Alors qu’il a démissionné de son poste d’entraîneur de l’ESCLAMS, Thomas Giorguitti est revenu sur cette décision.
Pour quelles raisons avez-vous démissionné ?
Depuis plusieurs jours, semaines je ne suis plus vraiment sur la même ligne des décisions prises par la direction du club. Et j’ai fini par ne plus être du tout en accord avec ces dernières. Je ne me sentais plus en adéquation avec la direction et j’ai donc décidé de quitter le club.
Le départ de Grégory Faulkner est l’une de ses raisons ?
Oui c’est l’une des raisons qui ont fait que j’ai démissionné.
Je pense que quand c’est possible de le faire, c’est important de rester en adéquation avec ses valeurs et qui l’on est
Y a-t-il un sentiment d’inachevé de ne pas aller au bout de l’aventure ?
Je suis le premier peiné et c’est pour moi une énorme tristesse d’arrêter ce projet en cours de saison. C’est ce que j’ai dit aux joueurs quand je leur ai annoncé ma décision. Ce n’est pas une décision prise en gaieté de cœur mais avec certitude sur la personne que je suis et mes valeurs. Je pense que quand c’est possible de le faire, c’est important de rester en adéquation avec ses valeurs et qui l’on est. Après il y a beaucoup de tristesse par rapport aux joueurs et au staff en place.
Aujourd’hui vous ne comprenez donc pas les choix financiers du club en tant que coach ?
Ce n’est pas que je ne comprenne pas les choix financiers du club car je l’entends que le club veuille trouver un équilibre financier. Après sans rentrer dans les détails je pense que ça aurait pu se passer autrement pour les joueurs qui ne peuvent pas jouer le week-end.
Comment expliquez-vous que cette équipe n’ait pas réussi ?
Déjà la première chose c’est que cette équipe va pour moi prendre des matchs sur la fin de saison, à commencer par ce week-end, en tout cas je l’espère sincèrement. Ensuite, sans trouver d’excuse, rien n’a été épargné à l’équipe depuis le début de saison et le fait de n’avoir jamais pu aligner en match officiel l’équipe prévue au départ nous a été très préjudiciable. On n’a jamais eu l’équipe voulue alignée en championnat, derrière il y a eu des ajustements pour rééquilibrer l’équipe en termes de poste et de niveau. Et encore une fois on a pu aligner l’équipe rééquilibrée et réajustée une seule fois. Malheureusement, on n’a pas eu le temps et l’opportunité de mettre en place ce que l’on voulait.
Au-delà de la blessure de Julien Lessieu, le départ en début de saison de Tom Nicolas, est-il pour vous ce qui a vraiment bouleversé le groupe ?
Pour être très clair de mon côté je pense que le plus gros mal qui a été fait à cette équipe c’est la perte de Tom Nicolas. Car la blessure de Julien, bien évidemment nous a impacté mais c’est un fait et quelque chose que l’on ne maîtrise pas. Je pense qu’en conservant Tom, on aurait pu le maîtriser. C’était pour moi le parfait joueur d’équipe et le vrai soldat sur des missions défensives. Surtout, il pouvait jouer sur les postes 3-4 et sa complémentarité était très importante avec des joueurs comme Raphaël Raguette ou Gregory Faulkner. Son départ sur “un coup de tête” alors que l’on avait déjà perdu Julien a fait que l’on a perdu deux intérieurs en quelques jours. Cela a pour moi entraîné énormément de problématiques au sein de l’équipe.
Aujourd’hui est-ce que vous estimez que certains n’ont pas le niveau ou que des profils ne sont finalement pas complémentaires ?
C’est très compliqué de répondre à cette question pour moi, pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais eu l’occasion de vraiment voir mon groupe pouvoir évoluer tous ensemble. Il y a eu des paris sur le recrutement qui sont obligatoires quand on a un petit budget comme Longueau. Maintenant, on avait un Tom Nicolas qui avait l’habitude de fonctionner avec moi et qui devait apporter beaucoup et un Julien Lessieu qui devait apporter son leadership et son expérience dans les vestiaires. Ces joueurs-là n’ont pas été là dès le début puisqu’avant de partir Tom Nicolas a été blessé. Je ne peux pas vraiment répondre car l’équipe constituée n’a jamais été vue et ensuite on a souvent été dans du bricolage qui n’a pas aidé les joueurs et ne les a pas mis dans les meilleures conditions.
Beaucoup de joueurs sont venus pour vous, pensez-vous qu’ils vont réussir à trouver une motivation pour finir la saison ?
Avant de prendre cette décision, j’avais touché un mot sur cette fin de saison aux joueurs et sur les objectifs. J’espère pour eux que personne ne lâchera car ce sont tous des joueurs avec des qualités basket et humaine. Pour eux et leur image j’espère vraiment qu’ils laisseront la meilleure image sur cette fin de saison.
J’ai pu travailler avec des gens très intéressants et investis à commencer par Sala Koné et Liam Michel.
Que retenez-vous de cette expérience à Longueau ?
Je retiens avant tout du positif, je n’ai pas de rancœur ou de mauvais sentiments pour quelqu’un ou le club. Aujourd’hui, il était pour moi compliqué de continuer l’aventure par rapport à la tournure qu’elle prenait et je ne parle pas du sportif. Le sportif c’est une chose et les résultats ne sont que la face immergée de l’iceberg. Il y avait énormément de choses qui me tenaient à cœur, mais ça ne pouvait plus se faire. J’ai pu travailler avec des gens très intéressants et investis à commencer par Sala Koné et Liam Michel. Ce sont deux bons techniciens mais aussi deux très bonnes personnes. C’est juste qu’aujourd’hui c’était vraiment compliqué par rapport à la personne que je suis de pouvoir poursuivre l’aventure et je préfère être franc et sincère comme depuis le début du projet.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Déjà je vais poursuivre et continuer de m’épanouir dans mon projet du côté de Saint-Quentin car Longueau c’était en plus, car je suis passionné de basket. Pour la suite on verra bien, ce que l’on peut me souhaiter c’est que les joueurs puissent finir la saison de la meilleure façon possible et de même pour la suite de leurs carrières.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kévin Devigne et Reynald Valleron – Gazettesports