Ce samedi, l’Amiens SC accueille la première rencontre officielle de sa saison. L’occasion aussi de retrouver un large public. Mais cette possibilité existe dans le cadre de la mise en place d’un pass sanitaire. Explications.
La conférence de presse donnée ce mardi par Luigi Mulazzi et Christophe Carpentier, le médecin du club, avait plusieurs objectifs. Le premier était d’expliquer clairement le fonctionnement du pass sanitaire. Celui-ci consistera à ne permettre l’accès au Stade Crédit Agricole La Licorne qu’aux personnes ayant achevé leur cycle vaccinal (2ème dose il y a au moins 7 jours ou covid puis une dose depuis au moins 7 jours) ou aux personnes présentant un test PCR ou antigénique certifié par un professionnel de moins de 48h. Une seule catégorie de personnes ne sera pas concernée par ce pass sanitaire, les mineurs, dans un premier temps, jusqu’au 31 août. Puis uniquement les moins de 12 ans. Avec ce pass sanitaire, il n’y aura en revanche « pas d’obligation de porter le masque ».
Le contrôle viendra s’ajouter à la liste de ceux habituellement pratiqués à l’entrée du stade. Pour cela, Luigi Mulazzi explique avoir 40 intérimaires qui disposeront chacun d’une scannette soit, par exemple, 12 points de contrôle à la porte A. S’ajoutera à la présentation des documents attestant du respect du pass sanitaire la présentation d’une pièce d’identité avec photo. Une fois cette formalité passée, le process classique reprendra. « S’il n’y a pas de problème, ça devrait aller relativement vite » explique ainsi le vice-président de l’ASC.
« 0 tolérance » et « ne surtout pas arriver au dernier moment« , les deux messages à retenir
Mais, et c’est le deuxième point important de cette conférence de presse, ce dernier n’est pas totalement optimiste à cet égard. Ainsi, il a tenu à marteler plusieurs choses qui lui apparaissent nécessaires. D’une part, il a exhorté les supporters ne rentrant pas dans les conditions imposées par le pass sanitaire à ne pas se présenter à l’entrée du stade : « On refusera le passage à des gens qui n’auront pas un des critères et on ne dérogera pas. » Et s’il reconnait que ça ne sera pas facile, il assure que le club « sera un peu rigide concernant les contrôles. Les gens qui viennent par amour du club, on en sera désolé, mais ce sera 0 tolérance. »
D’autre part, s’appuyant sur l’exemple d’un match amical test à Auxerre, où 10% de litiges à l’entrée ont été constatés, Luigi Mulazzi est ainsi persuadé que du temps sera perdu à l’occasion de ces contrôles pour régler les litiges. Précisant au passage que « le souci ne peut être que matériel » (une photocopie peu lisible, par exemple) et que, seulement dans ce cas-là, « on tentera de le régler. » Un processus dont il estime la perte de temps à une heure. C’est ainsi qu’il en a profité pour marteler également la nécessité pour les supporters de se présenter à l’entrée du stade une heure avant celle à laquelle ils ont l’habitude d’arriver, dans la limite d’une ouverture des portes à 17h. « Une personne qui arrive traditionnellement à 19h45 doit arriver à 18h45 », prenait-il ainsi en exemple. « Il ne faut surtout pas arriver au dernier moment, insistait-il. S’ils gardent les mêmes habitudes, je pense que des gens ne verront pas la première mi-temps. »
Pour réduire ce temps, il précisait tout de même qu’était mise en place, dès aujourd’hui, un dispositif permettant aux supporters n’étant pas sûrs du bon fonctionnement de leur QR code de « venir au stade pour faire contrôler » leurs documents à l’avance, « c’est un service que l’on offre. » De même, il tenait à rappeler pour ceux qui n’auraient plus à leur disposition leur certificat de vaccination qu’ils peuvent en faire la demande sur le site d’Ameli. En revanche, il ne faudra pas compter sur la présence de tests antigéniques aux abords du stade, il faudra avoir pris les devants en amont de la rencontre.
Une difficile organisation pour la bonne cause
C’est donc un « super challenge » mais « compliqué à tenir » qui s’offre à l’Amiens SC, et plus globalement à l’ensemble des clubs. Un challenge dans lequel le club picard devrait être aidé par un dispositif de sécurité renforcé pour gérer les éventuels récalcitrants. L’ASC devra en revanche prendre en charge intégralement le processus de contrôle, sur le plan financier, soit aux alentours des 6 000€ par match, entre le paiement des intérimaires et des scannettes.
Ce dispositif ne sera donc pas une sinécure pour le club samarien. Mais Luigi Mulazzi veut voir le bon côté des choses : cela permettra de retrouver un public en nombre. Il espère ainsi « entre 7 et 8 000 spectateurs » pour cette ouverture du championnat contre Auxerre.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports