EDITO : Bidons et racisme dans le cyclisme

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Quand on a vu ce dimanche les images du Tour des Flandres avec un public massé sur le bord de la route, on s’est vraiment demandé si nos instances ne marchaient pas sur la tête.

Figurez-vous que ces mêmes images, eh bien, dans une quinzaine de jours, à l’occasion de Paris-Roubaix, ce serait complètement interdit. Parce que nous sommes en France et que le Préfet de la Région des Hauts de France a carrément interdit le déroulement de la plus belle des classiques. Et pourtant, entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, c’est exactement le même paysage avec des routes pavées, des sentiers, des difficultés de parcours propres aux deux courses qui sont séparées de quelques dizaines de kilomètres seulement.
Mais d’un côté, on laisse la course se dérouler et de l’autre, on l’interdit. Il faudra donc attendre début octobre pour aller regarder Paris-Roubaix.   

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Ce week-end, au delà de la pandémie, de ce qu’elle autorise ou pas, nous avons retenu deux faits certes différents mais qui sont à prendre au sérieux.

Le problème des bidons fait partie de ce qu’on appelle généralement l’écologie qui veut qu’aujourd’hui, un coureur ne jette plus son bidon n’importe quand et n’importe où. L’UCI a pondu un règlement qui stipule que désormais, des zones sont définies dans chaque course. Les coureurs doivent donc, le matin avant le départ, étudier évidemment le parcours mais aussi savoir l’endroit exact où ils devront se débarrasser de leur bidon. Dans le cas contraire, le coureur pris en défaut  sera mis hors course. C’est sévère mais c’est ainsi.
Dans le Tour des Flandres et pour la première fois, un coureur a été prié de descendre de son vélo et en l’occurrence il s’agit du Suisse Michaël Schär (AG2R-Citroen).

Dans le cyclisme, à l’instar du football, la vidéo est omniprésente et malheur à celui qui se fait pincer. Repéré par les commissaires, Schär est descendu de son vélo à 115 km de l’arrivée. La sanction est grave et à notre avis disproportionnée mais de nos jours, l’écologie est un combat et viendra le moment où un coureur ne pourra même plus uriner même discrètement, en course.

Le deuxième fait est beaucoup plus grave et il nous inquiète beaucoup. Jusqu’à présent, nous pensions que le racisme ne concernait pas le cyclisme. Erreur car voilà que l’ancien champion de France Nacer Bouhanni est touché de plein fouet par ce fléau.
Certes, ces insultes ne viennent pas de ses adversaires mais des réseaux sociaux qui sont de nos jours, un véritable fléau. Nacer Bouhanni a reçu des centaines d’insultes et il est visiblement marqué. Le pire est  que l’UCI ne peut pas faire grand chose. 
Bouhanni veut porter plainte et il a raison mais le mal est fait.



Lionel Herbet   

Crédit photo DR

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.