L’aventure Amiens Porto a pris fin prématurément pour Camille Jozefowicz. Nostalgique, elle retrace plusieurs faits marquants de sa jeune carrière.
Il était une fois une belle histoire qui s’achève… « Plutôt un chapitre qui se termine en pointillés… » précise Camille Jozefowicz. Son aventure sous le maillot de l’Amiens Porto vient de connaître un coup d’arrêt. Son orientation professionnelle contraint l’adolescente de dix-huit ans à « prendre du recul » et à s’éloigner également de sa « seconde famille.»
Quelle est la raison principale qui vous incite à délaisser les crampons ?
Entrer dans l’armée, afin d’y trouver ma voie, a toujours retenu mon attention. Une belle opportunité s’est récemment présentée et je n’ai pas hésité une seule seconde à la saisir. Cependant, elle impose une formation durant plusieurs semaines dans des casernes éloignées. Une période où je pourrais prétendre au statut de météorologiste. Ce dont j’ai toujours rêvé.
Mon choix est réfléchi
Il s’agit d’un brusque bouleversement dans votre quotidien…
Oui, mais mon choix est réfléchi. J’espérais une telle trajectoire de vie. Et parfois, enfin souvent, pour y parvenir, il faut faire des concessions…
…dont celle de ne plus pouvoir endosser le maillot de l’Amiens Porto, notamment ?
Entre autre. Et de me passer du ballon rond aussi, tout simplement… Les prochaines semaines risquent d’être intenses et chargées. Les moments de temps libre seront, je pense, peu fréquents. Mais c’est ainsi. Maintenant, je ne vous cache pas que mettre un terme, de façon prématurée, à cette saison me fait un pincement au cœur.
C’est vrai que cette saison est très compliquée (NDRL : L’Amiens Porto est lanterne rouge de Régionale 1) mais cela m’a quand même procuré de belles poussées d’adrénaline.
Si on regarde dans le rétroviseur, comment vous est venue cette attirance pour le football ?
Cette passion, vous pourriez dire carrément ! (rires) J’ai découvert l’ambiance à l’école primaire. Avec des petites confrontations. Avant que je rejoigne les rangs de Flixecourt, là où résident mes parents. Ensuite, à Dreuil-les-Amiens, comme il y avait peu de filles, j’évoluais aux côtés des garçons. Et en 2015, sur les sollicitations d’Hacène Kichou notamment, j’ai intégré l’Amiens Porto et une équipe exclusivement féminine. Un souhait sans conséquence pour mes parents, qui allaient juste devoir effectuer régulièrement le déplacement. Avant que mes études ne m’amènent à trouver un pied-à-terre à Amiens.
Ce n’est pas du tout une histoire qui s’achève
On vous sent émue quand vous évoquez cette deuxième partie de carrière…
Clairement… En poussant les portes de ce club, j’ai rencontré des personnes formidables, attentionnées. Une ambiance chaleureuse et conviviale en permanence. S’il y a des petits « coups de gueule » de temps en temps, cela passe vite, autour d’un verre de l’amitié. C’est ça l’Amiens Porto ! Un peu comme une deuxième famille. Et même dans les périodes délicates, la préoccupation est de se serrer les coudes. A l’image de cette saison, en senior, où malgré les désillusions, le groupe n’a jamais implosé. On a su préserver ses valeurs, la solidarité, la combativité, l’entraide.
Un événement, une anecdote vous reviennent en mémoire ?
C’est difficile (rires)… J’emporte avec moi tant d’émotions. La dernière, ce maillot que les filles et le staff ont dédicacé, pour me le remettre avant le coup d’envoi de mon dernier match. Et Ophélie Vaquier a souhaité que je porte son brassard de capitaine. Un geste qui m’a profondément touché. Je le redis : c’est une page qui se tourne, mais pas du tout une histoire qui s’achève. Rien ne dit que je porterai à nouveau un jour le maillot de l’Amiens Porto, mais l’avenir réserve parfois de belles surprises et des situations improbables. Alors ne vivons pas uniquement de souvenirs…
Propos recueillis par Fabrice Biniek
Crédit photos : Frédéric Charnotet (Amiens Porto)