Si cela prive son équipe de pouvoir se battre pour son objectif de montée en N3, Titi Buengo n’a pas de regrets face à des décisions de la FFF qu’il estime normales.
Bonjour Titi, quelle est ta réaction sur la décision d’arrêter les championnats ?
Elle est normale. C’est logique parce que tout est arrêté. A part la Coupe de France, mais bon, tout n’a pas été fait dans les normes. Donc il fallait mieux qu’on arrête la saison. Il n’y avait pas de visibilité, rien du tout. Et on ne pouvait pas reprendre un championnat après s’être arrêté aussi longtemps. En plus, on ne nous a toujours pas autorisé les entraînements avec contacts.
Le timing de l’annonce va permettre de se projeter tout de suite sur la saison prochaine, c’est un point positif ?
Ah, oui, c’est le gros point positif. On a déjà commencé à travailler avec nos jeunes, U17, U18, qui arrivent derrière. On a le temps de préparer, de voir ceux qui vont pouvoir intégrer l’équipe première. Et puis, on va s’ajuster et apporter encore 2-3 éléments pour améliorer notre effectif.
Je sais la force de mon équipe, je sais où je peux encore l’améliorer
Vous aviez bâti une équipe pour jouer la montée, n’est-ce pas frustrant de ne pas avoir pu en profiter ?
Non, ce n’est pas frustrant dans le sens où l’on a gagné nos points à la régulière, je sais la force de mon équipe, je sais où je peux encore l’améliorer, je n’ai aucun souci là-dessus.
Y a-t-il un bilan qui peut être fait du peu qui a été joué cette saison ?
Non, je dirais juste que l’on a fait ce qu’il fallait durant les 4 matchs qu’on a joués. Ça nous a donné de la crédibilité et beaucoup de satisfaction quant au projet qu’on a mis en place. Je trouve que par rapport à la saison précédente, il y avait une grosse amélioration. Et c’est ce qu’on est amené à faire encore pour la saison prochaine.
La décision d’une saison blanche est donc également logique ?
Ah, oui, c’est logique ! Ce n’est pas comme si on avait joué 20 matchs. On n’a joué que 4 matchs. Ce n’est rien du tout. C’est vraiment un début de championnat. C’est un mois de championnat. Donc c’est tout à fait logique d’avoir fait le choix de la saison blanche.
Tu as déjà des idées de ce que tu attends pour la saison prochaine ?
On a des idées, on regarde encore parce qu’on a du temps devant nous. Mais je sais qu’on ne fera pas non plus n’importe quoi. On attend parce qu’il faut tomber sur les bonnes affaires. Et pour cela, il faut savoir être patient, avoir les oreilles un peu à droite à gauche et prospecter. Je sais qu’il y aura quelques renforcements à des postes clefs. Mais pour l’instant, on attend de voir.
Le fait qu’il y ait eu peu de matchs ne complique-t-il pas la prospection ?
Non, parce que je pense que pour un petit club de R1 comme nous, c’est la bonne occasion pour faire de bonnes affaires. On a un beau projet, une bonne visibilité, de belles installations, ça va attirer certains joueurs qui veulent relever un nouveau challenge et nous accompagner dans notre projet.
Le projet sera toujours d’aller chercher la montée ?
Ce sera toujours ça, oui. On n’y déroge pas, c’est ce que veut le président, nous, le staff, et c’est ce que veulent aussi les joueurs. Donc on est tous unis dans ce même projet.
Tu as déjà eu l’occasion de discuter un peu avec les joueurs pour savoir quelles étaient leurs intentions pour la saison prochaine, s’il y en a qui ne repartiraient pas ?
C’est ce qui va être mis en place très prochainement, on a rendez-vous vendredi pour caler des moments pour voir les joueurs, commencer à les écouter et puis, nous aussi, dire ce qu’on pense, ce qu’on voudrait et ce qu’on ne voudrait plus pour le futur.
Ce n’est pas parce qu’il y a cette fichue maladie que la vie s’arrête complètement. On essaie de trouver quand même des moments où l’on peut prendre du plaisir, qui permettent de ne plus penser à ce virus.
Tu ne sens pas du tout de démobilisation de la part des joueurs ?
Non, il y a des joueurs qui travaillent mais sinon, tout le monde est présent, tout le monde est là. Il n’y a pas eu de problème. Il y en a qui aiment le foot. Qu’il pleuve, qu’il neige, ils seront toujours là sur les terrains. Ce n’est pas parce qu’il y a cette fichue maladie que la vie s’arrête complètement. On essaie de trouver quand même des moments où l’on peut prendre du plaisir, qui permettent de ne plus penser à ce virus. Et je pense que le foot, comme d’autres sports, c’est une passion. Et tout ce qui est passion permet de voir les choses différemment.
Autour de la reprise risque de se poser d’autres questions comme le manque de rythme, de compétition, comment comptes-tu pallier à ça ?
Il n’y a pas vraiment à y pallier dans le sens où tout le monde est arrêté. On partira tous au même niveau. Voire peut-être mieux dans la mesure où les joueurs sont mobilisés, travaillent. Je pense quand même qu’il y aura moins de laisser-aller, que les joueurs seront plus proches du niveau attendu. Après, rien ne remplace la compétition, mais dès l’instant que c’est arrêté pour tout le monde… C’est comme l’état du terrain, s’il est pourri, une équipe aura beau se plaindre d’avoir joué sur un mauvais terrain, les deux équipes auront joué sur un mauvais terrain. C’est à celui qui sera un peu plus malin, qui anticipera les choses un peu plus, la prépa, les joueurs qui seront plus impliqués dans le travail de l’ombre.
L’idéal serait de pouvoir lancer la prépa le plus tôt possible ?
Oui, c’est clair. Ce serait vraiment bien mais je pense que, de toute façon, tous les clubs vont commencer tôt. Tout va dépendre, aussi, de ce que l’on va nous dire. Tant que l’on n’a pas de dates, on ne peut pas vraiment se projeter, planifier. On est obligé de s’adapter. Et vu ce qui s’est passé dernièrement avec la Coupe de France… On te jette un truc 2 semaines avant alors que cela faisait des semaines où l’on n’avait droit à rien du tout.
L’idée de reprendre avec des matchs amicaux, c’est quelque chose qui pourrait être creusé à Camon ?
Pas pour ma part dans le sens où je veux d’abord faire un état des lieux de mon effectif. Je ne veux pas avoir de blessés, je veux reprendre crescendo, ne pas trop tirer sur la corde pour rattraper le temps perdu. Le temps, on ne le rattrapera pas. On va faire la part des choses et ne pas se précipiter. On n’a rien à gagner à se précipiter, au contraire, on peut tout perdre à ce moment-là. Je pense que ça va se faire crescendo, on va travailler normalement.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports