC) particulièrement en verve et auteur de son record personnel, en 28’58. Il faut dire que l’Amiénois était motivé par cette course à domicile et appréciait le tracé : « C’était un objectif pour moi de courir à domicile, avec mon public. C’est la première fois qu’il y avait ce parcours, il y a beaucoup de relances, c’est un type de parcours que j’aime bien. » Le résultat était toutefois en demi-teinte, selon lui : « Je suis quand même satisfait du chrono et de la deuxième place, mais j’aurais pu faire mieux. »

Du spectacle chez les dames, des locaux en verve sur 5kms

Chez les femmes, pas de chrono record, malgré un parcours « vraiment sympa et rapide », mais une belle bagarre à trois pour une victoire de Nabila Sifi (Run Up Nanterre), en 34’51. De quoi en tirer avant tout le positif : « J’ai essayé de réaliser mon record, mais je suis quand même heureuse. » D’abord pénalisé par « un point de côté » dont elle a « un peu souffert », « c’est bien revenu sur les 4 derniers kilomètres » pour pouvoir distancer ses adversaires au bon moment. Côté amiénoises, c’est Salhia Rarbi, qui courrait sous les couleurs de la CPAM, qui s’est illustrée en prenant la 4ème place. Une satisfaction dans une course difficile : « Je suis contente, je représentais les lundis de la Jules Verne, j’avais envie de montrer l’exemple. Il fallait être costaud aujourd’hui. Je pense que j’ai fait une bonne course malgré la chaleur. Comme j’ai couru la semaine dernière, il fallait récupérer. »

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L’Algérienne Nabila Sifi (à gauche) a finalement distancé Fatima Charkaoui (au centre) et Julie Sylvain (à droite) dans les derniers kilomètres pour s’adjuger la victoire

Sur le 5kms, enfin, c’est un quatuor picard qui finissait aux avant-postes du classement scratch : Clément Ringard (Amiens UC) devant Lucas Devarenne (Amicale Val de Somme), Frédéric Debarros (Amicale Val de Somme) et Ilyas Ghandaoui (US Camon). Chez les femmes, Lisa Lecompte (Amiens UC) devançait quant à elle Jade Brasdefer (Amiens UC).

Si le bilan tire donc largement du côté du positif, Bruno Dilly ne pouvait s’empêcher de souligner, sans cesse soucieux de voir les améliorations possibles pour la future édition que « quand on est dans l’organisation, on est dans le feu de l’action, on voit toujours ce qui ne va pas. » Des petits détails comme un signaleur manquant. « Je suis un peu déçu parce qu’au 4ème kilomètre, je me suis trompé de chemin, j’ai dû perdre 30-40 mètres sur mon concurrent. J’ai dû faire l’effort pour revenir, ça a été un peu dur et c’est ce qui a fait la différence », confiait ainsi Menad Lamrani quand son concurrent direct notait « un incident avec la moto sur la fin : elle m’a coupé la route. » Des détails à revoir mais un mot de la fin encourageant, émanant de Nabila Sifi : « Merci à l’organisation ! »


Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports