Avec des perspectives floues pour la suite, le coach du RC Amiens, Nicolas Cauvin, insiste avant tout sur la notion de plaisir, maintenant que les entraînements, même strictement encadrés par un protocole sanitaire qui interdit notamment les contacts, ont repris.
Bonjour, comment s’est passée cette deuxième période d’arrêt cette année ?
Un petit peu comme tout le monde, on s’y attendait. Je leur avais dit sur le dernier match qu’on avait joué et sur le dernier entraînement, sachant qu’on attendait les annonces du Président, de prendre beaucoup de plaisir. À l’issue de ce dernier entraînement, on a su qu’on était de nouveau confinés. Ensuite, on a mis un petit programme en place sachant que l’on n’avait pas du tout de date de reprise. Il y avait 2-3 séances avec un petit panaché de séances à faire parce que physiquement, on avait bien travaillé. Par rapport au premier confinement, c’était totalement différent.
Et là, on a pu reprendre mercredi, avec les nouvelles annonces avec le protocole sanitaire. Ça fait du bien de revoir tout le monde. Tout le monde était content de retoucher le ballon, même individuellement. En attendant de savoir si à partir du 15 décembre, on peut remettre des contacts ou pas.
Cette période n’a pas été trop mal vécue par le groupe ?
Non, parce qu’on s’y attendait plus ou moins. On voyait ce qui se passait autour de nous, on l’avait déjà subi une fois, on savait que la situation s’aggravait et on entendait parler du fait qu’on serait de nouveau confinés. Donc on l’a mieux pris que la première fois.
Maintenant que vous avez repris le chemin de l’entraînement, de façon aménagée par rapport au protocole sanitaire, l’objectif va être de repartir sur une préparation physique avant de reprendre la compétition ?
On est encore un petit peu dans le flou, notamment concernant la date de reprise, donc l’objectif, ça va surtout être de faire revenir des joueurs, de les revoir sur le terrain. C’est plus en termes de cohésion, de revoir tout le monde, de reprendre plaisir ensemble. Les séances sont individualisées donc on est plus sur de l’aérobie, sous forme un peu ludique pour prendre un minimum de plaisir même si on n’a pas les matchs.
On est encore un petit peu dans le flou, notamment concernant la date de reprise, donc l’objectif, ça va surtout être de faire revenir des joueurs
Justement, pour ce qui est de la reprise des matchs, c’est le flou qui règne…
Oui, ils parlent du 20 janvier. C’est loin, le 20 janvier. On va devoir s’adapter. On ne sait pas du tout. On entend parler du fait que début janvier on serait peut-être autorisés à faire des matchs amicaux. On est dans l’attente.
Sur le plan physique, comment voyez-vous la suite à cet arrêt après la préparation de l’été ?
Il va falloir qu’on retravaille mais sans date de reprise. Donc c’est difficile à planifier. Si on reprend le 20 janvier, on sera fixés, on pourra travailler différemment par rapport à la préparation de cet été. Ce sera encore plus en intégré même si c’était déjà le cas cet été. On va travailler énormément avec le ballon. Donc on attend vraiment nos dates de reprise pour retravailler. Pour le moment, on n’est pas du tout partis sur de la course, etc. On va attendre. Comme je l’ai dit aux joueurs, on a l’autorisation de pouvoir s’entraîner, on ne fera pas de coupure pendant les fêtes, on continuera nos deux séances d’entraînement pour garder le lien et continuer à prendre plaisir à s’entraîner.
Vous avez plus ressenti de l’impatience à revenir ou de la lassitude chez vos joueurs ?
De l’impatience ! Quand on les revoit, ils sont tous contents de se retrouver. Rien que le fait de venir, de retoucher le ballon sur le terrain, quand on voit les sourires qu’ils ont, ça fait plaisir. Donc non, il n’y a pas de lassitude pour le moment. Après, tout le monde n’a pas repris non plus par rapport à leurs obligations et par rapport au fait qu’on a su du jour au lendemain qu’on pouvait reprendre. On espère aussi voir un peu plus de monde à l’entraînement cette semaine.
Au niveau des perspectives sportives, on imagine que les objectifs n’ont pas changé ?
Tout à fait. Après, c’est difficile de se projeter, on n’a fait que 4 matchs de championnat. Donc, oui, on va garder les mêmes objectifs, c’est-à-dire le maintien. Après, combien de matchs on va pouvoir jouer ? Déjà, on va attendre de savoir quand on va reprendre. Est-ce qu’on va pouvoir aller ne serait-ce qu’au bout des matchs allers, on ne sait pas. Donc on va vraiment prendre match par match pour emmagasiner un maximum de points. C’est un petit peu flou.
En cela, le bon début de saison que vous avez fait est positif et il serait bon de se maintenir sur cette lancée pour se mettre à l’abri d’une mauvaise surprise ?
Oui, c’est surtout ça, tout à fait. Là, on reste sur une victoire et, on savait que c’était notre dernier match, je leur avais dit qu’il fallait absolument prendre les 3 points parce qu’on allait être coupé. Ça nous permet d’aborder la nouvelle reprise avec plus de certitudes. Et les points pris ne sont plus à prendre. Surtout qu’il y avait des équipes à notre portée qui se rencontraient, donc c’était important de prendre les points.
Vu la taille de votre championnat, s’il y a reprise le 20 janvier, c’est quasiment impossible de venir à bout du calendrier initial. Y a-t-il un scenario que vous préféreriez ?
Bof (sic), non. Pour le moment, j’attends de voir. Le meilleur scenario, ce serait, déjà, de finir les matchs allers, qu’on puisse jouer une fois contre toutes les équipes, ce serait déjà un minimum. Après, je vois qu’ils voudraient faire des play-offs, je ne sais pas, je n’ai pas du tout de recul. En tout cas, c’est sûr qu’on n’aura pas les matchs aller-retour, on n’aura pas assez de dates, je ne pense pas. Essayons déjà de jouer un maximum de matchs, histoire de prendre du plaisir.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports