Alors que trois membres d’Amiens Sauvetage prendront part le week-end prochain aux championnats de France de sauvetage sportif, Fabien Plaisant, responsable technique au sein du club, a fait pour nous le point sur la situation actuelle de sa structure.
Privé de compétition depuis un an, et l’annulation des N1 de Saint-Malo en mars 2020, Amiens Sauvetage va enfin retrouver la compétition à l’occasion ses championnats de France de sauvetage sportif à Montpellier. Un grand plaisir pour Fabien Plaisant qui parlait « d’un grand soulagement de pouvoir retourner en compétition. » Mais dans les faits, le retour à la normal n’est pas encore de mise pour cette compétition, comme nous le soulignait le responsable technique du club amiénois : « Il n’y aura pas cadets, minimes, juniors, seniors, mais deux catégories : la catégorie jeune qui va jusqu’à junior 1 et la catégorie open qui regroupe Junior 2, senior et plus. » Autre preuve d’une situation toujours précaire, Amiens Sauvetage n’emmène que 3 sauveteurs, contre 17 lors de la dernière compétition à laquelle avait pris part le club.
La difficulté réside aussi dans la pratique du sport à proprement parler : « C’est compliqué au niveau du contexte, même si on a la chance d’avoir des sauveteurs qui sont sur listes ministérielles pour certains, donc qui ont pu continuer à s’entraîner. » Même si, Fabien Plaisant se montrait reconnaissant de l’aide apportée par la métropole amiénoise : « On a été très bien aidé par Amiens Métropole, on a des créneaux sur la piscine du Coliseum, donc ils peuvent s’entraîner tous les soirs, tout est un peu chamboulé mais on arrive quand même à faire nager les sauveteurs tant bien que mal.«
Une lassitude et des inquiétudes
Si le week-end prochain sera synonyme de reprise pour Amiens Sauvetage, la situation reste compliquée ; comme nous le confiait Fabien Plaisant : « On veut reprendre au plus vite, recréer la dynamique club que l’on a toujours eue, redonner l’envie aux jeunes de faire du sport. On sent qu’il y a quand même une sorte de lassitude.«
Après un an à l’arrêt on n’a plus de gamins qui sortent des écoles de natations, qui savent nager et qui ont donc un potentiel niveau pour venir chez nous
Le responsable technique du club amiénois nous faisait également part de ses doutes concernant la suite, notamment les nouveaux licenciés : « Il y a une grosse part d’inquiétude, car le sauvetage sportif n’est pas un sport accessible à tout le monde, il faut un minimum de bagage aquatique. » Et le fait que le sport amateur soit au ralenti depuis un an, provoque une fâcheuse conséquence pour le club : « Nos principaux pourvoyeurs de licenciés, ce sont les écoles de natation, et après un an à l’arrêt on n’a plus de gamins qui sortent des écoles de natations, qui savent nager et qui ont donc un potentiel niveau pour venir chez nous. Ça c’est une grosse inquiétude, il va y avoir un sacré trou. » Fabien Plaisant utilisait d’ailleurs un exemple concret pour expliquer ces difficultés futures à venir : « Sans dénigrer qui que ce soit, un enfant qui veut faire du foot et qui n’en a jamais fait peut quand même s’inscrire. Alors que pour s’inscrire chez nous, il faut avoir un minimum d’aisance aquatique, savoir nager 25 mètres et à l’heure actuelle, il n’y a aucun enfant qui a accès aux piscines, donc forcément ça va être compliqué de pouvoir recruter dès l’année prochaine et par la suite.«
Outre le bonheur de retrouver prochainement la compétition, Fabien Plaisant ne peut donc cacher une certaine inquiétude quant à la suite. Une situation malheureusement similaire pour de nombreux sports…
Propos recueillis par Dorian Martin-Maisse avec Quentin Ducrocq
Crédit photo Leandre Leber Gazettesports.fr / DR