Jeune vététiste samarien, Mathéo Lucet vient de disputer sa première saison espoir, s’aguerrissant ainsi aux contacts des meilleurs. L’objectif est désormais de prendre part à des manches UCI, chose qui nécessite cependant plus de moyens…
Bonjour Mathéo, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Mathéo Lucet, j’ai 18 ans, je suis en BTS MCO au Sacré Cœur à Amiens, et je fais du VTT depuis 4-5 ans. J’ai été à l’ACT, puis j’ai fait un an à l’UC Darnetal, à côté de Rouen, un plus gros club FFC que l’ACT. Et maintenant je suis au Tréport. L’an dernier malgré la pandémie, j’ai fait de bonnes courses en coupe de France, je fais 5 en Junior à l’Alpe d’Huez et 33ème au scratch. Et aux championnats de France aux Ménuires je fais 36ème avec tous les Juniors confondus, en partant hyper loin derrière. C’est ça qui m’a permis d’intégrer Le Tréport.
Pourquoi avoir rejoint Le Tréport ?
Là c’est un Team, donc ils m’emmènent sur les coupes de France. L’an dernier, avec l’UC Darnetal, j’allais moi-même avec ma famille sur les coupes de France, alors que là ce sont eux qui m’emmènent et qui m’encadrent.
D’une manière générale comment s’articule ton entraînement ?
J’ai un entraîneur particulier. Du coup il m’envoie mes séances la veille pour le lendemain, et il fait en fonction des sensations et de l’école. Cet hiver on a eu des entraînements où on allait au Tréport, mais ce n’est que quand il n’y a pas de course, sinon on s’entraîne chacun de notre côté.
Je roule six jours sur sept, je tourne entre 200 et 400 kilomètres par semaine. Je fais beaucoup plus de route la semaine. Sur route on travaille d’autres choses, et le VTT fatigue aussi beaucoup plus, c’est beaucoup plus dur de récupérer après une séance de VTT par exemple. Je fais quand même au moins une fois par semaine du VTT. J’essaye de trouver une ou deux personnes pour rouler avec moi, mais la plupart du temps je suis tout seul.
Comme s’est déroulée cette saison ?
L’an dernier j’étais en junior et là je suis passé en espoir, du coup c’est plus difficile. Et je suis passé en Élite également ; avant j’étais dans la course Open, maintenant je suis dans la course avec les pros, donc cette année c’est un peu compliqué, mais l’objectif c’est de se faire sa place en Élite, de remonter petit à petit, et de progresser au niveau Élite.
Tu ne te fixes pas d’objectif en terme de résultats ?
Cette année c’est un peu difficile comme c’est ma première année à ce niveau, je pars de tout au fond, c’est un autre niveau, donc il faut se faire sa place et découvrir un peu car ce n’est pas pareil. Pour la saison prochaine, qui sera ma deuxième saison à ce niveau, on verra en temps voulu pour les objectifs, pour l’instant je ne sais pas.
Tu es au contact de gens plus fort et en essayant de les suivre tu apprends.
Quel bilan tires-tu de cette saison ?
Au début c’était un peu stressant, mais je suis conscient que ça va me tirer vers le haut plutôt que de rester dans la course open. Déjà sur les circuits il y a des traces qui ne sont que pour les Élites, donc il y a des endroits du circuit où il n’y a que nous qui passons. C’est compliqué, j’ai trouvé ça dur, mais c’est parce que c’est la première année.
Mais ça me fait engranger de l’expérience et ça fait automatiquement progresser parce que tu es au contact de gens plus forts et en essayant de les suivre tu apprends.
Tu vises encore plus haut ?
J’aimerais bien aller faire plus de courses UCI. En début de saison souvent il y a des courses en Turquie, en Grèce, etc. Mais pour cela il faut des partenaires parce que ça coute hyper cher, et les déplacements ce n’est pas évident. Donc là j’ai fait un dossier de partenariat où j’explique tout mon projet, et c’est à moi d’aller voir les entreprises. Je vais avoir besoin de partenaires si je veux viser plus haut.
Je vais avoir besoin de partenaires si je veux viser plus haut.
Quelles sont tes échéances à venir ?
J’ai fini ma saison de coupe de France avec une 43ème place et je suis rentré dans les points. Et dimanche dernier j’ai fait 6ème au scratch et premier senior sur la quatrième manche du Challenge tréportais, et j’ai pris la place de leader au scratch. Et là, ma dernière course c’est le 10 octobre au Tréport, pour la finale du challenge tréportais.
J’aimerais ensuite aller faire des manches UCI si je trouve des partenaires et ça c’est en février-mars.
Et cet hiver si je trouve un vélo de cyclo-cross, mon entraîneur aimerait bien que je fasse un peu de cyclo-cross en compétition. Cela me tenterait bien, je n’en ai jamais vraiment fait. Comme ça, ça donne un objectif l’hiver et ça oblige à continuer à rouler malgré le temps.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Virginie Photo / DR