La nouvelle est tombée ce jeudi en fin d’après-midi. Elle émane directement du Gouvernement japonais qui annonce de façon irrévocable que durant les Jeux Olympiques, les épreuves se dérouleront sans la présence du public.
L’information nous surprend à moitié car la veille, il avait été question du marathon. Cette fois, c’est l’ensemble des compétitions qui est concerné et le CIO n’a pas à donner son avis.
Évidemment, c’est un coup dur, surtout pour les athlètes qui sont les premiers pénalisés. Mettez vous à leur place. Imaginez le départ du 100m dans un stade complètement vide. Quelle ambiance!
Et pourtant, soyons clairs : nous nous attendions depuis un moment à cette décision. Même de notre Picardie, nous percevions la lutte sourde mais sans pitié entre, dans un premier temps, le peuple japonais et son gouvernement et ensuite entre les élus nippons et le CIO. A l’arrivée, c’est le COVID qui est vainqueur et empêche le bon déroulement des épreuves.
Une expérience olympique incomplète pour les athlètes
On peut se poser alors la question : dans quel état d’esprit vont se trouver les athlètes de tous les pays du monde ?
Les Jeux Olympiques sont une grande fête populaire et de vraie fraternité entre les athlètes du monde entier. Lors des JO de Rio, en 2016, un athlète modeste pouvait approcher le grand Usain Bolt au réfectoire ou dans le village olympique. Pas question cette année qu’on assiste à ces échanges. Pour avoir eu la chance un jour d’entrer dans un village olympique, il est incontestable que c’est un grand moment dans la vie.
Au plan purement sportif, comment imaginer que la motivation et l’envie de se surpasser animeront les athlètes? Ce sujet, nous l’avons souvent abordé avec les sélectionnés picards qui savaient déjà qu’ils allaient traverser une période difficile en ce sens qu’ils devront rester cloîtrés dans leur chambre et qu’ils ne pourront avoir aucun contact avec l’extérieur.
Sans oublier les tests à subir chaque jour avec cette appréhension d’avoir été en contact, ne serait-ce qu’un moment, avec un cas positif. A l’un d’entre eux, nous avions demandé qu’il nous parle de Tokyo à son retour. Avec le sourire, il nous avait répondu que ce serait évidemment impossible car de la capitale nipponne, il ne verra en principe que sa chambre d’hôtel et le stade.
Pour autant, une expérience olympique vaut la peine d’être vécue et nos six Samariens ne veulent surtout pas laisser leur place.
Lionel Herbet