Ce samedi 13 mars marquait le retour du club d’Amiens Voile à la base nautique d’Argœuves. Sous le signe de la remise en route, avant tout, mais déjà avec des bateaux mis à l’eau.
Cela faisait quelques mois qu’Amiens Voile était en trêve. Rien à voir ici avec le Covid et les restrictions qui lui sont associées, ici. « On avait possibilité de pouvoir naviguer en respectant les consignes, nous explique Pierre-Antoine Gélenne, membre du comité de direction. C’est surtout le terrain qui n’est pas forcément accessible, comme vous le voyez, il y a de l’eau qui est montée. Comme tous les hivers, il y a eu une trêve hivernale. » Romain Armand, le président, nous confirme : « C’est un fonctionnement normal, on s’arrête plusieurs mois l’hiver. Souvent, on en profite pour réparer les bateaux. En novembre, on était déjà arrêtés, ça s’est bien goupillé niveau calendrier, on n’a pas été trop impactés. On a eu le temps de ranger les bateaux comme il fallait. »
Qui dit trêve ne dit toutefois pas arrêt complet des activités. « Cela ne nous a pas empêché de nous entraîner virtuellement, insiste Pierre-Antoine. Parce que cette année on a mis en place des cours théoriques, que l’on a fait 3 mardi soir de suite en visio. François, notre instructeur, nous a fait ces cours en visio pour revoir la partie théorie, ce qui a permis de se remémorer les bonnes pratiques avant de les appliquer sur l’eau. » Romain Armand souligne également cet effet d’opportunité dont a tiré profit son club : « On a profité des visios. C’est quelque chose qu’on ne faisait pas. Finalement ça fait partie de la mise à profit des confinements. Ça oblige à changer les façons de faire et du coup on a proposé 3 séances théoriques aux adhérents pour maintenir du lien. »
Remettre en route et reprendre du plaisir
La séance de ce samedi était ainsi « la réouverture officielle », le moment, avant de se remettre à l’eau, où « on prépare les bateaux. » « Là, le but, c’est de remettre les mâts, l’hiver on démâte, on retourne les bateaux, nous explique Romain Armand. Parce que s’ils restent comme ça et qu’il gèle, les bateaux travaillent et s’abîment. S’ils restent à l’envers, il n’y a rien qui prend, il n’y a pas d’eau qui peut s’accumuler, pas de formation de glace dans la coque. C’est de la résine de polyester, le problème, c’est que l’eau peut s’infiltrer et s’il y a un coup de gel, ça fait tout péter. Là, les bateaux ont bien tenu l’hiver. » Autre préoccupation, plus mineure toutefois, le niveau de l’eau : « Il faudrait que le niveau d’eau baisse un peu. Ça peut être assez haut. A cette hauteur, ça va, par contre, il y a 3 semaines, on aurait eu les pieds dans l’eau. C’est le niveau haut, mais ça va baisser. »
Même s’il y a certains passages obligés pour la remise en route, le plaisir est aussi au cœur de cette reprise du chemin de la base nautique d’Argœuves. C’est ainsi que 2 bateaux ont été mis à l’eau dans l’après-midi. Il faut dire qu’« aujourd’hui [samedi, ndlr], on a de belles conditions pour le vent » souligne Romain Armand. Un plaisir partagé par Pierre-Antoine Gélenne : « Revenir prendre l’air ça fait du bien. Ça permet aussi de profiter d’une sortie sachant qu’en ce moment on est assez enfermés donc c’est d’autant plus plaisant. » Cette reprise sonne effectivement aussi comme une forme de liberté par rapport au restrictions imposées par la crise sanitaire, puisque la pratique de la voile est moins impactée. « L’avantage, c’est que c’est un sport de plein air. Bien sûr quand on est à terre, on met le masque. Sur les bateaux, on peut naviguer en simple ou en double, quand on est en simple, on n’a pas de contraintes, en double c’est autorisé, mais dans ce cas, il faut essayer de respecter les 2 mètres de distance, ce qui n’est pas évident ou mettre un masque. Mais ce n’est pas contre-indiqué. En général, les séances ont lieu le samedi après-midi de 14h à 18h. Donc on essaiera d’être vigilants pour arrêter un peu plus tôt pour que chacun puisse rentrer chez soi, sachant que parmi les pratiquants du club, la plupart viennent d’Amiens ou des villages environnants. Donc on tiendra compte des horaires du couvre-feu, mais ça ne sera pas très pénalisant. On a aussi quelques régates organisées. Les régates ont lieu le dimanche en journée, donc ce n’est pas gênant. »
Et maintenant, la reprise des entraînements
Après cette réouverture en effectif réduit, Romain Armand annonce « pouvoir commencer à accueillir du monde à partir de la semaine prochaine » et espère : « A la fin du mois, on devrait retrouver du monde. » Expliquant au passage que, de toute manière « on a rarement tous les licenciés qui sont là le même jour, généralement, c’est la moitié ou le tiers qui sont présents. En général, quand il y a du monde, il y a 6 ou 7 bateaux sur l’eau, entre les doubles et les simples, ce qui est déjà bien pour François en terme d’encadrement. » Les prochaines semaines donneront donc sûrement le ton de cette année à venir.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Reynald Valleron – Gazettesports