Relégué en Ligue 2 cet été et favori au titre pour plusieurs bookmakers dans la foulée, l’Amiens SC n’a pas réalisé le début de saison d’un prétendant à la montée. Tout espoir est-il pour autant perdu ?
« Pour être une équipe de haut de tableau, il faut marquer plus de soixante buts. Une fois qu’on a dit ça, on sait le chemin qu’il nous reste à parcourir. Avec cinq buts en neuf matches, on sera loin si on continue sur cette cadence. Avec cette moyenne, on va finir à vingt buts sur la saison. » Voilà ce qu’expliquait Oswald Tanchot avant la rencontre face à l’AJ Auxerre. Et ce n’est pas la rencontre contre les Bourguignons qui risque de lui faire changer d’avis. Après un quart de la saison, l’Amiens SC est 15ème avec 11 points en 10 matchs, la plus mauvaise attaque de L2 (ex æquo avec Ajaccio), à respectivement 7 et 5 points de la 2ème place et de la dernière place de barragiste. Une ambition de remontée immédiate semble donc de plus en plus compromise.
Du retard à (presque) tous les niveaux
Pour la plupart des indicateurs, l’Amiens SC est loin des standards d’une équipe promue ou ne serait-ce que parmi les 5 premiers, condition sine qua non pour disputer les barrages d’accession. A commencer par l’indicateur le plus important au classement, le nombre de points inscrits. Avec une moyenne de 1.1 points par match, l’ASC est très loin des 1.74 points par match de Troyes, moins bon 2ème depuis la saison 2015-16 ou même des 1.66 points par match de Lens, moins bon 5ème lors de cette période, la même saison que Troyes, celle de la montée en L1 du club picard. Pour atteindre l’une de ces moyennes en fin de saison, loin d’assurer une montée, mais rendant tout au moins crédible ce scenario, il faudrait marquer respectivement 55 (1.96 par match) ou 52 (1.86 points) points de plus qu’actuellement. Un rythme dont est pour le moment très loin l’équipe d’Oswald Tanchot. Un rythme impliquant de remporter encore environ entre 14 à 16 rencontres.
Or, fatalement, si le rythme en termes de points ne suit pas, celui en termes de victoires n’est pas non plus dans les clous. Ainsi, avec 3 victoires en 10 matchs, les hommes d’Oswald Tanchot sont sur un tempo qui les amèneraient à 11 victoires au terme de la saison, loin des 17 succès minimum pour monter, et du rythme d’une victoire tous les deux matchs qu’il faudrait désormais tenir pour revenir à la lutte pour l’accession. Et pour cela, il va falloir corriger le principal défaut, bien identifié par Oswald Tanchot, de cette équipe : l’efficacité offensive. Car avec une moyenne de 0.6 buts par match, l’ASC est à des années-lumières de la plupart des équipes du top 5 ces cinq dernières saisons, seul le PFC ayant terminé la saison avec une moyenne de buts inférieur à un par match (0.95), tous les autres dépassant les 1.13, et même les 1.39 pour entrer dans les deux premiers, soit respectivement 43 et 53 buts. Loin des 23 buts qu’atteindraient les Amiénois en continuant sur la même dynamique. Pour rattraper le retard offensif sur la promotion directe, il faudrait inscrire 47 buts d’ici à la fin de saison, soit une moyenne de 1.67 buts par match atteinte seulement par 3 équipes en 5 saisons. Ou plus modestement 37 buts pour envisager accrocher un barrage, ce qui semble déjà un poil plus abordable.
Un championnat serré, principal motif d’espoir
Si rentrer dans les standards offensifs habituels semble tout de même compliqué tant il faudrait inverser la tendance en faisant de la pire attaque du championnat l’une des meilleures de ces dernière années, d’autres indicateurs peuvent toutefois nuancer le pessimisme. D’une part, on peut mettre en avant l’imperméabilité défensive des Samariens. Alors que le peu de profondeur de banc, la grande modification du secteur cet été et la jeunesse de la plupart des joueurs qui le compose pouvaient inquiéter en entamant la saison, on peut dire que celui-ci donne toute satisfaction, les Amiénois n’ayant encaissé que 0.7 buts par matchs, une moyenne battue seulement par 3 des 25 clubs les mieux classés ces 5 dernières années et qui amèneraient les Picards à seulement 27 buts concédés en fin de saison. Un profil qui ressemble finalement assez au Paris FC (36 buts marqués, 22 buts encaissés) qui avait terminé 4ème en 2018-19… mais avait été éliminé par le RC Lens dès le premier tour de play-offs.
L’autre motif d’espoir pour Oswald Tanchot et ses hommes réside dans le début de saison de l’ensemble des équipes de L2. En effet, si le Paris FC se balade en tête du classement, ses poursuivants ne surdominent par le championnat. Ainsi, les 3 équipes en position de barragiste sont dans des standards plutôt faible par rapport aux même positions au terme des saisons précédentes. Ainsi, Niort, 3ème est la plus mauvaise défense d’une équipe du top 5 depuis 2015, Caen, 4ème est la plus mauvaise attaque sur la même période et Clermont, 5ème, possède la plus mauvaise moyenne de points. Caen et Clermont étant par ailleurs 27ème sur 30 respectivement au nombre de points et offensivement. Bref, la perspective d’un top 5 le plus atteignable depuis bien longtemps donne la possibilité à l’Amiens SC de croire encore aux play-offs face à des adversaires n’ayant pas fait la différence, la montée directe semblant, par contre, déjà bien éloignée, malgré une saison encore loin d’être jouée.
Reste qu’un retard a déjà été accumulé et qu’il va vite falloir réagir. Une série de 7 matchs en un mois se profile, nul doute qu’elle éclaircira les objectifs que pourra viser l’Amiens SC pour la suite de la saison.
Morgan Chaumier
Crédit photos : Leandre Leber – Gazettesports
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