LES GOTHIQUES – Anthony Mortas : « On va être une équipe difficile à jouer »

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À l’aube d’une nouvelle saison, nous nous sommes entretenus avec Anthony Mortas, qui entame sa deuxième année sur le banc des Gothiques. Recrutement, objectifs, ambitions, le coach samarien évoque toute l’actualité de son équipe.

Qu’est-ce que ça fait de retrouver le groupe pour entamer cette nouvelle saison ?

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Tout d’abord on a encore pas mal d’absents. Mais ça n’est pas vraiment grave, on a beaucoup de jeunes du centre de formation qui sont là, qui ont soif d’apprendre, ils apprennent même vite, je suis un peu surpris, donc ça c’est plutôt un bon signe. Les autres vont arriver au fur et à mesure des retours de blessures, des arrivées d’avion, des petits soucis, et les internationaux, donc on va récupérer tout le groupe vers le 6-7 septembre.
On aura deux semaines complètes avec tout le groupe avant le début du championnat. Les joueurs qui reviennent des équipes nationales sont des joueurs confirmés donc au niveau tactique il y a quand même un peu moins de boulot avec ces gars-là. C’est un peu dommageable pour le groupe mais en même temps il y en a d’autres qui découvrent un peu le système de jeu, notamment les U20 donc on fait profiter de ces entrainements-là aux jeunes et c’est une bonne chose pour la suite.

Comment va s’articuler la préparation ?

On a fait un gros travail avec deux entraînements le matin : un premier entrainement ou ça patine, rien de compliqué mais ça patine pour augmenter un peu la cardio, et la deuxième partie des entraînements était plutôt tactique, mise en place. Là on arrive à la fin du premier cycle, et on a une semaine à quatre matchs avec le tournoi de Cergy, donc ça va essentiellement être basé sur la tactique collective. Ensuite tout un début de semaine pour bien se reposer des quatre matchs, puis on aura une rencontre contre Angers le dimanche suivant. On a un team building par la suite, où on partira tous ensemble en vélo au Crotoy, on a loué un gite et là on aura toute l’équipe. Donc ça sera la première fois où on aura l’effectif complet, il ne sera pas question de hockey, ce sera une question de cohésion d’équipe, de petit jeu, des petits trucs « un peu fun » pour les joueurs pour apprendre à se connaître. J’ai envie que l’on ait vraiment beaucoup de cohésion sur ces trois jours-là. On va inviter tout le staff aussi le deuxième jour à un barbecue, avec tous les gens qui bossent avec nous, médecins, kinés, prépas physiques, chef matériel, les gens du bureau, c’est une équipe à côté de l’équipe. Et c’est important que les joueurs connaissent tout l’ensemble du club, pour bien se sentir et pour performer.

Ce été un nouvel assistant-coach (Eric Medeiros) est arrivé pour vous épauler, qu’est-ce que cela va changer ?

Moi ça me soulage, c’est vrai qu’Elie (ndlr : Marcos), l’année dernière, était un peu partout et moi j’avais besoin de quelqu’un à plein temps. Eric, c’est pour ça que je l’ai choisi, c’est quelqu’un que je connaissais un peu, qui travaille beaucoup, qui a beaucoup d’idées, et c’est quelqu’un qui va me challenger. On va discuter, peut être ne pas être d’accord, c’est comme cela que l’on va avancer, mais voila je voulais quelqu’un à 100% à mes côtés pour bosser, et moi aussi parfois peut-être un peu souffler. Même si l’année dernière il n’y a pas eu beaucoup de matchs, c’était très dense émotionnellement, surtout avec le Covid, c’était un peu pénible. Là je suis vraiment content de l’arrivée d’Eric. On a déjà beaucoup échangé, on bosse, on discute pas mal de hockey, et parfois d’autres choses quand même (rire), c’est important. Il vient d’une culture différente de la mienne, on aura des points communs, des points divergents. C’est comme ça que je veux travailler. Si je prends quelqu’un à mes côtés qui me dit toujours oui, ça ne va pas me faire avancer. Il a plus d’expérience que moi dans le métier donc c’est quelqu’un qui va apporter énormément au club, aux jeunes, et à l’ensemble des équipes.

Vous attendez une dernière recrue et le mercato sera bouclé ?

Il est signé. On a signé un très bon défenseur, right, offensif, donc c’est exactement ce que l’on cherchait. Oui on a mis un peu de temps à le trouver mais on voulait vraiment trouver le défenseur idéal. En plus lui il a de l’expérience donc c’est parfait. Là on est normalement complet. Il va arriver en septembre.

Avec Eric je pense que l’on est déjà un peu en avance sur tout le système de jeu, sur les grosses bases de notre jeu, donc c’est vraiment une bonne chose

On note une vraie stabilisation de l’effectif par rapport à la saison dernière, c’est important pour vous ?

