À l’occasion de l’inauguration de la salle de musculation de l’Aquapole d’Amiens, Mathieu Neuillet, l’entraîneur, et, Fabien Leblond, le préparateur physique de l’Amiens Métropole Natation, nous ont évoqué l’intérêt de ce nouveau lieu.
Quelle est le plus pour vous d’avoir cette salle pour les jeunes nageurs et évidemment les plus anciens ?
Mathieu Neuillet : On attaque notre 6ème saison avec les plus anciens, le plus vieux c’est Enzo et il a 21 ans, il a encore au moins 4 ans devant lui.
Fabien Leblond : On a des jeunes qui à Paris 2024 seront sur le moment de leur carrière où ils pourront s’exprimer le mieux. Ils auront peut-être la meilleure maturité humainement, physiquement, sportivement pour pouvoir s’exprimer au mieux.
C’est un lieu d’entrainement pour nous, où l’on retrouve les meilleures conditions possibles
Ici c’est un travail à l’extérieur de l’eau, qu’est-ce que ça va apporter en plus d’avoir cette salle-là ?
M. N : Le gros avantage par rapport au Coliseum, c’est qu’on est tout près du bassin. Quand on veut faire un travail de transfert, on appelle transfert un travail qu’ils font à sec. Ici ils peuvent le faire dans la salle de muscu et tout de suite le re-exploiter dans l’eau par exemple sur des départs plongés.
L’Aquapôle, maintenant vous y êtes habitué, vous avez du recul. C’est l’outil que vous attendiez et qui répond à vos attentes ?
M. N : C’est un lieu d’entrainement pour nous, où l’on retrouve les meilleures conditions possibles. C’est à dire que le matin par exemple on dispose de couloirs pour s’entraîner et ça de 7h à 10h du matin donc on a du temps. Les nageurs sont peu par ligne d’eau donc on peut réellement se concentrer sur ce qu’ils font. Cette annexe, maintenant, c’est un environnement qui leur est vraiment propre qu’on peut utiliser quand on veut autant que l’on veut. C’est vraiment très confortable pour nous et ça permet finalement de travailler beaucoup plus. En fait ici on a tout à notre disposition et en plus on a le temps de l’utiliser. Donc pour s’entraîner, c’est sûr que le meilleur endroit c’est ici.
Il y a eu une évolution depuis 7 ans sur le travail physique des nageurs, est-ce qu’il y a des nouvelles techniques ?
F. L : Ça évolue tout le temps dans le domaine de l’entraînement c’est ça qui est passionnant d’ailleurs, c’est que ça évolue en permanence. On essaie de se maintenir au goût du jour sur les méthodes d’entraînement. En effet, ça a énormément changé, surtout sur les méthodes de récupération plus que les méthodes d’entraînement. Les charges d’entraînement sont quand même énormes et du coup derrière ce qu’il faut c’est être capable de récupérer de ces charges-là. Déjà pour pouvoir continuer de s’entraîner en permanence et puis surtout récupérer pour le jour de la compétition, être dans son meilleur état de forme.
C’est la récupération entre deux courses qui devient l’enjeu ?
F. L : C’est la récupération permanente, la récupération fait partie de l’entraînement, l’entraînement est quotidien donc la récupération est quotidienne.
Est-ce qu’à votre connaissance il y a d’autres sports qui ont de telles charges ?
M. N : Aujourd’hui il y a des sports qui demandent autant d’investissements. Je pense que le patinage artistique est un des sports qui demande le plus techniquement, on est sur l’efficacité d’un geste, la répétition d’un geste qui doit être parfait. Ils s’entraînent 2 fois par jour. Je pense que c’est un des sports avec lequel on se rapproche le plus en terme de directivité, c’est-à-dire que dans l’organisation c’est quelque chose de très précis, très pointu dans la rigueur qu’ils doivent avoir au quotidien. Chaque entraînement qu’ils réalisent doit être fait à leur meilleur niveau c’est ça qui est difficile aujourd’hui. Dans une semaine on va avoir 10 séances d’entraînement et c’est comment je fais pour faire en sorte que ces 10 séances soient faites du mieux possible, qu’à la fin je sois meilleur que quand j’ai commencé.
C’est quoi le petit truc qu’on peut apporter à un club comme le vôtre ?
F. L : Aujourd’hui le plus c’est : comment on peut réussir à optimiser leurs temps. Aujourd’hui les athlètes ont peu de temps. Ils ont des journées marathoniens, ils arrivent, ils s’entraînent, ils sortent de là et ils retournent en cours, et puis des cours ils reviennent et ils s’entraînent. Comment réussir à optimiser tous ces petits moments-là pour faire en sorte qu’ils arrivent à toujours être au meilleur niveau possible, le plus souvent possible ? Comment je m’organise pour récupérer, comment je m’organise pour mieux dormir, et en fait, on travaille sur tous ces points-là.
Propos recueillis par Léandre Leber avec la rédaction
Crédit photo – Léandre Leber Gazettesports.fr