À un mois de la Mini Transat, le bateau de Victor Eonnet a été baptisé, à Pornichet. Ses deux principaux partenaires ont fait le déplacement, la Fondation Arthritis et la Ville d’Amiens, représentée par son maire, Brigitte Fouré.
Le soleil était à l’image des sourires, radieux, et l’ambiance encore propice aux vacances sur le port de Pornichet (Loire-Atlantique). Le voilier Pogo 2 de 6,50 m de Victor Eonnet serait presque passé inaperçu, amarré entre des bateaux de plaisance, sans une certaine effervescence sur le ponton… À un mois du départ de la Mini Transat, le 26 septembre aux Sables-d’Olonne, il était temps de baptiser le bateau du navigateur amateur amiénois, désormais officiellement nommé Fondation Arthritis – Amiens Naturellement.
Aider la recherche sur le lupus
Pour l’occasion, Brigitte Fouré, maire d’Amiens et Lionel Comole, directeur et porte-parole de la Fondation Arthritis, ont fait le déplacement, preuve de leur soutien à Victor Eonnet dans son défi. « Leur présence a une signification forte, reconnaît le skipper. En misant sur mon projet, la Fondation Arthritis comme la ville d’Amiens s’engagent à mes côtés et estiment que je peux les représenter dignement. » Pour Arthritis, qui le soutient à hauteur de 30 000 €, le rôle de Victor Eonnet est de faire mieux connaître la Fondation déjà parrainée par Ngolo Kanté, le footballeur champion du monde et d’inciter le public à verser des fonds, précisément en faveur de la recherche sur le lupus, maladie auto-immune de la peau, encore méconnue et qui touche particulièrement les femmes.
Concernant la ville d’Amiens, qui a directement versé 15 000 € pour réaliser le siglage de la grand-voile et du génois (NDLR : voile avant) aux couleurs du logo Amiens Naturellement, elle voit grâce au défi de Victor Eonnet l’occasion de valoriser son image et d’affirmer son engagement en faveur d’un projet sportif à dimension humaine.
Jambon sec et rosette…
Quant à la préparation, après les parcours de qualifications et la dernière régate fin juillet – début août, elle entre dans sa toute dernière ligne droite. « Déjà, j’ai ramené le bateau à La Turballe, son port d’attache. Ensuite, je veux pouvoir installer facilement mon safran de rechange, précise Victor Eonnet. Avant il était à tribord. Il faut que je puisse le fixer aussi facilement à babord qu’à tribord. J’ai aussi mes stocks de nourriture à finir de constituer, en plus du jambon sec et de la rosette que j’ai déjà, sachant que j’ai besoin de 4000 calories par jour et que je prévois d’emporter pour trente jours de mer. J’embarquerai aussi 140 litres d’eau, pour boire bien sûr, mais aussi pour préparer mes plats appertisés et les bains-marie quand ils sont nécessaires. Ainsi que pour faire ma toilette, car l’eau de mer n’est pas vraiment idéale » explique le navigateur samarien.
Programme zéro alcool
En ce qui concerne sa préparation physique, Victor Eonnet va refaire un peu de « foncier » : « de la course à pied, à raison de 10 ou 11 km en une heure et un peu de muscu. » Et il va sans tarder se remettre au programme « zéro alcool » qu’il avait suivi en début d’année, constatant « des bienfaits rapides et impressionnants en termes de récupération et de gestion de la fatigue. Cet été, avec mon mariage avec Chloé, la période ne s’y prêtait pas vraiment » sourit l’ingénieur du pôle logistique de Clarins, à Glisy, au moment de terminer ses congés payés à la fin du mois. Il sera alors temps de passer au congé sans solde de quatre mois accordé par son employeur pour lui permettre de réaliser son rêve d’enfant : régater en traversant l’Océan Atlantique à la voile !
La 23ème Mini Transat en solitaire doit réunir 84 concurrents. Départ aux Sables-d’Olonne (Vendée) dimanche 26 septembre. Direction St François (Guadeloupe) via une escale à Santa Cruz de La Palma (Canaries). Soit 4050 milles marins (environ 7500 km).
Pour la petite histoire, les invités du baptême en ont été pour une petite frayeur, des éclats de la bouteille de Champagne brisée, comme le veut la tradition, contre la coque du bateau sont venus entailler le front de Victor Eonnet ! "Je me suis tout de suite fait un bandage et le soir, je suis quand même allé à l'hôpital de St Nazaire, où l'on m'a posé trois points de suture. Je suis heureux surtout que personne d'autre n'ait été blessé" raconte le navigateur de 31 ans, assumant, en riant, avoir un petit côté Pierre Richard dans le Distrait !
Vincent Delorme
Crédit photo – TOM pour Victor Eonnet