Troisième et dernière partie de l’interview d’Anthony Mortas, entraineur des Gothiques d’Amiens. Après le bilan et les attentes pour la saison prochaine, retrouvez les propos du coach amiénois sur le recrutement à venir.
L’intersaison sera longue, ça laisse plus de temps pour rechercher des joueurs ?
Le recrutement a déjà commencé. J’ai énormément pris de contact avec des agents, des joueurs, avec le monde entier. C’est un truc qui rend fou, on est contacté via Facebook, Messenger, WhatsApp, texto, appel, mail, des fois je m’y perds un peu. Mais bon j’apprends, l’an dernier j’ai sympathisé avec certains bons agents, qui envoient des joueurs sûrs, qui connaissent le championnat français. J’ai quelques contacts en Slovaquie, au Canada. Quand j’ai un joueur ciblé, j’appelle 3-4 coachs ou amis pour avoir des infos diverses pour ne pas me planter.
On est déjà en contact avec des joueurs universitaires bien ciblés.
Amiens aime bien recruter des joueurs universitaires en fin de cursus. Or il n’y a pas eu de matchs cette saison pour le championnat universitaire. Le recrutement en sera-t-il impacté ?
Ils ont fait une année blanche, beaucoup d’universitaires ont fini leur cycle de quatre ans. Là ils sont à la recherche de clubs. Ce n’est pas évident parce qu’ils n’ont pas joué l’an passé, c’est bien pour les clubs car ils sont moins chers. On est déjà en contact avec des joueurs universitaires bien ciblés, on va voir et on va prendre notre temps. On a vraiment du choix donc on va prendre le temps pour faire les choses bien.
Comment vous faites pour superviser des joueurs qui n’ont pas joué depuis un an pour certains ?
On les connait depuis quelques années. Avec Mario (ndlr : Mario Richer, ancien coach des Gothiques d’Amiens) sur les quatre dernières années, on est allés plusieurs fois au Canada. On a des listes de noms, on les suit à travers leurs coachs, on regarde les matchs, c’est du boulot. Même s’ils n’ont pas joué depuis un an, on sait qu’ils peuvent revenir fort après. On a pris Nicolas Leclerc qui n’avait pas joué depuis deux ans, on a vu qu’au bout de deux mois c’était réglé, il avait repris le rythme. Si le joueur est bon, même s’il n’a pas pu jouer pendant un an, il a eu l’occasion de s’entrainer, de s’entretenir physiquement. Ce n’est pas vraiment dommageable pour le joueur pour la suite de sa carrière.
Vous ne partez pas de zéro. La base constituée de Bruche, Coulaud et Plagnat, encore sous contrat, est là. C’est important de garder ces jeunes prometteurs au club ?
Oui, alors moi je ne parle pas de jeunes, d’étrangers ou de Français. Pour moi j’ai des joueurs à disposition, c’est notre politique avec le centre de formation de former des jeunes joueurs et les faire intégrer le groupe professionnel, de faire jouer des Amiénois. C’est parce qu’ils rentraient dans cette politique qu’on les a signés deux ans l’an dernier. Je pense que c’est une bonne chose pour eux et pour nous.
Pour autant Thomas Suire ne fera pas partie de l’effectif l’an prochain ?
Thomas était un peu plus vieux, et ça faisait quelques années qu’il n’arrivait pas à passer un cap. Il jouait bien, j’étais content de lui, sauf qu’on attend toujours beaucoup des joueurs. Là il devait passer un cap cette saison. Ce n’est pas qu’il était mauvais, il est resté sur son niveau de l’an passé alors qu’on l’attendait à un niveau supérieur. C’est pour ça que l’on a fait ce choix. Ce n’est jamais facile, Thomas est quelqu’un de bien, je le connais depuis ses 18 ans. Je l’ai entraîné quand j’étais coach U18 à Amiens. C’est un peu le monde de l’entreprise où il faut faire des choix, parfois ce n’est pas marrant.
Il faut maintenant un ou plusieurs buteurs à Amiens, les recherches avancent en ce sens ?
C’est en cours, pour tout vous dire hier (ndlr : jeudi 8 avril) j’ai regardé un match d’Extraliga en Slovaquie, un joueur m’a été conseillé. Ce qui a débouché sur un autre joueur que j’ai trouvé intéressant. Des fois en regardant un joueur, on en trouve un autre. Il y a des play-offs qui ont commencé un peu partout en Europe. Je regarde beaucoup de hockey à la télé pour trouver le joueur qui pourrait convenir à Amiens.
Est-il possible que l’on voit certains joueurs partis en cours de saison revenir la saison prochaine ?
On n’en a pas parlé. Je pense que ce serait plus au joueur de faire la démarche, que nous le rappeler. On l’a laissé partir, on n’était pas obligés, on lui a donné de bonnes conditions. Dans d’autres clubs, des joueurs ont voulu partir, on ne les a pas laissé partir. Nous on a été très « réglo », si le joueur veut revenir à Amiens, la moindre des choses c’est de nous contacter.
On sait exactement où on veut aller.
Déjà trois départs depuis la fin de saison, vous savez exactement où vous voulez aller ?
Ah oui, ça a été défini. On a rencontré tous les joueurs. On sait exactement où on veut aller. Sur les joueurs que l’on veut garder, on va peut-être en perdre 1 ou 2, ça c’est la loi du marché. Mais on doit aussi faire avec notre budget, ça fait des années qu’on ne se brûle pas les ailes, on propose ce que l’on a et ne fait pas miroiter des choses à des joueurs. On fait tout dans les règles et ça se peut que l’on ait un peu de pertes.
Si vous n’avez pas vu la première ou la deuxième partie, séance de rattrapage : Partie 1/Partie 2.
Propos recueillis par Arthur Lasseron
Crédit photo : Kévin Devigne – Gazettesports.fr