VOLLEY-BALL : L’heure du bilan pour l’AMVB

amvb vs reims (reynald valleron) (83)
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Alors que l’AMVB a décroché, à l’issue du dernier match de saison, la 4ème place du championnat, Ali Nouaour dresse avec nous le bilan de cette saison particulière avec forcement quelques regrets.

Vous visiez le podium en début de saison et vous finissez finalement à la 4ème place, est-ce qu’on peut quand même parler de déception ?

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C’est vrai qu’on était programmé, ou du moins on avait travaillé Bruno Julé et moi pour bâtir une équipe pour jouer les trois premières places. Malheureusement avec certains aléas du championnat, ça n’a pas été le cas. Je pense notamment à l’absence de mes deux centraux, Victor Gomes et Isbel Mesa lors du match face à Rennes où l’on perd que 3-2 à domicile. Il y a aussi ces matchs en plein milieu de semaine où il a fallu se déplacer à Epinal pour enchainer deux jours après avec un match face au CNVB. C’est toute une organisation. Avec un effectif de 10 joueurs ce n’est pas forcément évident. Le point positif c’est qu’à domicile, on a deux défaites, celle face à Rennes et une défaite un peu plus salée face à Bellaing où l’on perd 3-0. Je pense qu’on doit être la meilleure équipe à domicile sur la saison, mais c’est vrai qu’a l’extérieur il s’est passé quelque chose cette année, je n’arrive pas à comprendre. Est-ce que c’est dû au fait qu’avec le Covid on ait moins réussi à vivre des moments ensemble, les repas, les collations par exemple qui se faisaient à part, qui fait que ça a ralenti un peu la dynamique du groupe ? C’est vrai qu’on a vécu des déplacements assez compliqués cette année.

Vous avez senti un réel impact du Covid sur vos joueurs ?

Je pense oui. Sur les matchs à l’extérieur (mis à part un match), c’était petit déjeuner dans ta chambre, le repas dans ta chambre ce ne sont pas forcément des moments agréables. C’est aussi une organisation différente, ça demande beaucoup d’énergie, tu fais un peu plus le « Guy Roux » que l’entraîneur. Peut-être que ça a eu une incidence sur les matchs à l’extérieur. Mais il faut être honnête, à l’extérieur on n’a pas été bon même si on bat le premier et le second. On va chercher une victoire 3-0 face à Rennes, on fait une très belle prestation face à Calais mais c’est vrai que derrière on perd des matchs très bizarres. On va à Villejuif qui a une seule victoire cette saison et c’est face à nous. On va au CNVD on perd3-2, on va à Epinal on perd aussi même si le contexte était un peu compliqué parce que nous avions 3 joueurs indisponibles. Certaines défaites comme le CNVB et Villejuif ont du mal à passer. Je crois qu’on a7 défaites, si on bat les équipes qui sont derrière nous et qu’on prend ne serait-ce que 6 points, on est sur le podium. Donc forcément il y a une certaine frustration. Après on part aussi de loin, il faut rappeler qu’il y a quand 5 nouveaux joueurs dans l’effectif cette saison donc forcément il faut que la mayonnaise prenne.

Beaucoup d’éléments ont donc fait, que ça n’était pas une saison « comme les autres »…

Oui tous ces ingrédients ont fait qu’on réalise une saison à domicile presque parfaite, je crois qu’on est champion à domicile et à l’extérieur on est moins bien. On est aussi parti sur un recrutement assez jeune, avec des joueurs qui n’avaient pas forcément l’expérience de l’Elite avec Antoine, Damiens et Sridi, qui faisaient partie eux des centres de formation et qui évoluaient en National 2. C’est vrai que l’Elite demande d’avoir de plus en plus d’expérience, plus de maturité, il fallait aussi laisser le temps à ces joueurs de grandir, de prendre de l’expérience dans ce niveau-là. On avait dit avec Bruno qu’on souhaitait partir sur un recrutement jeune pour évoluer sur du long terme avec cette équipe. On fait de très belles prestations contre des équipes au-dessus de nous mais bizarrement face aux équipes derrière on a un petit peu de mal. Ça laisse quelques regrets, comme je disais la dernière fois, la quatrième place est belle mais c’est un peu la place du « con » (sic). Maintenant on va faire en sorte de faire mieux la saison prochaine avec j’espère un retour de la coupe de France amateur et d’enfin aller la chercher. On a fait 2 fois finaliste, et puis pourquoi pas aller chercher un podium en championnat voire plus qu’un podium même si on ne sait pas encore à quelle sauce on va être mangé, le règlement risque d’évoluer.  On ne sait pas si on repartir sur une formule playoff, ça va être un petit peu la surprise.

On fait de très belles prestations contre des équipes au-dessus de nous mais bizarrement face aux équipes derrière on a un petit peu de mal

Aujourd’hui sur quoi travaillez-vous, quel va être votre job pour les prochaines semaines ?

