Le déplacement à Longueau en Coupe de la Somme, a une saveur bien particulière pour l’une des joueuses-cadres de l’Amiens SC.
A 25 ans, Léa Tellier Bouazni n’ose plus vraiment se projeter à moyen terme. Et si les dernières échéances à venir, en coupe des Hauts-de-France et en coupe de la Somme, lui tiennent à cœur, elle admet ne plus trop savoir sur quel pied danser. Mais elle espère boucler cette saison difficile sur une, voire sur deux bonnes notes.
Ce challenge départemental est-il un rendez-vous important ?
Léa Tellier Bouazni : Il me semble incontournable puisque cela fait, de mémoire, près de huit saisons que nous remportons la coupe de la Somme (rire). Chaque année, nous cherchons donc à prolonger ce règne. Dimanche, il nous faudra donc écarter l’ESC Longueau pour continuer à entrevoir cela. Pour y parvenir, l’Amiens SC s’appuiera semble-t-il sur un groupe élargi, composé des filles sollicitées au cours d’un exercice bien plus compliqué que nous aurions pu l’imaginer.
Le championnat que vous avez terminé au 9ème rang…
Nous espérions mieux, c’est sûr, mais les blessures à répétition ne nous l’ont pas permis. Camille Merle, notre coach, a dû régulièrement jongler entre joueuses de la A, de B et même des U18. Ce court déplacement, en demi-finale, c’est cependant avant tout l’opportunité de récompenser toutes celles qui se sont dévouées pour ce club. Nous n’entrerons pas sur la pelouse en mode conquérantes, mais pour attiser une notion de plaisir.
Vous semblez néanmoins anxieuse à l’approche de cette rencontre ?
Logiquement, oui car l’équipe, régulièrement réorganisée par la force des choses, manque d’homogénéité. Sur la pelouse de Longueau, nous risquons de devoir nous retrousser les manches, sans délaisser cependant la notion de plaisir. Nous souhaitons continuer l’aventure afin de remettre notre trophée en jeu dans quelques jours.
Pensionnaire de R1, l’Amiens SC va devoir justifier son statut de favori.
Ce duel reste avant tout un derby et ne m’apparaît pas aussi déséquilibré que cela. Avec une formation qui rêve de bousculer la hiérarchie, c’est un match piège où il conviendra d’être vigilantes. Notre équipe réserve restes certes sur un succès ici-même (1-3) mais pour autant rien n’est joué d’avance. Mettons les ingrédients afin d’obtenir une victoire que nous souhaitons joyeuse, pas comme une simple mission remplie.
L’Amiens SC est encore en lice sur deux tableaux…
Notre saison n’est pas encore terminée, effectivement. Bien que l’ambiance parfois pourrait le laisser penser… A titre « perso », ces échéances n’apportent pas de piment mais un brin de tristesse car, pour diverses raisons, je ne suis pas encore certaine de rechausser les crampons à la rentrée. Ce choix, mûrement réfléchi, génère donc une émotion bien particulière.
Nous avons vécu une saison cauchemardesque
C’est une décision importante…
Elle n’est pas encore totalement actée mais j’admets que le championnat m’a absorbé énormément d’énergie, notamment psychologique. En marge du football, je dois également concilier mon activité professionnelle et scolaire. Je ne cherche aucune compassion, juste j’ai peut-être besoin de souffler. De profiter aussi de mon dimanche, de penser à moi. Ce choix n’est pas encore entériné bien qu’il me hante l’esprit depuis quelques temps déjà. Une chose est certaine, comme toute passionnée, arrêter ne se fera pas de gaieté de cœur. Je privilégierais alors le côté loisir et garderais le souvenir de ces franches rigolades avec Mallory (Vlieghe) et Sofia (Bennia), deux super coéquipières avec qui se serrer les dents se révèle être parfois facile (rire) !
Et que retenez-vous de cette saison en championnat alors ?
Ne nous voilons pas la face, elle n’a pas été à la hauteur de nos espérances. Il est vrai qu’il a fallu digérer le départ d’Hicham (ndlr : Andasmas), notre précédent coach. Un choix qui a engendré le désir de certains cadres d’aller voir ailleurs. Tant mieux pour elles car la plupart vont participer aux barrages d’accession en D2. Comme je le disais, nous avons pourtant bien débuté mais, à force de perdre des petits soldats, nous avons vécu une saison cauchemardesque. Où il a souvent fallu parer au plus pressé. L’exemple le plus frappant : le fait que Camille Martin ait été contrainte de délaisser les gants pour venir nous prêter main forte sur le terrain. Alternant entre secteur offensif puis défensif. Mais c’est ainsi… Et les résultats démontrent quand même que nous avons su faire face.
Dimanche 22 mai – 13h – 1/2 finale Coupe de la Somme féminine : ESC Longueau – Amiens SC
Propos recueillis par Fabrice Biniek
Crédit photos : Kevin Devigne (archives Gazette Sports)