Les Mousquetaires n’avaient pas voulu manquer Paris en 1924. Le tennis n’a pas toujours eu la cote aux Jeux Olympiques. Même si à Paris en 1924, il figurait bel et bien au programme mais c’était un peu le chant du cygne.
En effet, le tennis n’était plus programmé aux Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928 et il aura fallu attendre soixante ans et les Jeux de Seoul en 1988 pour que le tennis qui s’appelait alors le Lawn-Tennis soit de nouveau au programme.
Pourquoi cette longue absence ?
Tout simplement parce que le professionnalisme était de rigueur et que le tennis était considéré comme sport professionnel. On se souvient aussi de ces champions qui avaient été médaillés aux Jeux et à qui on avait retiré leur récompense parce qu’ils étaient suspectés de professionnalisme. Les temps ont changé depuis et ce n’est pas une mauvaise chose.
Il est vrai aussi que le calendrier international était très chargé avec surtout la Coupe Davis et certains pays ne souhaitaient donc pas engager leurs meilleurs joueurs aux Jeux.
En cette année 1924, la France du tennis connait bien les grands champions de l’époque, ceux qui seront appelés les Mousquetaires et vont acquérir une gloire éternelle. Une gloire qui dure toujours un siècle après…
Parmi ces Mousquetaires, Jean Borotra immense champion et qui plus tard, sera Ministre des Sports sous le gouvernement Pétain pendant la guerre. Jean Borotra ne sera pas médaillé car il est battu en demi finale par un autre Français Henri Cochet et pour la médaille de bronze face à l’Italien Mopurgo.
Henri Cochet se qualifiait donc pour la finale qui se déroula le 20 juillet 1924 dans le stade de Colombes. Mais il devait s’incliner face à l’Américain Vincent Richards en cinq sets. A cette époque, les matches duraient très longtemps. Henri Cochet avait rêvé de participer aux Jeux car il avait suivi, avec passion, les épreuves d’Anvers en 1920. Il s’était juré de participer à ceux de Paris et il fut et de loin le meilleur Tricolore.
Il remporta deux médailles d’argent : au plan individuel et en double messieurs avec Jacques Brugnon, dit TOTO. Les deux compétitions avaient eu lieu à 24 heures d’intervalle. Le quatrième Mousquetaire, le plus jeune des quatre, René Lacoste avait été éliminé en quart de finale par le futur champion olympique Vincent Richards
Chez les féminines, nous sommes à l’époque où la Picarde Suzanne Lenglen brille mais hélas, malade, elle a dû déclarer forfait. La médaille d’or revenait donc sans surprise à l’Américaine Helen Wills (19 ans) qui battait une Française, moins connue que Suzanne Lenglen, Jeanne Vlasto. Le score était sans bavure : 6-2, 6-2.
Pour Suzanne Lenglen, la déception fut énorme car elle avait été championne olympique quatre ans plus tôt et qu’à 25 ans, elle était en mesure de confirmer à Paris devant son public.
Lionel HERBET
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