Président de l’Amiens Sporting Club BasketBall, Olivier Morel revient sur la décision officielle de la fin de saison et se projette sur l’avenir.
Quelle est votre réaction à la décision de la saison blanche ?
Cette décision je m’y attends depuis janvier. Pour moi c’était impossible de reprendre et c’était une évidence. Le contraire m’aurait étonné. La décision arrive un peu tard et ce que j’espère c’est que les jeunes vont pouvoir reprendre l’entraînement avant la fin de saison.
Il n’y a donc jamais eu d’incertitude depuis l’arrêt de la saison sur la suite de celle-ci ?
Au début, il y avait un espoir mais depuis janvier je suis fixé sur le fait que ça ne reprenne pas, donc cela a permis de ne pas avoir d’incertitude et de pouvoir vivre cette attente sans pression. De cette façon, nous n’avons pas eu de problèmes sur le fait de devoir conserver les joueurs de l’équipe senior en activité en cas d’éventuelle reprise.
C’est une nouvelle saison blanche, cela met une nouvelle fois à mal vos ambitions de monter. C’est un coup dur pour vous ?
Il y avait plus de déception l’année dernière car on avait joué beaucoup plus de matchs. Après, cette saison, on n’a presque pas joué… On avait fait des efforts pour avoir une équipe à la hauteur de nos ambitions, ce n’est que partie remise. On remet juste d’une année nos objectifs. Pour moi le plus important c’est la santé des gens, cela passe avant le basket. Après ce qui me dérange le plus c’est que nos jeunes ne s’entraînent plus et qu’ils vont changer de catégories avec des gros manques physiques et au niveau du cardio. On l’a vu au mois de décembre quand on a repris l’entraînement après l’interruption. C’est pour cela que j’espère que les entraînements des jeunes vont pouvoir reprendre avant cet été. Des gens ont proposé de décaler les catégories, c’est pour moi une bonne idée surtout cela permettrait d’harmoniser avec beaucoup de pays européens. Aujourd’hui les jeunes ont un retard de minimum deux ans et cela pourrait poser des problèmes à la reprise dans certaines catégories. Je ne comprends pas que l’on n’ait pas pu poursuivre les entraînements car le sport c’est important pour la santé des jeunes. On est des structures qui sont organisées et nous avons travaillé sur des protocoles pour reprendre dans les règles et permettre aux jeunes de poursuivre une activité sportive et de travailler sans se mettre en danger.
Cette nouvelle saison blanche aura-t-elle un impact sur les finances du club ?
Non pas forcément car on n’a pas eu de rentrées d’argent certes, mais on n’a pas non plus eu de frais car nos deux employés sont au chômage partiel et on n’a pas eu de frais d’arbitrage par exemple. Je ne suis pas inquiet sur le plan financier car les finances sont saines. Nous n’avons pas perdu de licenciés cette année, on a même eu plus de demandes. Pour les jeunes de 16-18 ans, ça pourrait être un peu plus compliqué car le rythme de trois entraînements par semaine peut-être difficile à retrouver après une longue pause mais je n’ai pas trop d’inquiétudes.
On repart avec les mêmes objectifs et normalement le même groupe.
La saison prochaine l’objectif sera de poursuivre avec les mêmes ?
Oui, l’on repart avec les mêmes objectifs et normalement le même groupe. Pour le moment aucun joueur n’a émis le souhait de partir dans l’équipe première, et dans l’équipe réserve à part un ou deux cas qui ont des doutes par rapport à leurs études le groupe ne devrait pas changer. Il y aura peut-être un ou deux renforts mais rien de certain pour le moment. Après on n’a pas trop de nouvelles sur la suite et comme chaque saison et encore plus en ce moment, certains clubs vont avoir des problèmes financiers les empêchant de repartir dans leur division. On va donc faire un dossier pour que, si jamais il y a une opportunité suite à un désistement en National, on puisse en profiter. Mais pour le moment on part avec la perspective d’être en Pré-National. Après il y a une incertitude sur les bénévoles car les gens ont eu tous leurs week-ends de libresdepuis plusieurs mois et ça sera peut-être compliqué de récupérer tout le monde. Les gens auront peut-être envie d’en faire moins et cela se comprend, mais c’est ma plus grande inquiétude car sans bénévoles on est rien.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Reynald Valleron – Gazettesports