On est en phase de discussion avec l’équipe. Les entretiens avec les joueurs ont commencé depuis vendredi dernier. Les premiers joueurs que nous avons rencontrés ont envie de continuer l’aventure. Pour le moment on a l’ossature des centraux qui reste, on a Victor Gomes, Isbel Mesa et Stidji Tel qui souhaitent rester, c’est une bonne nouvelle. On a notre international camerounais Didier Sali Hilé qui est depuis quelques saisons avec nous qui reste également. Certains jeunes vont également intégrer l’équipe et j’ai ouï dire que d’autres joueurs ont aussi envie de continuer. Aujourd’hui on a commencé la phase de recrutement mais comme rien n’est encore officiel je ne peux pas donner de nom. En tout cas on garde ce projet, cette continuité qu’on souhaitait avec Bruno, le fait que des joueurs en équipe réserve viennent régulièrement s’entraîner avec l’Elite. Mais si 80% de l’effectif reste tant mieux, cela veut dire qu’on va gagner énormément en préparation, parce que les joueurs se connaissent, ils ont vécu une saison ensemble plutôt agréable.

La situation économique du club ne vous a pas ralenti au niveau du recrutement ?

Non pas du tout, on fait toujours très attention. On se base sur le budget N-1. Après si la mairie derrière nous rajoute un petit peu d’argent on changera peut-être notre fusil d’épaule. Mais en tout cas on fait très attention aux dépenses cette année. Les finances se portent plutôt bien au club de toute façon. Après c’est à nous dans le recrutement d’aller chercher des joueurs qui ont un très bon niveau dans leur pays et qui ont envie de se faire connaître en France. On a la chance d’avoir un championnat de plus en plus attrayant. Quand on voit des équipes à proximité comme Cambrai en Ligue A, ou St Quentin en Ligue B qui sont des équipes qu’on peut côtoyer en début de saison sur des matchs amicaux forcément il y a aussi ce paramètre-là. Des joueurs peuvent se faire remarquer. Si Amiens peut servir de tremplin, tant mieux pour nous, et ça voudra dire qu’on a fait du bon boulot. On a cet avantage d’avoir deux gros clubs à coté qu’on rencontre régulièrement, et ça peut aussi être un avantage pour le recrutement. On va chercher les joueurs, on fait un gros travail de vidéo depuis maintenant 3 mois avec Bruno, avec Ahmed mon frère qui fait aussi partie de la cellule de recrutement. On a beaucoup de joueurs qui veulent venir à Amiens, ça veut peut-être aussi dire qu’on travaille bien. Mais c’est à nous d’aller chercher la petite pépite qui va nous faire progresser.

On a beaucoup de joueurs qui veulent venir à Amiens, ça veut peut-être aussi dire qu’on travaille bien

Avec cette crise sanitaire, c’est tout votre métier de coach qui a évolué…

C’est vrai que ça change complètement nos habitudes. Je me suis posé beaucoup de questions, cela fait déjà quelques années que je suis en Elite. Je suis un compétiteur et c’est vrai que j’ai plutôt un bon bilan. En 5 ans on a fait 2 finales de coupe de France amateur, 2 qualifications en coupe de France pro, on finit 2ème derrière Lyon qui redescendait de pro B administrativement et qui se retrouve dans notre poule alors qu’il ne devait pas y être, je pense cette année-là on devait finir premier. Je pense qu’on va demander prochainement un entretien à la mairie d’Amiens pour que derrière on puisse monter un projet sur 2-3 ans afin de monter en Ligue B. J’espère qu’ils seront reconnaissants. On a tout ce qu’il faut, on a un recrutement international, on fait un travail de formation avec des jeunes de la N3 qui viennent intégrer l’Elite, on a fait un gros travail de communication, on est en train de se développer au niveau du Coliseum où l’on installe des caméras fixes à l’année pour pouvoir travailler sur les entraînements. Tout ça, ça me donne envie de continuer mais c’est sûr qu’une année covid c’est très compliqué. Parallèlement à ça je suis papa de deux enfants, je suis en concubinage, j’ai fait construire ma maison, donc effectivement ça fait beaucoup. Le fait d’avoir eu Bruno Julet en tant qu’adjoint ça m’a fait énormément de bien. Également Pero Krizanovic qui a travaillé sur les stats et tout le travail de vidéo. J’ai eu un staff cette année qui m’a soulagé. Lorsque tu es tout seul c’est plus compliqué. C’est vrai que l’apport, l’expérience de Bruno a fait énormément de bien au groupe et à moi. Et Pero Krizanivic aussi sur tout le travail vidéo. Tous les lundis j’ai ma petite vidéo dans ma boite mail. Ce sont des détails mais ça soulage vraiment le boulot d’un entraîneur. Ça nous permet avec Pero d’échanger plus sur le plan de jeu, de se compléter. On s’est étoffé en tout cas au niveau du staff entraineur. Donc oui j’ai envie de repartir mais c’est vrai que cet aspect covid c’est ce qui fait le plus peur aux entraîneurs. Revivre une saison comme celle-là, avec un match que tu prépares toute la semaine et finalement au dernier moment tu ne pars pas parce que tu as un cas covid. Tu payes tes billets de train, après tu te bagarres pour te faire rembourser. J’aimerais retrouver une année beaucoup plus simple que ces deux dernières.



Propos recueillis par Timothée Hallet

Crédit Photo : Reynald Valleron

Publié par La Rédaction

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