Les joueurs qui sont restés voulaient rester et le club voulait les conserver donc c’est d’un commun accord. Ça fait quelques années que l’on a un noyau dur qui est performant, après il faut rajouter des petites touches. Mais c’est vrai que depuis quelques années on voit peu de joueurs qui veulent partir d’eux-mêmes, donc ça c’est quand même très positif. Chaque saison on a de plus en plus de joueurs qui demandent à venir à Amiens. Le dernier joueur que l’on a recruté, le Russe (ndlr : Semyon Babintsev), voulait absolument venir à Amiens. Il avait une bonne proposition en Allsvenskan, mais lui voulait venir là, disputer la coupe d’Europe, et il avait entendu du bien d’Amiens donc ce sont des choses qui sont importantes. Et avec Eric je pense que l’on est déjà un peu en avance sur tout le système de jeu, sur les grosses bases de notre jeu, donc c’est vraiment une bonne chose. Et on rajoute des étrangers, meilleurs que ceux qui sont partis, donc on rajoute un petit plus à chaque fin de saison.

Il y a la volonté de vous appuyer sur la bonne fin de saison dernière également ?

Avec le Covid je me cherchais un peu, parfois j’étais même un peu perdu et les joueurs parfois se sentaient aussi un peu perdus. Il y a eu un moment de flottement, on a eu beaucoup de soucis l’an passé avec des joueurs qui arrivent, qui repartent, et on a fini la saison avec peu de joueurs. Mais on a senti quelque chose qui s’est passé en fin de saison et ça a formé le groupe, sur le tard peut être, mais tout ce groupe-là a voulu rester, travailler ensemble pour continuer à progresser. Et là on a ajouté un peu de bonus avec des étrangers qui vont apporter de la plus-value. Là on a Stanislas (ndlr : Lopachuk) qui est arrivé qui apporte déjà beaucoup, on voit qu’il est vraiment très très bon, on attend vraiment beaucoup de lui et ceux qui vont arriver seront du même acabit.

Quels sont les objectifs de la saison ?

« Objectif play-off » c’est un peu bateau de dire ça. Entre nous j’aimerais bien être le plus haut possible, on dit souvent qu’il y a Grenoble, Rouen, Angers, qui sont au-dessus. Mais nous aussi on peut être aussi au-dessus. Nous on va jouer à chaque fois pour être très dur à jouer. Je veux qu’Amiens soit perçu comme une équipe hyper chiante à jouer. À chaque match je veux que l’on soit fatiguant, que ça soit fatiguant de jouer Amiens, que ça soit à domicile ou à l’extérieur. On verra où ça va nous mener, mais si on peut être dans le Top 5-4 ou 3 on ne va pas se gêner. On va être une équipe difficile à jouer et on va encore progresser durant toute la saison.

On dit souvent qu’il y a Grenoble, Rouen, Angers, qui sont au-dessus. Mais nous aussi on peut être aussi au-dessus.

Les joueurs vont enfin rejouer devant du public, c’est une vraie attente de retrouver des spectateurs ?

Les joueurs ont besoin de ça pour trouver un peu de motivation supplémentaire, même pour moi qui suis derrière le banc, sans public c’est triste à mourir, donc on est vraiment excité. On sait que pendant la saison il y aura du monde, et on a de gros matchs pour débuter le championnat, la coupe d’Europe à Amiens, donc on sait qu’on va retrouver du public et une bonne ambiance. C’est génial de jouer à Amiens quand il y a le gros public, une bonne ambiance, de bons matchs, donc on a vraiment hâte de découvrir ça.

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Guillaume Roussel, comme Illies Djemel et Tomas Simonsen auront sans aucun doute leur coup à jouer cette saison

Qu’attendez-vous des premiers matchs amicaux ?

On va voir des jeunes que l’on n’a jamais vu jouer, ils vont avoir du temps de glace. Et il y a des jeunes qui poussent aussi comme Simonsen, Djemel et Guillaume Roussel. Ça va être bien pour nous de voir les jeunes en situation. Et si les jeunes peuvent prendre la place des anciens nous ça ne nous pose pas de problème. Il y a des joueurs à disposition, les meilleurs joueront peu importe leur âge ou leur nationalité.
Maintenant on a un préparateur physique à plein temps avec nous, Mathieu Pingeot, ça c’est une très bonne nouvelle, on voit que le club progresse d’année en année. Au début avec Mario on était 2 et c’est tout, là on a quand même un staff beaucoup plus large, c’est vraiment important que le club donne les moyens aux entraîneurs de pouvoir grandir progresser et après à nous de prendre bon parti de cela.


Propos recueillis par Quentin Ducrocq

Crédit photo Kevin Devigne Gazettesports.fr