Ne me demandez pas ce que je vais faire le 15 août 2021 ? Ce jour est depuis plus d’un demi-siècle réservé à une passion qui remonte à mes plus jeunes années, celle du ballon au poing.
Né à Picquigny, très tôt je me suis rendu sur le terrain du Fossé de la Ville endroit où se déroulaient les concours de cette époque des années 50. Il est vrai que Picquigny n’était pas seulement un fief du ballon au poing mais aussi de la Longue paume. La raison était simple : dans le village vivaient deux grands personnages de ces sports ancestraux : Abel Clérentin qui fut un dirigeant important du ballon au poing et M. Paillart, huissier de justice mais grand serviteur de la longue paume. Bref, je ne pouvais qu’aimer ces sports mais ma préférence allait vers le ballon au poing, étant assidu des concours dans le Fossé de la Ville.
Quant à la Hotoie, je connaissais évidemment ce cadre mais surtout en raison des critériums d’après Tour de France. En 1956, je m’étais rendu à pied de Picquigny à la Hotoie afin d’applaudir mais aussi approcher le vainqueur de la Grande Boucle Roger Walkowiak et celui qui était très populaire dans notre région Pierre Pardoën. Un homme avec qui un peu plus tard j’allais sympathiser et devenir son ami. Il est vrai qu’il s’était fixé à Belloy sur Somme, à deux pas de mon village natal.
Quant au ballon au poing à la Hotoie, ma première apparition en tant que correspondant du Courrier Picard fut en 1966. Mon chef de service Maurice Gest, le père d’Alain, actuel Président d’Amiens Métropole avait beaucoup insisté sur les horaires à respecter. Je fus donc très tôt sur place et un des derniers à en repartir après la finale d’Excellence qui se terminait aux alentours de 20 heures.
Le 15 août était vraiment une journée chargée mais que de souvenirs j’emmagasinais. Au fait, ce vainqueur en Excellence je m’en souviens. Il s’agissait de Grossemy et je crois qu’il était de Terramesnil. Avec le temps, j’ai appris à me familiariser avec les règles, les chasses, l’importance du foncier et puis des visages, le docteur Lenot grand dirigeant qui fut à la base du rapprochement, hélas provisoire, avec le Pallone Elastico, le cousin italien. Jacques Falize était encore joueur et Jules Cinet le trésorier de la FFBP arpentait la Hotoie avec une valise à la main. C’était celle qui contenait les entrées car à cette époque, il fallait débourser une petite somme pour pouvoir entrer à la Hotoie le 15 août. A tel point qu’un jour, après avoir signalé dans le journal que la Hotoie avait battu ses records d’affluence, dans les jours suivants, la FFBP fut l’objet d’un contrôle fiscal. On ne rigolait pas alors avec la réglementation.
Par la suite, je n’ai pas souvent manqué le 15 août devenu un rituel puisque par exemple, mes vacances allaient du 14 juillet au 14 août car je reprenais le travail le lendemain. Cette habitude s’est poursuivie depuis… Je me souviens avoir vécu les plus beaux moments avec mon ami Jean-Louis Crimon qui savait mieux que quiconque, brosser le portrait d’un dirigeant ou d’un joueur pas forcément le meilleur mais le plus intéressant. Je n’ai pas oublié que la FFBP m’avait honoré un 15 août évidemment et j’en garde une certaine fierté.
Ce dimanche 15 août, je vais donc revoir Gilles Caron qui est un vrai trésor pour ce sport, Michel Letesse le président que je rencontre parfois à la Licorne et bien d’autres visages familiers. En quelque sorte, le 15 août c’est pour moi mon bain de jouvence.
Lionel Herbet
Crédit photo image d’illustration Reynald Valleyron Gazettesports.fr