Passionnée depuis sa prime enfance, la représentante de l’Amiens Porto rêve d’un avenir « balle au pied ». Et s’applique à entretenir cet espoir.
À tout juste 16 ans, Chloé Letocart ne semble pas être du genre à « tourner en rond ». Et l’un des atouts offensifs de l’Amiens Porto va ainsi… droit au but lorsqu’il convient d’évoquer son avenir. Balle au pied notamment. « J’apprécierais me faire un nom et prétendre évoluer au plus haut niveau. Je conçois que cette ambition puisse faire sourire mais je m’y tiendrais. Je ne ménagerais pas mes efforts afin d’entretenir l’espoir d’y parvenir ! »
Sans détour donc, l’adolescente s’est ainsi définie le chemin qu’elle entend suivre. Cette voie qui fut la sienne dès l’âge de 5 ans, lorsqu’elle se décidait à chausser « pour la première fois » des chaussures à crampons. Et avant qu’elle n’enfile le maillot d’Albert Sport (Somme) « A l’époque, je rivalisais avec les garçons et cela me plaisait bien j’avoue » lance, sur un trait d’humour, Chloé Letocart. Saluant au passage la bonne intuition de ses parents, lesquels auparavant avaient pris contact avec les dirigeants locaux.
A l’époque, je rivalisais avec les garçons et cela me plaisait bien j’avoue
« Déjà toute petite, j’accordais beaucoup d’attention à cette activité sportive. Un intérêt qui ne leur a donc pas échappé » s’en réjouit celle qui, durant quelques temps, s’efforçait à jongler avec la pratique du tennis. Avant que les horaires des séances d’entraînements ne puissent plus l’autoriser. « J’ai dû faire un choix ! » soupire l’intéressée, admettant avoir privilégié l’aspect collectif. Spontanément.
« Partager dans un sport collectif s’est avéré être une sensation dont je ne souhaitais pas me priver. A mon sens, par définition aussi, le football fait naître un lien au sein d’une formation. Tels des maillons. Il suscite également une confiance envers son ou sa coéquipière. En fait, les résultats ne s’obtiennent que par l’engagement de tous ». Regard (très) personnel d’une demoiselle qui ne nie s’enthousiasmer de ces « tapes amicales ». Un geste simple qui demeure néanmoins sensiblement délaissé en cette période de crise sanitaire.
Perfectible, Chloé Letocart tapait alors dans l’œil de Hacène Kichou. « A l’occasion d’un tournoi de futsal organisé par Albert Sports où son équipe était conviée » se souvient-t-elle. Comme de ces quelques mots qu’elle échangeait avec cet entraîneur de l’Amiens Porto, lequel lui murmurait la possibilité de changer d’horizon. Une perspective qui l’a rapidement séduite. Jusqu’à parapher sa licence.
« Il s’agissait d’une belle opportunité et je ne souhaitais pas qu’elle me glisse entre les doigts » confesse la demoiselle, tout en adressant une « chaleureuse pensée » à son club formateur. Une structure avec laquelle elle avait notamment pris part au Festival U13 féminin de Cap-Breton (Landes). « Nous étions parmi les vingt-quatre équipes en lice. Elles représentaient des clubs des quatre coins de la France. Sans démériter, nous avions conclu au dixième rang. Cette belle aventure humaine demeure un superbe souvenir » mentionne celle qui, aujourd’hui, puise son énergie, son adrénaline en U18. Troupe dirigée par Karim Arzalai qui évolue à l’échelon régional. Une « bande de copines » où Chloé Letocart s’affirme dans un registre de « milieu offensif ».
Déterminée, appliquée, entreprenante selon ses aînés, cette droitière tombe donc le masque quant à ses prétentions : « Consentir des sacrifices, mettre les bouchées doubles, se surpasser, se révèlent être les conditions sine qua none qui peuvent me permettre de continuer à croire en ce rêve. Celui de pouvoir un jour me confronter aux meilleures. Je suis aussi consciente de la difficulté de ce challenge. D’autant que peu sont élues… »
Qu’importe, animée par cette volonté de bien faire, la jeune joueuse place son influx au service de l’Amiens Porto. Un club où elle se réjouit d’avoir fait quelques apparitions dans l’effectif senior. Sollicitations où elle a d’ailleurs su se montrer… à son avantage.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Shaya Ihmeling (Amiens Porto féminin) – Reynald Valleron (Gazettesports)