À l’issue du dernier match de la phase aller du championnat Elite, le head coach des Spartiates dresse le bilan de cette première partie de saison.
Quel bilan tirez-vous de ce début de saison ?
On a deux victoires, c’est ce qu’on voulait avant le début de saison. On savait qu’avec deux victoires on était quasiment maintenu, donc maintenant on peut travailler sereinement. On attend le prochain match face aux Vikings de Villeneuve-d’Ascq, à la maison, avec impatience parce que si on l’emporte, le maintien en première division sera définitivement assuré. On pourra finir cette saison avec 4 derniers matchs sans aucune pression de résultat.
Quels vont être les objectifs pour la deuxième partie de saison ?
On a déjà joué contre tous les adversaires, donc la logique voudrait que si l’équipe progresse, les résultats devraient être meilleurs. Ce serait la logique si l’on est dans une dynamique de progression et de cohésion d’équipe. L’objectif cette saison, c’est vraiment de se maintenir en Elite, de créer un groupe, de le faire évoluer et de préparer les saisons à venir. On est en plein dedans. On espère faire une meilleure deuxième partie de saison.
Que peut-on attendre d’une équipe aussi jeune ?
À l’image d’un rookie comme Lionel Bangala, il y en a d’autres qui sont là à tous les entraînements, travaillent fort, même si ça ne se voit peut-être pas sur le résultat final, mais en interne, on sait qu’on est en train de construire un groupe. Ce sont des jeunes joueurs avec du caractère, qui vont progresser et rien de mieux que l’expérience de match pour optimiser cette progression. On est à mi-saison, on peut déjà se dire que les nouveaux joueurs ne sont plus ceux du début de saison. Il y a de l’assurance, de la confiance, mais encore beaucoup de travail pour qu’ils soient meilleurs et qu’ils rendent l’équipe meilleure.
Avant d’apprendre à marcher, il faut tomber plusieurs fois.
En plus, le Covid n’a fait qu’accentuer les écarts entre certaines équipes et certains joueurs. Quand on regarde le Flash de la Courneuve, dans leur équipe, ils ont des internationaux français, ils ont des imports de très haut niveau et nous on aligne des joueurs qui commencent le foot américain ou qui n’ont jamais eu d’expérience à ce niveau-là. Plus les différences s’additionnent, plus les écarts sont importants. On le savait en démarrant la saison, les joueurs étaient au courant, on leur a expliqué. Certains ne pensaient peut-être pas avoir autant de différences et ils ont eu cette expérience-là, notamment quand on a joué le Flash, mais c’est comme ça qu’on avance. Avant d’apprendre à marcher il faut tomber plusieurs fois. Cette saison, on aura eu plusieurs chutes, mais comme on dit : tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. On espère que ces expériences nous feront grandir.
Beaucoup d’entre eux découvrent la dimension physique du championnat Elite…
Sur le domaine physique, ça montre aux gars qu’en plus des entraînements de foot américain, il faut se préparer physiquement, parce qu’on est un sport de collision. Si pour d’autres sportifs, jouer dix matchs dans une saison peut sembler ridicule quand dans d’autres sports on en fait 30 ou 40, on ne fait pas le même sport. Les lendemains de match sont très difficiles quand on est préparé, alors quand on ne l’est pas… On risque de se blesser, de ne pas pouvoir enchaîner rapidement la semaine d’après-match, parce qu’on met trois ou quatre jours avant de récupérer au lieu d’un ou deux.
On est en pleine reconstruction, il faut rééduquer les joueurs à s’entraîner, ça prendra du temps, on en est conscient.
Tous ces petits détails font la différence. Ne serait-ce que sur les qualités athlétiques, de course et de vitesse, si ça peut être inné pour certains, pour la plupart des joueurs il faut travailler à la muscu. À un moment donné, on est en train de faire passer le message à mi-saison, parce que ça fait partie de la culture d’entraînement de haut niveau, il faut que les gars en plus d’être là deux ou trois fois par semaine aux entraînements, se préparent physiquement. Ça passe par là. Ça demande beaucoup de temps et d’efforts pour un sport qui n’est pas professionnel, mais quand on s’engage dans un sport comme le nôtre à ce niveau-là, soit on fait ce qu’il faut pour être le meilleur, soit on va jouer à un niveau inférieur. On est en pleine reconstruction, il faut rééduquer les joueurs à s’entraîner, ça prendra du temps, on en est conscient.
Julien Benesteau
Crédit photos : Léandre Leber – Gazette Sports