Parmi les 29 candidates qui vont essayer de décrocher samedi la couronne de Miss France 2021, une, en plus de Miss Picardie, Tara de Mets, a déjà fait parler d’elle à Amiens : Miss Wallis et Futuna. Mylène Halemai, la plus exotique des prétendantes, a participé à plusieurs éditions du tournoi de tennis ITF de l’AAC ! Atteignant même les demi-finales l’an dernier.
Dans cet entretien, elle nous explique pourquoi elle a échangé – temporairement – sa raquette contre une robe de soirée.
Devenir miss, jouer les reines de beauté, défiler en maillot de bain jusqu’à être candidate à l’élection de Miss France, tout cela n’a jamais fait partie du plan de carrière de Mylène Halemai. La jeune femme de dix-neuf ans était plutôt programmée pour devenir championne de tennis… « Sur le court, pour un tournoi, ou dans l’aventure des miss, la pression est différente mais finalement ça se rejoint » observe Miss Wallis-et-Futuna, dans la dernière ligne droite de la préparation du grand soir, au Puy-du-Fou : « on est toutes regroupées, ce qui ressemble un peu à l’ambiance que je connais sur les tournois ».
Sa première raquette à quatre ans
Celle qui est née le 11 août 2001 en Nouvelle-Galles-du-Sud (sud-est de l’Australie), d’une maman australienne et d’un papa originaire des îles françaises de Wallis-et-Futuna, entre les Fidij et les Samoa, devient en 2015 championne de France des 14 ans. La famille est alors installée en métropole depuis plusieurs années, d’abord à Vendôme (Loir-et-Cher) avant de migrer vers Narbonne, où elle profite de la Méditerranée toute proche. Les parents gèrent une salle de sports. Le père a fait du karaté à bon niveau en Australie, la mère s’illustre en body-fitness. Son frère aîné joue également au tennis. Le terrain de jeu est idéal pour eux, notamment pour Mylène, qui a tenu sa première raquette dès l’âge de quatre ans…à Sydney. Elle tape de mieux en mieux la petite balle jaune.
Ses premiers résultats probants à Hamamet
Son titre national à 14 ans l’amène à Paris où elle intègre le Centre National d’Entraînement, à Roland-Garros avant d’être sélectionnée en équipe de France. Une ascension qui l’incite à tenter sa chance sur le circuit ITF, la 2ème division du tennis mondial. C’est ainsi que Mylène Halemai vient une première fois fouler la terre battue couverte de l’Amiens AC en mars 2016. Elle n’a que quatorze ans et demi. Un p’tit tour aux qualifications du tournoi ITF et puis s’en va, battue dès son premier match. En 2017 et 2018, elle s’entraîne dur, défend les couleurs de l’ASPTT Montpellier dans les championnats Interclubs et obtient ses premiers résultats probants, comme une demi-finale au tournoi ITF d’Hamamet (Tunisie), une compétition du même niveau que le tournoi de l’Amiens AC.
En 2019, au tournoi de l’Amiens AC, elle élimine trois autres Françaises
2019 voit sa progression se concrétiser au classement et sur les courts : Mylène Halemai, qui mesure désormais 1,77 mètre, fait son entrée parmi les 800 meilleures joueuses mondiales (794ème WTA le 31 décembre 2018, son meilleur classement). En mars, à l’AAC, où elle revient trois ans après son premier passage infructueux, son coup droit fait cette fois des ravages ! La Polynésienne se hisse en demi-finale où elle est même la dernière représentante tricolore, après avoir éliminé trois autres Françaises. Elle cède logiquement contre la Roumaine Oana Georgeta Simion, mieux classée et plus expérimentée. « Je garde un très bon souvenir de ce tournoi, dit en souriant celle qui possède la double nationalité franco-australienne. Même si avec le froid, je m’étais contentée de faire les trajets hôtel – club sans pouvoir visiter la ville ». Les mois qui suivent la voient atteindre le 2ème tour de Roland-Garros juniors, puis les quarts de finale à Alkmaar (Pays-Bas) et à Dijon.
