OMNISPORTS : Un siècle après, les Jeux Olympiques à Paris (14)

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Charles Rigoulot offre à la France une médaille d’or en haltérophilie

Ces Jeux Olympiques de Paris en 1924 avaient été souhaités par le Baron Pierre de Coubertin qui voulait que la France fasse une meilleure impression qu’en 1900. Ces Jeux qui intervenaient quatre ans après ceux de la renaissance à Athènes avaient été plutôt un échec.

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En 1924, avant de clôturer cette série d’articles avec l’athlétisme, effectuons un arrêt sur une discipline qui, à cette époque, était vedette. L’haltérophilie en France était marquée par la domination d’un immense champion Charles Rigoulot.

En 1924, c’est la dernière fois que l’haltérophilie, considérée comme le 4e sport olympique, voyait au programme des Jeux le mouvement avec un seul bras. On a du mal à imaginer aujourd’hui que cette discipline qui exige beaucoup de force et de vitesse, pouvait se limiter à un seul bras. Par la suite, l’haltérophilie à deux bras comportait trois mouvements: l’arraché, le développé et l’épaulé-jeté.

C’est dans le cadre du Vel d’Hiv que l’haltérophilie avait pris ses quartiers. À cette époque, les barres étaient encore en boules et elles étaient très difficiles à maîtriser. Il fallait déployer à la fois la force mais aussi l’explosivité. Des qualités que possédait Charles Rigoulot qui pesait 82,5 kilos et qui, sur les cinq mouvements, réussissait le total de 502,5kg.

La porte ouverte à la notoriété

Charles Rigoulot entrait dans l’Histoire et très vite, après la médaille d’or des J.O., il était appelé l’Homme le plus fort du monde. Il a été en effet le seul homme au monde à soulever le fameux essieu d’Apollon de 166,5kg.

À ces Jeux de Paris, quatre ans après Anvers, Charles Rigoulot avait succédé à Ernest Cadine, champion olympique en 1920. Dans sa riche carrière, Charles Rigoulot, qui est décédé à 58 ans en 1962, a battu la bagatelle de 56 records du monde.

Il faudra attendre plus de 30 ans, exactement à Melbourne en 1956, pour voir un haltérophile français obtenir une médaille de bronze, le Nordiste Jean Debuf et plus tard, nous aurons l’Amiénois Daniel Senet, médaille d’argent à Montréal en 1976.

Pour revenir à Charles Rigoulot, étant donné qu’il avait le droit de franchir le Rubicon et de devenir professionnel, on le vit un peu partout dans les foires mais aussi sur des  rings car il était devenu catcheur. Il fut notamment l’adversaire d’Ernest Cadine et partout, les salles étaient pleines. Il fut même coureur automobile et joua dans quelques films avant la guerre car il était devenu un ami de Bourvil.

Quand on lui a demandé ce qu’il pensait de ce grand champion, Jean Debuf qui avait été un peu son élève, souligna que « Rigoulot, c’était une sorte de force tranquille car lorsqu’il balançait sa barre vers le ciel, cela ressemblait aux crêpes qu’on balance à la Chandeleur. »


Lionel HERBET

Notre photo: Charles Rigoulot avait 20 ans en 1924 quand il est devenu champion olympique des mi-lourds avec 502,5 kg en cinq mouvements (arraché d’un bras, épaulé et jeté du bras opposé, développé, arraché et épaulé jeté à deux bras).

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.