FOOTBALL : Au Boves SC, Paulo Morais veut « se battre » pour développer son club

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Ⓒ Boves a créé l’exploit en sortant une équipe évoluant trois échelons plus haut.
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Au sortir de la victoire en Coupe de France sur la pelouse de Rivery, nous nous entretenions avec Paulo Morais, président du Boves Sporting Club (D4). De quoi faire un gros plan sur un club en pleine structuration.

Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre club ?

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Notre club, on l’a commencé en 2016 avec 5 copains. On était déjà dans le même club, le Boves FC. On a fait une nouvelle association, on a démarré de tout en bas, on a réussi à monter, faire deux équipes, faire une équipe vétéran compétitive, une équipe B compétitive également. L’année dernière, on a lancé des équipes de jeunes, on lance une école de foot. C’est compliqué avec la pandémie. Ça a tout coupé, je le regrette beaucoup. Il y aura moins de licenciés, notamment avec le pass sanitaire.

C’est d’autant plus dur pour un club en phase de développement ?

Clairement parce qu’on a très peu de subventions. On est obligés de se battre, moi ou d’autres joueurs, pour aller chercher des sponsors pour pouvoir continuer. Sinon, on se fait manger. On nous a même déjà proposé une fusion alors qu’on ne veut pas, on veut essayer de monter notre école de football, de grandir. C’est compliqué mais il faut se battre, on ne lâche rien.

Il faut en vouloir, il ne faut rien lâcher, et je ne lâcherais rien.

Du point de vue des seniors, est-ce que ça n’a pas été dur de garder du monde ?

Si, si, c’est ça, c’est compliqué, parce que les gens n’ont plus la même motivation. Il y a eu le confinement. Ça a été compliqué pour reprendre. Tout le monde s’est un peu empâté, est resté un peu tranquille et ça a été compliqué. Il y a beaucoup de joueurs qui ont arrêté. Et je pense que c’est dans tous les clubs. En Ile-de-France, 135 clubs n’ont pas été jouer la Coupe de France à cause de ça, c’est beaucoup. Parce que c’est de l’argent à donner, peut-être pour rien. Pourtant, la Coupe de France, ça motive les joueurs, mais là, la motivation…
On voudrait un peu plus d’aides, parce qu’on n’en a pas trop eu, de la part de la Ligue. C’est compliqué d’avoir de l’aide, il faut se battre. Mais on ne va rien lâcher. Il faut en vouloir, il ne faut rien lâcher, et je ne lâcherais rien.

Quels sont vos objectifs ?

Monter, cette année. Ça dépend des joueurs qui vont intégrer l’équipe, qui vont avoir leur pass. Pour la B, c’est la montée, pour la A aussi, normalement.
Les vétérans, c’est du loisir, ils s’éclatent entre potes. C’est familial, le club est comme ça, c’est ce qu’on veut. Quand on vient à Boves, les joueurs viennent avec leur femme, leurs enfants. On veut grandir tout en restant comme on est, avoir ce respect, cette solidarité, cette combativité.

Et sur du plus long terme, quelles sont les ambitions du club ?

Monter un maximum, faire venir du monde. Faire du foot féminin, aussi. On essaye. Bien sûr, c’est compliqué. On est un petit staff. On essaye de grandir parce que les bénévoles ça se fait rare. Et plus on monte plus il faut lâcher un peu d’argent quand on veut un coach. Nous, on ne veut pas faire ça. Le mec est là, sa passion c’est de coacher, il vient, il coach. Après, quand tu arrives en R3, tu peux faire ça, t’as des subventions, t’as les moyens, mais aujourd’hui, on n’en est pas là, on veut rester comme ça et continuer notre route et notre projet : école de foot, féminines, deux équipes masculines seniors et les vétérans.

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En rouge, le Boves SC lors de sa rencontre de Coupe de France à Rivery

Quand on est un club comme le vôtre, on attire des joueurs venant d’où ?

On a des gens qui ont joué à bon niveau, qui viennent d’Amiens, de Dury. On a même le coach de la B qui vient de Saint-Quentin. Il y a du respect à avoir, il en veut, il ne nous demande rien ! Il y en a de partout, de Longueau, de Hailles, Fouencamps. On arrive à fédérer autour d’Amiens. Même pour les jeunes, c’est pareil, ils viennent de Longueau, Cagny…

Malgré les circonstances difficiles, cela reste prometteur ?

Ça reste prometteur, mais… Le projet est toujours sur les rails, maintenant on va voir comment ça va se passer avec la pandémie, le pass sanitaire. Si la pandémie pouvait s’arrêter, ce serait bien. On espère, il serait temps.


Morgan Chaumier

Crédit photo : Morgan Chaumier – Gazettesports