Miss pour combattre une phobie…
Mais alors pourquoi ce brusque virage vers la vie de miss ? Tout est en fait parti de la pandémie de Covid-19. Quand l’ITF, la Fédération internationale de Tennis, décide en mars dernier d’annuler tous les tournois partout dans le monde, Mylène Halemai vient de jouer pour la troisième fois au tournoi ITF de l’AAC. Après les tours de qualifications où elle n’a pas perdu un seul set en trois matchs, elle est en revanche éliminée dès le premier tour du tableau principal. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas pour la demi-finaliste de l’année précédente… Le premier confinement est ensuite décrété en France métropolitaine, la jeune joueuse tourne en rond, privée de la pratique de son sport et surtout éloignée de ses parents, repartis vivre, en 2019, sur « notre île ancestrale de Wallis ». L’été dernier, Mylène Halemai décide alors de rejoindre les siens. Elle renoue avec ses racines, prend goût à la culture et aux traditions. « C’est là que mes parents et ma famille m’ont dit : pourquoi ne pas te présenter à l’élection de Miss Wallis-et-Futuna ? J’ai hésité car je suis très timide, pas à l’aise pour prendre la parole en public – c’est même presque une phobie -, avant de me dire que finalement c’était justement un challenge intéressant… »
Son objectif à l’élection de Miss France ? « Le Top 15 »
La suite ressemble à un conte de fées, dans des paysages paradisiaques. Le 26 septembre, une longue robe de princesse et un diadème remplacent la jupette et la visière de la joueuse de tennis : Mylène Halemai est élue Miss Wallis-et-Futuna. Elle enchaîne les cérémonies, les représentations, les shootings photos… Avec ses deux dauphines, elle se rend par exemple à la Foire du Pacifique, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), au Consulat d’Australie en Nouvelle-Calédonie, elle est reçue par le Préfet de Wallis-et-Futuna. Et le 12 octobre, le comité Miss France annonce la nouvelle : Miss Wallis-et-Futuna participera à l’élection de Miss France 2021, le 19 décembre au Puy-du-Fou (Vendée) ! Une première depuis seize ans pour l’archipel qui n’a pas élu de miss entre 2005 et 2018. « C’est un grand honneur pour moi explique Mylène Halemai. Je suis déjà assez fière de mon parcours. Mais mon objectif est le Top 15… » , dit-elle en retrouvant au passage le jargon sportif du tennis pour expliquer qu’elle espère faire partie des quinze miss qui seront retenues après les premières étapes de l’émission et avant le choix des cinq finalistes.
Bientôt plus reconnue comme miss que comme joueuse de tennis
« La préparation se passe plutôt bien » confie Mylène Halemai, mais les épreuves de culture générale n’étaient pas simples. On respecte le port du masque, même si c’est une contrainte et qu’on transpire plus en faisant du sport… » Faire du sport, un aspect qui ne pose pas de problème à celle qui indique que sa carrière de joueuse de tennis est simplement mise entre parenthèses un an, car quelque soit sa performance à l’élection de Miss France, elle sait déjà qu’elle concourra pour Miss Pacific Islands. En attendant, Mylène Halemai, qui a consacré toute sa jeunesse au tennis, peut se préparer à être plus connue et reconnue pour ses atouts de miss que pour la qualité de ses coups de fond de court, distribués jusque là dans l’anonymat des tournois ITF. Car le concours Miss France est suivi en moyenne, chaque année sur TF1, par sept à huit millions de téléspectateurs.
Vincent Delorme
Photos Bertrand Noel – SIPA, Léandre Leber – Gazettesports, Romain Gambier – Gazettesports
L’élection de Miss France 2021 samedi 19 décembre au Grand Carrousel du Puy-du-Fou. En direct à 21:10 sur TF1.