Pour ce premier week-end de Coupe de France, nous avons décidé de mettre la focale sur un derby, Rivery-Boves, remporté par les visiteurs, 0-1.
C’est un duel entre deux équipes de la même division – et du même groupe – que réservait le premier tour de la Coupe de France dans la Somme. D’un côté, une équipe de Rivery largement remaniée par rapport aux saisons précédentes, mélangeant vétérans et U18. De l’autre, un SC Boves qui n’a pu venir qu’avec 11 joueurs. D’entrée de jeu, c’est plutôt Rivery qui met le pied sur le ballon et se porte vers l’avant. Bouthors est d’abord un peu trop court sur un centre de la droite (3′), puis Duval frappe sur le gardien (5′) avant que Pruvost ne l’oblige à une belle parade (8′) et qu’un coup-franc de Thomas ne passe de peu au-dessus (12′). Mais quand Rivery manque de précision à la finition, Boves est clinique. Sur l’une des premières actions dangereuses autour de la surface de Fievet, les visiteurs ouvrent en effet la marque. Un très beau renversement de jeu trouve Zerdab sur la droite. Ce dernier centre vers Wassaeux qui reprend victorieusement d’une tête décroisée (19′, 0-1).
Si Paulo Morais s’essaye sans succès dans la foulée (22′), Rivery ne semble pas perturbé par cette ouverture du score et garde de l’allant. Mais Luca Geraux (24′, 28′) et Bouthors sur coup-franc (27′) ne trouvent pas le cadre tandis que Pruvost qui profite d’un long ballon de Thomas, tente un piqué face à Fournier mais ne parvient pas à la mettre au fond (25′). C’est alors qu’après une grosse demi-heure pas récompensée, Rivery baisse le pied. Les visiteurs en profitent pour saisir leur chance de se montrer dangereux sur les buts de Fievet, mais la tête de Parton (31′) et le coup-franc de Paulo Morais (34′) trouvent les bras du dernier rempart riverain, avant que Morais, toujours lui, bien trouvé par Bettioui dans l’axe ne dévisse sa tentative (40′).
Mais Rivery, qui a de la ressource, et qui vient notamment de puiser sur son banc, réagit en se procurant sa plus belle occasion de cette première période. Mais si le centre de la gauche de Luca Geraux trouve bien Boukri, la frappe de ce dernier est finalement sauvée in extremis par un défenseur (41′). Il s’agit là d’un petit tournant car, dans la foulée, Teurki, le capitaine des locaux, est exclu dans la confusion. Auteur d’une semelle sur Zerdab, il s’était d’abord vu présenter un jaune avant que l’arbitre ne se ravise et sorte le rouge après constatation de la blessure (44′). A la pause, Rivery a montré de belles choses, mais est dans une position délicate, mené 0-1 et à 10 contre 11 pour le reste de la rencontre.
Boves prend le dessus
Au retour des vestiaires, c’est logiquement Boves qui prend l’initiative et qui met le pied sur le ballon. Si les phases de possessions bovoises n’aboutissent pas toujours sur des situations dangereuses, les visiteurs ont quelques belles opportunités. Comme quand la claquette de Fievet, insuffisante pour dégager totalement le centre de Morais, suffit tout de même à empêcher Barbazan de reprendre correctement le cuir, qui file le long de la ligne de but (47′). La physionomie du début de période perdure pendant un bon quart d’heure où Wassaeux, bien servi par Battez, ne trouve pas le cadre (57′) puis fait un festival pour éliminer plusieurs joueurs locaux et se présenter entrée de surface d’où il décoche une belle frappe au ras du poteau que vient sortir Fievet (61′). C’est ensuite Morais qui récupère une relance de Leroy qui tente sa chance mais sa frappe est captée en deux temps (62′).
Pendant ce temps, Rivery se contente de bien défendre et de tenter de contrer, ce qui n’est pas loin de faire mouche quand Theo Geraux, trouvé inexplicablement seul plein axe, se retrouve en duel avec le gardien mais tergiverse et laisse le retour d’Anthony Morais le gêner dans sa frappe qui file à côté (49′). Les Bovois se font également peur lorsque, mettant hors-jeu plusieurs attaquants locaux, ils se font prendre par Caussin qui lui ne l’est pas et se présente en duel avec Fournier, qui le remporte (67′).
Rivery tente le tout pour le tout
Néanmoins, les Bovois sont insuffisamment capables de calmer le jeu aux yeux de leur n°9 – et président – et se montrent d’abord de plus en plus précipités dans leurs offensives, puis s’essoufflent avant que leur temps fort ne prenne fin. C’est que s’ils sont en supériorité numérique, ils n’ont pas la possibilité de faire tourner comme les Riverains, et commencent à être dans le dur physiquement. Portés par le retour sur la pelouse de joueurs n’ayant disputé que les 35 premières minutes de la rencontre, ils poussent lors du dernier quart d’heure. Cela se matérialise notamment lorsque Pruvost part à la limite du hors-jeu pour se présenter en face-à-face avec Fournier. Mais le petit ballon sur la droite du gardien ne le trompe pas et ce dernier, d’une manchette, écarte le danger (78′). Et finalement, de ce côté aussi, la fatigue se fait sentir et les occasions sont plus difficiles à conclure par une frappe. L’offensive menée à la 83′, en supériorité numérique, et conclue par un cafouillage en étant le parfait exemple.
