Blessé à l’œil il y a deux mois durant sa préparation aux championnats d’Europe de Beach Handball, Iurii Shamrylo, le gardien titulaire de l’APH, est dans l’expectative concernant sa blessure et ne devrait pas pouvoir jouer de la saison.
En plus de la mauvaise nouvelle liée au fait que l’APH ne reparte pas en Elite N1 s’est ajoutée celle de la blessure du portier amiénois. Un gardien que nous avons rencontré, et qui nous a expliqué comment cela est arrivé, il y a deux mois : « On avait une préparation pour la coupe d’Europe de beach-handball avec l’Ukraine. C’est un sport un peu différent du handball classique, beaucoup plus rapide. Un joueur a pris son envol, a fait le tour (ndlr : il s’agit de la façon de tirer au beach-handball) sur lui-même et a envoyé un très gros shoot qui est arrivé dans ma tête, dans mon œil. C’est une histoire simple, c’est le sport, c’est comme ça… » Un acte malencontreux, qui a immédiatement eu des conséquences pour le portier amiénois : « J’ai tout de suite eu des problèmes à l’œil. Ensuite, ça a été deux-trois jours de stress parce que tu penses que ta vie va changer. Et après trois jours tu penses énormément à ce que tu vas pouvoir faire après... »
Après avoir d’abord vu des médecins en Ukraine, l’APH l’a invité en France pour venir passer de nouveaux examens. S’il sait qu’il souffre d’un décollement de la rétine, Iurii Shamrylo manque encore de réponses pour la suite, même si deux options semblent se dégager : « Si ça n’évolue pas, ça peut être l’opération, ce qui est le plus critique car on ne sait pas trop ce qui va se passer derrière, il se peut que la carrière s’arrête. Si ce n’est pas d’opération c’est que l’œil cicatrise bien, et dans ces cas-là c’est bon signe. » Lors d’un nouveau rendez-vous, le 19 août prochain, il devrait en savoir plus.
Malgré une période compliquée, un club qui ne le lâche pas
S’il avoue vivre mieux les choses au fil du temps, le portier samarien concède des passages difficiles : « Généralement tu penses à ce que tu peux changer, mais là je ne peux rien changer, juste attendre. Le plus dur c’est la nuit, quand tu es seul, tu penses beaucoup, tu gamberges car ce n’est pas une bonne période. » Une chose semble malheureusement claire pour lui, difficile de retrouver les terrains cette saison : « Il y a de grandes chances que je ne joue pas de la saison comme l’ont dit les médecins en Ukraine et en France. » D’autant que l’imposant gardien ne peut même pas s’entretenir physiquement : « C’est l’autre problème, j’avais déjà recommencé à faire des push-up, de la musculation, du squat, car c’est dur de ne rien faire et je perds des muscles. Mais j’ai dû arrêter car je dois faire attention à ma tension qui est très importante pour mon œil. »
Généralement tu penses à ce que tu peux changer, mais là je ne peux rien changer, juste attendre
Au cœur de ce moment compliqué, Iurii Shamrylo semble apprécier la façon dont le club l’entoure, lui qui, en tant que professionnel, est actuellement en arrêt maladie : « J’ai fait 5-6 clubs dans ma vie et c’est important de se sentir considéré par son club. Ici c’est une atmosphère amicale, et c’est très important, dans certains clubs certains vous sourient en face mais parlent derrière vous. C’est bon pour moi d’être ici, pour le mental c’est plus simple aussi puisque je sais que le club est là pour moi. Il y a un mois je pensais que c’était fini pour moi, que je ferais mon opération en Ukraine. Mais Yuriy (ndlr : Petrenko, le coach) m’a dit de venir ici pour faire des examens voir le docteur ici. Ça m’a aidé.«
Alors qu’il repartira auprès de sa famille après ses prochains examens du 19 août, Iurii Shamrylo « attend désormais des réponses« , et « analysera mois après mois la situation« . En attendant, le club vient d’engager Abdelmalek Slahdji, 38 ans, ancien international algérien, pour pallier la blessure de l’habituel portier titulaire.
Quentin Ducrocq
Crédit photo Kevin Devigne Gazettesports.fr