Victor Eonnet prend « avec envie » le départ ce vendredi aux Canaries de la 2ème et dernière étape de la Mini Transat en solitaire. Et cette fois, après le gros temps de la 1ère étape, l’Amiénois et les 86 autres skippers se préparent à « des conditions molles » en direction de la Guadeloupe.
« On a fait le plus dur, il reste le plus long » résume joliment Victor Eonnet. À la barre de Fondation Arthritis – Amiens Naturellement, l’Amiénois s’attend à mettre plus de temps qu’espéré pour traverser l’Atlantique. Et il n’est évidemment pas le seul à se préparer à « des conditions molles » qui risquent fort d’empêcher même les voiliers les plus rapides de cette classe Mini (6,50 mètres), les Prototypes, de prendre de la vitesse. « Il y a actuellement une panne d’alizés car l’anticyclone des Açores est remplacé par une dépression qui ne crée pas de vent… Pas de bol ! » déplore Victor Eonnet.
Des alizés nommés désir
Alors que le départ de cette dernière étape avait justement été fixé à la fin octobre pour permettre de profiter des meilleures conditions possibles… Voilà pour les statistiques météo, la théorie. « Mais les prévisions peuvent évoluer, poursuit le navigateur samarien. Elles ne sont pas toujours fiables à 100%. Et on ne sait pas encore vraiment ce que l’on rencontrera au beau milieu de l’océan » ajoute l’ingénieur logistique de Clarins, à Glisy.
Cela dit, une quasi-certitude : les premiers jours de mer s’annoncent longs et lents. Et du coup, la durée de la traversée a toutes les chances d’être supérieure à celle de 2019, quand les premiers avaient mis moins de deux semaines. Elle devrait se rapprocher de 2015, au-delà de quinze jours de mer pour les Prototypes et autour de trois semaines pour le gros de la flotte.
Traversée plus longue = bateau plus lourd
« Je me prépare à mettre vingt jours, confie d’ailleurs Victor Eonnet. En espérant bien sûr être plus rapide. » Cela représenterait le double du temps mis lors de la 1ère étape, pour une distance deux fois supérieure. Davantage de jours à bord entraîne une mauvaise nouvelle : un alourdissement du poids du bateau. « On doit du coup prévoir plus d’eau et de nourriture, détaille l’Amiénois. Je vais embarquer le maximum de liquide autorisé, 140 litres. De l’eau plate pour boire, pour ma toilette et me brosser les dents + 15 litres d’eau gazeuse et 4 litres de Coca. » Un soda qui lui avait été très utile au début de la 1ère étape, quand le mal de mer l’avait rattrapé et qu’il ne pouvait quasiment rien garder de solide.
Victor Eonnet a failli être privé de bonbons…
Côté nourriture, il a refait le plein de plats appertisés et de barres énergétiques, en particulier. « Jusqu’à avant-hier, ma grande frustration, c’était de ne pas avoir trouvé ici, sur place, des bonbons Haribo… C’est mon péché mignon, j’en ai toujours. J’en avais embarqué aux Sables d’Olonne juste pour la 1ère étape, en me disant que j’en rachèterai aux Canaries. Eh bien il fallu que j’en fasse des magasins pour finalement en trouver, au supermarché ! Trop content car les confiseries locales sont très différentes » s’amuse le skipper de Fondation Arthritis – Amiens Naturellement.
Maintenant, dix-neuf jours après être arrivé à Santa Cruz de La Palma, sur l’île la plus à l’Ouest de l’archipel des Canaries, Victor Eonnet est « pressé de régater. » Depuis son arrivée le 10 octobre, il a pris une petite semaine de bon temps avec Chloé, son épouse, venue le rejoindre. « On est allé voir le volcan Cumbre Vieja de près, impressionnant. Ensuite, j’ai nettoyé mon bateau, noirci par la silice liée à l’éruption et projetée par les vents. Je n’ai pas de stress particulier. Je vais bien, mon bateau aussi. Notre entraîneur (NDLR : Hervé Aubry du Pôle Mini de La Turballe) est arrivé en début de semaine avec du matériel pour réparer ce qu’il fallait à bord. J’ai changé deux drisses de spi, la drisse de génois, des supports pour fixer les bailles à matosser, pour bien répartir le poids dans le bateau. Et j’ai été rassuré concernant le vérin du pilote automatique, après avoir envoyé des photos à mon revendeur. Il m’a dit que tout était normal. »
Nous accorder 24h de bonification, c’est un moindre mal
Victor Eonnet
De quoi gonfler à bloc le moral du skipper si le vent ne gonfle pas ses voiles une fois l’ancre levée, ce vendredi à 15h locales (16h en France). En plus, Victor Eonnet a récupéré, sur décision du jury de la Mini Transat EuroChef, 24 heures, comme la quasi-totalité des concurrents. Un geste destiné à compenser l’escale forcée qui avait été vivement conseillée après quatre jours de mer, pour s’abriter du gros coup de vent du 2 octobre dans le golfe de Gascogne : « il fallait qu’une décision soit prise. Elle est discutable, car personnellement je m’étais arrêté 38 heures. Mais la solution idéale n’existait pas alors c’est un moindre mal » estime le navigateur picard.
