Auteur de l’essai victorieux à Maisons-Laffitte qui a largement contribué à propulser le RCA en Fédérale 2, Timothée Gentien, troisième ligne aile formé au club, revient sur ce match et sur la montée.
Qu’est-ce que ça fait d’être en Fédérale 2 ?
C’est quelque chose d’énorme ! C’était notre objectif depuis le début, on travaillait depuis le début de saison pour ça. Cela a fait 26 week-ends où l’on a tout donné avec l’équipe pour en arriver là. C’est quelque chose d’incroyable ! On ne s’en rend pas encore bien compte…
Avez-vous conscience que le RCA fait à présent partie des 200 meilleurs clubs français et que vous rentrez dans un monde semi-professionnel ?
Je pense que pour une ville comme Amiens, c’est la moindre des choses d’être dans les 200 meilleurs clubs français. C’est important dans une métropole de notre taille d’avoir un club de rugby ambitieux comme peut l’être le RCA. On a conscience que le niveau monte encore d’un cran et que l’on va jouer contre des équipes composées de plus en plus de mecs qui ne font que ça. Après, on a nous aussi des joueurs dans ce cas, notamment nos étrangers qui nous apportent énormément et aident à faire grandir le club.
Cela vous fait quoi d’être en quelque sorte l’un des “héros” du match ?
C’est forcément très plaisant d’avoir pu inscrire ce dernier essai décisif. Mais si le taf n’avait pas été fait avant par mes coéquipiers, cet essai n’aurait aucune valeur. C’est avant tout le travail de toute une équipe qui a su ne rien lâcher pour aller chercher l’accession.
Après mon essai et la transformation, on ne savait pas que c’était fini !
Sur cette dernière action, vous saviez qu’il restait si peu de temps ?
Non, on ne savait pas grand-chose sur le temps qu’il restait car il n’y avait pas de chrono affiché. On était conscient qu’il ne restait pas grand-chose, mais c’était tout… D’ailleurs, quand Clément Bamière a transformé, on ne savait pas que derrière c’était fini ou ce qui allait se produire si la transformation ne passait pas (ndlr : les deux équipes étaient à égalité parfaite sur l’ensemble des deux matchs). C’est un peu un moment d’incertitude avant une explosion de joie !
Vous pouvez revenir sur cette dernière action, alors que votre coéquipier Clément Bamière nous a, lui, raconté sa transformation victorieuse…
Il y a un ruck à 1 mètre de leur ligne, on sait qu’il vont se dégager directement sans faire de passe. Leur numéro 9 le faisait très bien, mais là, c’est leur 13 qui prend le jeu au pied à son compte. Je me dis qu’il faut tenter et je me jette les bras en avant pour le contrer. J’y parviens et derrière, le rebond est favorable pour me permettre d’aplatir en coin. C’est l’essai le plus important que j’ai inscrit !
Vous avez plutôt eu un rôle de « finisher » cette saison, comment l’abordez-vous ?
Oui, j’ai été plus souvent remplaçant. Ce n’est jamais évident car il faut être performant sur parfois quelques minutes seulement, mais ça peut être décisif. Tu rentres dans des moments souvent chauds pour faire un boulot un peu ingrat. Ça fait partie du job et il faut réussir à se mettre tout de suite dedans. Tu es frais, les autres non, il faut savoir en profiter des deux côtés du terrain. C’est souvent plus difficile de rentrer en cours de jeu que de commencer le match. Tu veux toujours jouer plus, mais ça fait partie du job de sortir du banc.
Cela vous donne envie de continuer en Fédérale 2 ?
Oui, j’ai envie de poursuivre et je vais tout faire pour continuer d’être de la partie l’année prochaine. Ce sera encore plus difficile mais après avoir bien profité, on fera une bonne préparation pour arriver dans les meilleures conditions à la reprise.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazette Sports