Jean Stablinski nous a quittés voici quelques années et nous sommes heureux de l’avoir connu. Non pas durant les plus belles années de sa carrière mais plus tard lorsqu’il acceptait de répondre à des invitations d’organisateurs de courses.
Nous l’avons par exemple abordé quand il était venu en tant qu’invité d’honneur aux Boucles du Canton de Picquigny et il avait assisté à la victoire d’un futur champion olympique Jean-Michel Monnin. Il avait un jour accepté l’invitation d’un grand amoureux du sport cycliste Jean-Claude Richard et un soir de 1987, alors que nous étions à table à la Chaussée Tirancourt, nous avons appris la mort de Jacques Anquetil.
Plus tard, nous l’avons rencontré les veilles de Paris-Roubaix dans cette fameuse tranchée d’Arenberg qui était interdite le jour de la course. Jean Stablinski était aussi un supporter de Valenciennes et il était venu un jour, à Roye qui rencontrait justement Valenciennes qui était entraîné par Daniel Leclercq. Grâce à la sportivité des dirigeants de Roye, Jean Stablinski avait donné le coup d’envoi du match.
En octobre 1998, Hubert Louvet et l’équipe de PSP décident de faire passer le Tour de la Somme dans les rangs du professionnalisme. Un autre monde évidemment. Hubert Louvet parvient à convaincre Jean Stablinski de devenir le parrain de l’édition 1999. L’ancien champion du monde accepte volontiers l’invitation et vient à Amiens. C’est dans cette ville qu’il a remporté en 1965, le dernier Tour de Picardie qui était organisé par le Courrier Picard et notamment le responsable des sports de l’époque Maurice Gest qui était le père d’Alain. Jean Stablinski avait de la mémoire et il se rappelait parfaitement de ce succès obtenu trente ans auparavant. Notamment le critérium d’après Tour de France et à la Hotoie, il se souvenait avoir battu le grand Louison Bobet qui avait remporté le Tour de France 1954. Jean Stablinski aimait la Picardie et répétait que c’était une région très proche du Nord.
Pour mémoire, le vainqueur de 1999 fut le Belge Bert Roesems et le premier Français Laurent Genty était 4e. L’épreuve qui s’achevait alors à Eu prenait une toute autre dimension.
Lionel Herbet
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