La fin de match est plutôt décousue et Boves en profite même pour se montrer à nouveau dangereux après 25 minutes de disette. Wassaeux sert Morais sur la gauche mais Fievet sort bien et ferme l’angle empêchant l’attaquant bovois de sceller le sort du match (90′). Ce qui permet aux locaux de disposer d’une dernière munition qui fera même trembler les filets. Mais si le centre de Luca Gereaux est bien coupé par Bouthors au premier poteau, c’est du bras qu’il pousse le ballon dans le but (90’+4). Au terme d’une rencontre très vivante où les deux équipes se seront tour à tour montrées dangereuses, c’est finalement Boves qui profite d’une ouverture du score rapide pour l’emporter, 0-1, et atteindre le deuxième tour de la Coupe de France.
Le « respect », maître-mot des vainqueurs comme des vaincus
Forcément du côté de Paulo Morais, joueur et président du SC Boves, c’est la satisfaction qui dominait au terme de la rencontre : « Ça faisait très longtemps qu’on attendait de reprendre la compétition. En plus, on est venus à 11, on s’est battu, on a été solidaires, on n’avait pas toute l’équipe et on gagne le match, on est super contents. » En effet, si Rivery a pu tourner avec plus de joueurs, on insistait sur cette problématique d’avoir une équipe complète des deux côtés. Paulo Morais soulignait que « c’est compliqué avec les gars qui n’ont qu’une dose (de vaccin, pour le pass sanitaire, ndlr), il faut attendre » quand Loic Paillart, président et entraîneur de l’ASM Rivery, expliquait qu’« avec le retour des vacances et le pass sanitaire, c’était compliqué d’avoir l’équipe complète. » Ce à quoi s’ajoutait, côté riverain, une autre difficulté : « On n’a repris qu’il y a 15 jours, physiquement, c’était dur. »
Ce qui n’a pas empêché de voir « un bon match dans l’ensemble » selon Loic Paillart, « du football comme on aime avec du contact mais aussi du jeu. » « Ça a été vivant jusqu’à la fin avec des actions de chaque côté, ajoutait-il. Le suspens était au rendez-vous. La victoire aurait été au rendez-vous, ça aurait été mieux, mais bon… On va préparer les prochains matchs, maintenant. » Un bon match qui s’est caractérisé par un certain nombre d’occasions pour son équipe, ce qui peut tout de même laisser une pointe de regrets : « On a pas mal de face-à-face, on ne les met pas au fond, nos avants-centre ne sont pas encore rentrés de vacances, ce qui peut expliquer la chose. »
Des regrets qu’auraient pu avoir également des Bovois qui se sont fait peur en ne tuant pas le match : « Comme il y a eu le carton rouge à la 45ème, on s’est dit qu’on allait faire tourner le ballon, mais comme ils étaient 14, on était fatigués. On a subi, on a réussi à avoir des occasions, mais on n’a pas su mettre le deuxième. » Mais, comme le souligne Paulo Morais, « la victoire est là, c’est le principal. » Ce qui le poussait à « féliciter mes joueurs qui se sont battus jusqu’au bout, il y a eu de la solidarité, de la combativité, du respect. » Un respect souligné également par Loic Paillart insistant sur « deux équipes qui se sont respectées. »
Désormais, pour cette « très bonne équipe » bovoise, dixit l’entraîneur adverse, « on attend le tirage du deuxième tour, mardi, en espérant que pour le match de samedi prochain on soit plus pour connaître moins de fatigue. En tant que président et joueur, je préfèrerais taper (sic) une grosse équipe, si on a les joueurs pour. Cette semaine, ça devrait quand même aller mieux. »
Rivery – Boves : 0-1 (0-1)
But : Wassaeux (19′)
Rivery : Valentin Fievet – Augustin Caussin, Gaetan Thomas, Bertrand Lucas, Mickael Leroy – Yannis Teurki, David Duval – Jeremy Pruvost, Luca Geraux, Jean-Baptiste Bouthors, Redouane Boudouma
Entrants : Yanis Boukri, Remi Lenin, Theo Geraux
Boves : Luca Fournier – Hamza Zerdab, Anthony Morais, Alexandre Philbert, Antoine Parton – Damien Battez, Alex Sob Kamdem – Joao Paulo Morais, Vincent Barbazan, Steven Wassaeux – Sylvain Bettioui
Morgan Chaumier
Crédit photo : Morgan Chaumier – Gazettesports