D’abord en difficulté pour entrer dans la rencontre, il a suffi d’une efficacité maximale en première période pour prendre les devants et s’offrir le scenario idéal vers un victoire, 3-0.
Au coup d’envoi, si on retrouve Zungu dans la défense centrale à trois de l’Amiens SC, la vraie surprise est dans le système nîmois, remodelé pour s’adapter à la force de frappe amiénoise comme l’expliquait, à l’issue de la rencontre, Nicolas Usaï, le coach des Gardois : « On avait identifié la force de cette équipe, la puissance athlétique et la qualité des joueurs offensifs. L’idée, c’était de densifier l’axe du terrain, par rapport aux qualités des deux attaquants amiénois. »
De fait, cela fonctionne plutôt bien au cours d’une première période globalement nîmoise. Toutefois, si le coach des Crocos note que ses hommes ont « réussi à mettre [les Amiénois] en difficulté sur les côtés », les occasions ne sont pas légion, comme le soulignait Philippe Hinschberger à la fin du match : « On n’a pas concédé non plus beaucoup d’occasions, surtout beaucoup de corners, cela veut dire qu’on a stoppé les actions au bon moment. »
En effet, on ne note qu’une seule véritable (double) occasion durant la première demi-heure. Suite à une mauvaise lecture de Gene, Koné peut s’emparer du cuir et filer vers le but, mais un bon retour de Zungu et Xantippe permet de s’en sortir avec un corner. Sur lequel une combinaison à trois se termine par un frappe de Ponceau en bonne position, mais qui fuit le cadre (11′).
Le fait d’arriver devant à la mi-temps est plutôt bien payé
Philippe Hinschberger
Amiens rime avec efficacité
Et finalement, alors que les visiteurs avaient « identifié aussi que c’était une équipe de transition », c’est sur un ballon récupéré par Bamba, qui coupe une trajectoire de passe, qu’Amiens se procure sa première opportunité. Une projection et un décalage pour Badji plus tard, le serial buteur ne se fait pas prier pour la convertir (1-0, 32′). Les hommes de Philippe Hinschberger ont bien écouté leur coach en conférence de presse d’avant-match qui déclarait alors ne pas avoir « de honte à marquer sur notre première occasion. »
Arokodare a même une première opportunité de faire gonfler le score rapidement, d’une tête en reculant sur une longue ouverture de Gnahoré, mais Bråtveit s’interpose d’une belle horizontale (35′). Ce n’est que partie remise. Et la fin de mi-temps est encore gardoise, notamment par Ferhat, suite à une perte de balle de Lusamba, dont la frappe fuit finalement la lucarne (41′). À la pause, Amiens mène 1-0, et tout le monde s’accorde à dire que cet avantage est sévère, le coach picard le premier : « Sur la première mi-temps, on est tombé sur une très belle équipe de Nîmes. Je pense qu’on a été trop sanctionné sur des pertes de balle puis on s’est heurté à une meilleure maîtrise de l’adversaire. Le fait d’arriver devant à la mi-temps est plutôt bien payé. »
Gurtner en impose, Amiens déroule
La deuxième période recommence sur les chapeaux de rous pour les Crocos, avec une tête de Fomba juste au-dessus sur un coup-franc (50′), puis une superbe claquette de Gurtner sur une tête de Ferhat qui filait juste sous la barre (54′). Mais ensuite, côté nîmois, « on s’expose, on est plus haut, on se fait punir. »
Cela met pourtant quelque temps, cette fois-ci, avant de se concrétiser. Arokodare, servi par un centre de Xantippe, met sa tête, depuis l’entrée des 6 mètres, dans les bras de Bråtveit (58′). De même pour Badji quelques minutes plus tard sur un coup-franc (64′). Quant à Zungu, il ne trouve pas le cadre (65′). Sans parler d’un Arokodare plusieurs fois trop court pour couper des centres venant de la droite comme de la gauche (60′, 65′).
Finalement, Arokodare, sur une longue ouverture de Bamba vers la surface contrôle poitrine et enchaîne d’un frappe du bout du pied qui finit au fond des filets (2-0, 68′). L’attaquant nigérian est proche du doublé sur un centre de Xantippe, mais il croise trop sa reprise (80′). Et c’est finalement quelques minutes plus tard qu’Amiens prend définitivement le large. Bamba lance Benet dans le surface, le milieu pousse jusqu’à la ligne de but pour servir Arokodare qui fusille Bråtveit à bout portant (3-0, 83′). Deux têtes d’Ómarsson, une plutôt facilement captée par Gurtner (89′), l’autre plus miraculeusement, juste sur la ligne (90’+1) n’y changent rien.
Ne pas fanfaronner
Au terme d’une seconde période « de bonne facture », et ayant « profité de la réussite de Tolu, qui a fait un très bon match », et marqué en championnat pour la première fois depuis 8 matchs, l’Amiens SC s’impose largement. Un résultat que nuançait toutefois le technicien samarien : « On a réussi à l’emporter par un score assez lourd, qui ne reflète pas forcément le match. » Un score et un scenario d’ailleurs jugé « frustrant » par Nicolas Usaï.
Si l’Amiens SC continue de carburer, et voit désormais le barragiste à 6 points dans ses rétroviseurs, « il ne faut pas faire les fanfarons, assène Philippe Hinschberger. Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Et nous, on vient de la cave, mi-octobre, on ne faisait pas les malins, il faut garder beaucoup d’humilité. » Et ce rythme qui devrait permettre de s’en sortir.
Amiens SC – Nîmes Olympique : 3-0 (1-0)
Buts : Badji (32′), Arokodare (68′, 83′)
Amiens SC : Gurtner – Gene (jaune 90’+1), Mendy (Lachuer 76′), Zungu, Fofana, Xantippe (jaune 90′) – Gnahoré (Benet 81′), Lusamba – Bamba (Fofana 87′) – Badji (Akolo 81′), Arokodare
Nîmes Olympique : Bråtveit – Burner (jaune 22′), Guessoum (Ómarsson 63′), Martinez, Mbow, Sainte-Luce – Cubas (Valerio 75′, jaune 81′), Fomba (Sarr 75′) – Ponceau, Koné (Eliasson 63′), Fehrat
Morgan Chaumier
Crédit photos : Léandre Leber – Gazette Sports