À présent, Victor Eonnet a surtout hâte de larguer les amarres ! « Je commence à tourner en rond depuis quelques jours… » Il préférerait évidemment pouvoir tirer un tout droit jusqu’à St François, là où sera jugée l’arrivée, près de la pointe Ouest de la Guadeloupe. Mais pour avoir du vent les premiers jours, la flotte va certainement devoir mettre le cap au Sud et donc s’éloigner de la route la plus directe. Pas un bon plan pour celui qui vise le Top 10 de la catégorie Pointus vintage dont il occupe pour l’heure le 13ème rang sur 24. Mais voir que le leader de sa catégorie, l’Espagnol Carlos Manera (Varador 2000), a mis seulement 11 heures de moins pour boucler la 1ère étape ne peut que le motiver…
2ème et dernière étape de la 23ème Mini Transat en solitaire : 2700 milles (5000 km) de Santa Cruz de La Palma (Canaries) à St François (Guadeloupe). Départ ce vendredi 29 octobre à 15:00 locales (16:00 en France). Arrivée attendue à partir du 11 novembre pour les premiers.
Le classement actualisé (avec 24h déduites pour les 75 skippers s’étant abrités + de 24h lors de la 1ère étape) :
PROTOTYPES
1. Tanguy Bouroullec (FRA – Tollec MP) les 1350 milles en 7j 2h et 12 min
2. Fabio Muzzolini (FRA-ITA – Tartine sans Beurre) en 7j 3h et 16 min
3. Pierre Le Roy (FRA – Teamwork) en 7j 3h et 21 min
4. Irina Gracheva (RUS – Path) en 7j 11h et 52 min
5. Sébastien Pebelier (FRA – DecoSail) en 10j 5h et 57 min
6. François Champion (FRA – Porsche Taycan) en 10j 11h et 17 min
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24 et dernier. Marc Erik Siewert (ALL – Absolute Sailing Team) en 16j 21h et 51 min
SERIE
1. Melwin Fink (ALL – SignForCom) en 10j et 35 min
2. Hugo Dhalenne (FRA – YC St Lunaire) en 10j 2h et 28 min
3. Christian Kargl (AUT – All Hands on Deck) en 10j 5h et 48 min
4. Jean-Marie Jezequel (FRA – Fond Apro) en 10j 14h et 3 min
5. Anne-Claire Le Berre (FRA – Rendez-vous Equilibre) en 10j 14h et 31 min
6. Léo Debiesse (FRA – Les Alphas) en 10j 14h et 38 min
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27. Carlos Manera (ESP – Varador 2000) en 11j et 50 sec. 1er POINTU VINTAGE
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29. Carlos Olsson (ESP – Bridges To The Sea) en 11j et 27 min. 3ème POINTU VINTAGE et 1er Pogo 2
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35. Basile Bourgnon (FRA – Eden Red) en 11j 2h et 58 min
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41. Anne-Gaël Gourdin (FRA – Cassini) en 11j 5h et 25 min. 10ème POINTU VINTAGE et 5ème Pogo 2
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46. Julie Simon (FRA – DynaMIPS) en 11j 7h et 48 min
47. Victor Eonnet (FRA – Fondation Arthritis – Amiens Naturellement) en 11j 11h et 2 min. 13ème POINTU VINTAGE et 7ème Pogo 2
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50. Djemila Tassin (BEL-ESP – Kaïros) en 11j 16h et 23 min. 14ème POINTU VINTAGE et 8ème Pogo 2
51. Cyril Oms (FRA – Fantomas) en 11j 16h et 25 min. 15ème POINTU VINTAGE et 9ème Pogo 2
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53. Antoine Bos (FRA – Rhino) en 11j 19h et 53 min. 17ème POINTU VINTAGE
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62. Pierre Meilhat (FRA – Le Goût de la Vie) en 12j 13h et 7 min
63 et dernier. Benjamin Costa (Mini Malist) 13j 6h et 28 min
Vincent Delorme
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